Les voitures de Formule 1 fonctionnent aussi bien sous la pluie que le transport en commun britannique sous la neige. Comme bien des gens, les pilotes ne prendront pas de chances parmi les mauvaises conditions routières si ce n'est pas nécessaire. Les temps au tour n'ont aucune valeur à mesure que la piste s'assèche, une erreur pourrait mettre fin au travail de tout un weekend et, plus que tout, c'est carrément dangereux.
Donc, en 1979, lorsque seulement six voitures se sont aventurées pour une séance d'essais sur la piste complètement détrempée du circuit de Watkins Glen, personne ne fut particulièrement surpris. Il n'y avait rien pour lequel se battre puisque les titres des pilotes et des constructeurs avaient été raflés par Jody Scheckter et Ferrari deux courses plus tôt à Monza. Ce qui fut surprenant cependant, ce fut de voir à quel point une voiture filait beaucoup plus rapidement que les autres. La voiture en question : la Ferrari No. 12 de Gilles Villeneuve
"Lorsque nous l'avons vu sortir sous la pluie, nous nous sommes dit 'Il faut voir ça'," se souvint le journaliste reconnu Dennis Jenkinson. "Quelques membres de la presse, qui pensent tout savoir, ne prennent pas la peine de sortir lorsqu'il pleut. Mais j'étais au virage en train de le regarder et tous les purs et durs de la presse étaient avec moi. Il fallait que nous voyions ça. C'était quelque chose de spécial. Ah, il était fantastique ! Il était incroyable !"
Nigel Roebuck fut un autre 'pur et dur' qui affronta les éléments et vit la performance en personne.
Gilles Villeneuve mérita l'énorme respect de tous ceux qui l'ont vu courir
Sutton Images
"Gilles était le seul gars qui vous forçait à chercher un virage pour une séance d'essais, car vous saviez que là où tous les autres suivraient une ligne comme sur des rails, Gilles valait la peine d'aller voir. Cette journée sous la pluie à Watkins Glen était pratiquement incroyable. Ce l'était véritablement."
"Vous pourriez croire qu'il avait 300 chevaux de plus que quiconque. Ça semblait tout simplement impossible. La vitesse à laquelle il voyageait n'avait rien de commun avec quiconque. Il était 11 secondes plus rapide. Jody était le deuxième plus rapide et il ne pouvait y croire, il disait qu'il s'était pétrifié ! Je me souviens de [Jacques] Laffite dans les puits ayant un fou rire et disant 'Pourquoi on se donne la peine d'essayer ? Il est différent de nous tous. Sur un autre niveau.'"
De retour aux puits, Villeneuve retira son casque et afficha un sourire radieux aux gens rassemblés dans le paddock, qui le regardaient avec incrédulité. "C'était amusant," il a dit. "J'étais à fond en cinquième sur la ligne droite, à peu près 260km/h. Ça aurait dû être plus vite mais le moteur a eu un raté et tomba de 600 tours/minute. Si ce n'avait été de ça j'aurais pu aller plus vite, mais j'aurais peut-être eu un crash."
Une séance de qualification sur le sec la journée suivante fit en sorte que son temps n'avait aucune valeur et il se qualifia troisième. Il remporta ensuite la course détrempée et termina deuxième au championnat, quatre points derrière son coéquipier Scheckter. Mais avec Villeneuve, ce n'était pas une question de victoires ou de titres (Il ne remporta que six courses au cours de sa carrière et 1979 fut son meilleur résultat au championnat), c'était plutôt une question de faire en sorte que les autres semblaient faire partie de la moyenne, et d'être à un autre niveau.
Citations prises du livre Gilles Villeneuve - The life of a legend (La vie d'une légende) écrit par Gerald Donaldson et édité par Random House.
Donc, en 1979, lorsque seulement six voitures se sont aventurées pour une séance d'essais sur la piste complètement détrempée du circuit de Watkins Glen, personne ne fut particulièrement surpris. Il n'y avait rien pour lequel se battre puisque les titres des pilotes et des constructeurs avaient été raflés par Jody Scheckter et Ferrari deux courses plus tôt à Monza. Ce qui fut surprenant cependant, ce fut de voir à quel point une voiture filait beaucoup plus rapidement que les autres. La voiture en question : la Ferrari No. 12 de Gilles Villeneuve
"Lorsque nous l'avons vu sortir sous la pluie, nous nous sommes dit 'Il faut voir ça'," se souvint le journaliste reconnu Dennis Jenkinson. "Quelques membres de la presse, qui pensent tout savoir, ne prennent pas la peine de sortir lorsqu'il pleut. Mais j'étais au virage en train de le regarder et tous les purs et durs de la presse étaient avec moi. Il fallait que nous voyions ça. C'était quelque chose de spécial. Ah, il était fantastique ! Il était incroyable !"
Nigel Roebuck fut un autre 'pur et dur' qui affronta les éléments et vit la performance en personne.
Gilles Villeneuve mérita l'énorme respect de tous ceux qui l'ont vu courir
Sutton Images"Gilles était le seul gars qui vous forçait à chercher un virage pour une séance d'essais, car vous saviez que là où tous les autres suivraient une ligne comme sur des rails, Gilles valait la peine d'aller voir. Cette journée sous la pluie à Watkins Glen était pratiquement incroyable. Ce l'était véritablement."
"Vous pourriez croire qu'il avait 300 chevaux de plus que quiconque. Ça semblait tout simplement impossible. La vitesse à laquelle il voyageait n'avait rien de commun avec quiconque. Il était 11 secondes plus rapide. Jody était le deuxième plus rapide et il ne pouvait y croire, il disait qu'il s'était pétrifié ! Je me souviens de [Jacques] Laffite dans les puits ayant un fou rire et disant 'Pourquoi on se donne la peine d'essayer ? Il est différent de nous tous. Sur un autre niveau.'"
De retour aux puits, Villeneuve retira son casque et afficha un sourire radieux aux gens rassemblés dans le paddock, qui le regardaient avec incrédulité. "C'était amusant," il a dit. "J'étais à fond en cinquième sur la ligne droite, à peu près 260km/h. Ça aurait dû être plus vite mais le moteur a eu un raté et tomba de 600 tours/minute. Si ce n'avait été de ça j'aurais pu aller plus vite, mais j'aurais peut-être eu un crash."
Une séance de qualification sur le sec la journée suivante fit en sorte que son temps n'avait aucune valeur et il se qualifia troisième. Il remporta ensuite la course détrempée et termina deuxième au championnat, quatre points derrière son coéquipier Scheckter. Mais avec Villeneuve, ce n'était pas une question de victoires ou de titres (Il ne remporta que six courses au cours de sa carrière et 1979 fut son meilleur résultat au championnat), c'était plutôt une question de faire en sorte que les autres semblaient faire partie de la moyenne, et d'être à un autre niveau.
Citations prises du livre Gilles Villeneuve - The life of a legend (La vie d'une légende) écrit par Gerald Donaldson et édité par Random House.
