Pluie 1 - Règlements 0
Le Grand Prix d'Australie a offert un aperçu de ce que devait être la Formule 1 en 2010. Des stratégies différentes signifiaient qu'une fois la piste sèche, certains pilotes passaient à travers deux trains de pneus alors que d'autres en ont soigné un seul. Le résultat a été une grande marge de différence au niveau des performances des voitures, ce qui en retour nous a offert des tentatives de dépassement banzai et une fin de course véritablement excitante derrière le leader, Jenson Button.
L'inconvénient, c'est que toute cette excitation n'était pas le résultat des règlements 2010, mais bien de la fine pluie ayant persisté au cours des 15 minutes précédent la course. C'est un problème, car même Bernie Ecclestone ne peut avoir l'oreille des dieux de la météo semaine après semaine. Sans la pluie, les pilotes Red Bull auraient probablement pris les commandes de la course, se seraient arrêtés autour du 25e tour pour chausser les gommes dures et, la fiabilité permettant, confortablement signé un doublé.
Heureusement, la surface humide de la piste nous a épargnés d'un tel ennui en s'assurant que toutes les 24 voitures prendraient le départ sur les pneus intermédiaires, contournant ainsi de manière cruciale le règlement exigeant aux pilotes d'utiliser la gomme dure et la gomme tendre pendant une course. Lorsque la piste s'est asséchée, les équipes faisaient face à un dilemme : Faut-il faire endurer 50 tours à un seul train de pneus à gomme tendre ou prendre deux trains et les arracher en 25 tours chacun ? Au fond, c'était un choix entre deux courses sprint ou une course d'endurance.
McLaren a partagé ses paris avec l'option endurance pour Button et l'option sprint pour Hamilton. Les approches différentes se mariaient avec les styles des pilotes : Button utilisant sa technique douce pour aller vite sans trop enlever à la durée de vie de ses pneus, Hamilton remontant le peloton par tous les moyens possibles tout en torturant son pneu arrière gauche dans le processus. Il s'agissait d'une lutte intra-équipe digne d'Alain Prost et Ayrton Senna dans les années 1980 ou Jody Scheckter et Gilles Villeneuve dans les années 1970 : un pilote fait le long jeu des pourcentages alors que l'autre se défonce en ne comptant que sur son talent pour intimider le reste du plateau.
Même voiture, stratégies différentes : Lewis Hamilton et Jenson Button ont donné un bon spectacle à Melbourne
Button en émerge gagnant, mais c'est grâce à sa décision de chausser les slicks très tôt - une décision qui avait plus à faire avec l'état de ses pneus intermédiaires après six tours qu'une intuition de la part du pilote, avoua-t-il par la suite. C'était révélateur de constater que les quatre premiers pilotes avaient des stratégies à un arrêt, un détail qui n'avait pas échappé à Hamilton alors qu'il criait dans sa radio : "Qui a décidé de me faire rentrer ? Mauvaise idée de m...!"
Mais c'était en fait plus près qu'il ne le pensait. Si ce n'avait été du moment de freinage tardif/cerveau en pause de Mark Webber, Hamilton aurait eu une chance bien réelle de doubler Fernando Alonso, Felipe Massa et, peut-être, Robert Kubica pour prendre la seconde place. Il s'agit là des pilotes contre qui il se battait vraiment puisque tous les quatre étaient passés des pneus 'pluie' aux pneus 'secs' en même temps, ce qui signifie qu'aucun n'avait à un avantage à la Button.
Le rythme de Hamilton était impressionnant. Son meilleur tour était plus d'une seconde plus rapide que celui d'Alonso, et après son deuxième arrêt, il a réduit l'écart de 22 secondes à une demie-seconde en seulement 15 tours. Ces statistiques sont encore plus incroyables lorsque vous prenez en compte le fait que Hamilton était à près d'une seconde derrière Alonso lors des qualifications. Avec une piste sèche à cette étape de la course, les palpitations de la chasse était entièrement dues à la gomme plus fraîche chaussant la McLaren. Il s'agit d'un niveau d'excitation que nous n'avons tout simplement pas vus au Bahreïn.
Alors, que nous dit tout ça ? Principalement, que la pluie améliore le spectacle, mais aussi qu'une solution rapide serait d'éliminer le règlement qui demande aux pilotes d'utiliser les gommes dures et tendres lors de chaque course. Les Bridgestone sont tellement durables cette année que les pilotes feraient face à un véritable dilemme entre faire toute la course sur un seul train de pneus ou casser leur Grand Prix en deux sprints en effectuant un seul arrêt.
Le résultat serait moins d'action dans la ligne des puits, mais cela pourrait en créer bien davantage sur la piste... du moins en attendant qu'une sérieuse révision des pneus puisse être effectuée l'année prochaine.
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PS : Que l'on laisse une écurie ou une autre utiliser à son gré tel type de pneumatique plutôt qu'une autre et en changer 3, 4, 5 fois si elle en ressent le besoin, ou faire tout le GP avec si elle en a envie, les différences et les bagarres n'en seront que meilleures....!.
BLUETRACK
Le Grand Prix d'Australie a offert un aperçu de ce que devait être la Formule 1 en 2010. Des stratégies différentes signifiaient qu'une fois la piste sèche, certains pilotes passaient à travers deux trains de pneus alors que d'autres en ont soigné un seul. Le résultat a été une grande marge de différence au niveau des performances des voitures, ce qui en retour nous a offert des tentatives de dépassement banzai et une fin de course véritablement excitante derrière le leader, Jenson Button.
L'inconvénient, c'est que toute cette excitation n'était pas le résultat des règlements 2010, mais bien de la fine pluie ayant persisté au cours des 15 minutes précédent la course. C'est un problème, car même Bernie Ecclestone ne peut avoir l'oreille des dieux de la météo semaine après semaine. Sans la pluie, les pilotes Red Bull auraient probablement pris les commandes de la course, se seraient arrêtés autour du 25e tour pour chausser les gommes dures et, la fiabilité permettant, confortablement signé un doublé.
Heureusement, la surface humide de la piste nous a épargnés d'un tel ennui en s'assurant que toutes les 24 voitures prendraient le départ sur les pneus intermédiaires, contournant ainsi de manière cruciale le règlement exigeant aux pilotes d'utiliser la gomme dure et la gomme tendre pendant une course. Lorsque la piste s'est asséchée, les équipes faisaient face à un dilemme : Faut-il faire endurer 50 tours à un seul train de pneus à gomme tendre ou prendre deux trains et les arracher en 25 tours chacun ? Au fond, c'était un choix entre deux courses sprint ou une course d'endurance.
McLaren a partagé ses paris avec l'option endurance pour Button et l'option sprint pour Hamilton. Les approches différentes se mariaient avec les styles des pilotes : Button utilisant sa technique douce pour aller vite sans trop enlever à la durée de vie de ses pneus, Hamilton remontant le peloton par tous les moyens possibles tout en torturant son pneu arrière gauche dans le processus. Il s'agissait d'une lutte intra-équipe digne d'Alain Prost et Ayrton Senna dans les années 1980 ou Jody Scheckter et Gilles Villeneuve dans les années 1970 : un pilote fait le long jeu des pourcentages alors que l'autre se défonce en ne comptant que sur son talent pour intimider le reste du plateau.
Même voiture, stratégies différentes : Lewis Hamilton et Jenson Button ont donné un bon spectacle à Melbourne
Button en émerge gagnant, mais c'est grâce à sa décision de chausser les slicks très tôt - une décision qui avait plus à faire avec l'état de ses pneus intermédiaires après six tours qu'une intuition de la part du pilote, avoua-t-il par la suite. C'était révélateur de constater que les quatre premiers pilotes avaient des stratégies à un arrêt, un détail qui n'avait pas échappé à Hamilton alors qu'il criait dans sa radio : "Qui a décidé de me faire rentrer ? Mauvaise idée de m...!"
Mais c'était en fait plus près qu'il ne le pensait. Si ce n'avait été du moment de freinage tardif/cerveau en pause de Mark Webber, Hamilton aurait eu une chance bien réelle de doubler Fernando Alonso, Felipe Massa et, peut-être, Robert Kubica pour prendre la seconde place. Il s'agit là des pilotes contre qui il se battait vraiment puisque tous les quatre étaient passés des pneus 'pluie' aux pneus 'secs' en même temps, ce qui signifie qu'aucun n'avait à un avantage à la Button.
Le rythme de Hamilton était impressionnant. Son meilleur tour était plus d'une seconde plus rapide que celui d'Alonso, et après son deuxième arrêt, il a réduit l'écart de 22 secondes à une demie-seconde en seulement 15 tours. Ces statistiques sont encore plus incroyables lorsque vous prenez en compte le fait que Hamilton était à près d'une seconde derrière Alonso lors des qualifications. Avec une piste sèche à cette étape de la course, les palpitations de la chasse était entièrement dues à la gomme plus fraîche chaussant la McLaren. Il s'agit d'un niveau d'excitation que nous n'avons tout simplement pas vus au Bahreïn.
Alors, que nous dit tout ça ? Principalement, que la pluie améliore le spectacle, mais aussi qu'une solution rapide serait d'éliminer le règlement qui demande aux pilotes d'utiliser les gommes dures et tendres lors de chaque course. Les Bridgestone sont tellement durables cette année que les pilotes feraient face à un véritable dilemme entre faire toute la course sur un seul train de pneus ou casser leur Grand Prix en deux sprints en effectuant un seul arrêt.
Le résultat serait moins d'action dans la ligne des puits, mais cela pourrait en créer bien davantage sur la piste... du moins en attendant qu'une sérieuse révision des pneus puisse être effectuée l'année prochaine.
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PS : Que l'on laisse une écurie ou une autre utiliser à son gré tel type de pneumatique plutôt qu'une autre et en changer 3, 4, 5 fois si elle en ressent le besoin, ou faire tout le GP avec si elle en a envie, les différences et les bagarres n'en seront que meilleures....!.
BLUETRACK