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    Vivre avec la mort

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    Message par schumi77 Mar 24 Aoû - 18:29

    Au milieu des années 1960, le manque de mesures sécuritaires lors des Grands Prix est devenu un sujet préoccupant. La nouvelle génération de pilotes n'était plus autant portée à accepter les risques du sport sans questionnement.

    L'homme qui a fait plus que quiconque pour améliorer cette situation est sans conteste le triple champion du monde Jackie Stewart.

    "Imaginez que vous perdez 57 - je répète, 57 - amis et collègues sur une période de 11 ans, et que vous les voyez mourir dans des circonstances horribles alors qu'ils font le même travail que vous, week-end après week-end", a -t-il écrit dans son autobiographie Winning is not enough (Gagner n'est pas assez). "Moi, je n'avais pas à l'imaginer. Je l'ai vécu. Être un pilote de course entre 1963 et 1973, c'était accepter la probabilité de mourir."

    L'accident qui a fait de Stewart un militant actif et acharné est survenu lors du Grand Prix de Belgique 1966. Le légendaire circuit de Spa-Francorchamps était un des plus traîtres : un tracé de 14 kilomètres serpentant à travers la forêt, avec de longues sections n'ayant aucune barrière de protection. La longueur du circuit signifiait aussi qu'il existait de nombreux endroits hors de vue des commissaires et des secours d'urgence. Lors de l'édition 1960, deux pilotes - Chris Bristow et Alan Stacey - sont morts à quelques minutes d'intervalle.

    Le GP de Belgique 1966 a débuté sous une couverture nuageuse, mais une pluie torrentielle est apparue avant la fin du premier tour ; la piste s'est rapidement transformée en patinoire. Huit voitures ont été accidentées en quelques minutes.

    Jo Bonnier a traversé une fenêtre située au deuxième étage d'une maison bordant la piste. Mike Spence a perdu le contrôle de sa voiture et s'est retrouvé au bord d'un précipice gazonné ; il a réussi à sortir du cockpit avant de voir la voiture plonger. Cinq autres pilotes ont quitté la piste de façon moins dramatique. Le huitième, Stewart, n'aurait pas cette chance.

    "Nous avons rencontré un mur de pluie, du type qu'on ne rencontre que dans le sud de la Belgique", a raconté l'Écossais au Guardian, près de trois décennies plus tard. À plus de 270 km/h dans une visibilité quasiment nulle, sa BRM est partie en aquaplanage à l'entrée d'un virage. "J'ai frappé un poteau de bois, ensuite l'atelier d'un bûcheron, et je me suis retrouvé dans le sous-sol d'une ferme. La voiture avait la forme d'une banane et j'étais pris au piège à l'intérieur."

    "Le réservoir de carburant s'était complètement éventré vers l'intérieur, la monoplace était littéralement remplie de carburant. Ça ballottait dans le cockpit. Le tableau de bord était cassé, il a été retrouvé à 200 mètres de la voiture, mais la pompe à carburant électrique était toujours en marche. Le volant ne voulait pas se détacher et je ne pouvais sortir."

    Son coéquipier Graham Hill a glissé au même endroit quelques secondes plus tard, de façon moins spectaculaire certes, mais il a néanmoins frappé des ballots de paille à reculons, à 210 km/h. Alors qu'il tentait de retourner en piste (il aurait pu continuer mais à décidé d'abandonner puisqu'il avait perdu trop de temps), Hill a remarqué l'épave de la voiture de Stewart. Il a couru pour aller voir.

    On découvrant Stewart, Hill a immédiatement tenté de le libérer. Bob Bondurant, dont la voiture venait de se renverser, l'a rejoint. Les deux hommes ont travaillé furieusement pour extraire leur confrère alors que le carburant les couvrait autant que la voiture. Il suffisait d'une étincelle pour que les trois disparaissent dans une boule de feu.

    Au bout de 25 minutes, le pilote était sorti de l'épave ; aucun commissaire de course ne s'était encore présenté. Avec l'aide d'une boîte à outils empruntée à un spectateur, Hill et Bondurant avaient dévissé le volant, dégagé Stewart de sa voiture, et transporté le blessé vers une ferme.

    Stewart a demandé à Hill de lui retirer ses vêtements : il était conscient que sa combinaison saturée de carburant représentait toujours un risque important, et de plus, le liquide irritait sa peau. "C'est à ce moment que des nonnes sont arrivées" a-t-il raconté. "En apercevant un homme nu à l'arrière d'un camion de foin, ils m'ont remis mes vêtements. Graham a trouvé une ambulance et est revenu me chercher. Il a retiré mes vêtements de nouveau."

    Mais l'épreuve de Stewart n'était pas terminée. La vieille ambulance l'a transporté à l'endroit qui faisait office de centre médical, où il est resté étendu sur sa civière. "Il n'y avait pas de médecin", se souvenait-il. "On m'a laissé sur une civière, par terre, entouré de mégots de cigarettes. C'était sale."

    Finalement, une autre ambulance est venu le chercher et s'est dirigée vers l'hôpital de Liège, escorte policière à l'appui. Mais l'escorte a laissé l'ambulance continuer son chemin seule ; le chauffeur s'est perdu puisqu'il ne connaissait pas la route.

    À bord de l'ambulance transportant Stewart, il y avait son épouse Helen et son grand ami Jim Clark. Stewart gémissait ; entre autres meurtrissures, il avait des côtes cassées et des blessures aux épaules. Clark l'a sèchement ramené à l'ordre : "Pour l'amour de Dieu, Jackie, ressaisis-toi. Helen est ici."

    Malgré la gravité de son accident, Stewart courait de nouveau moins d'un mois plus tard. Mais toute son attitude envers la F1 avait changé.

    "Après Spa, j'ai réalisé à quel point c'était vraiment dangereux", a-t-il dit. "Comme la plupart des pilotes, je pensais que les accidents n'arrivaient qu'aux autres. Soudain, l'importance du danger m'a frappé. Ça m'avait touché de près. C'est à ce moment que j'ai décidé de faire quelque chose pour que ce sport devienne plus sécuritaire."

    À la consternation de plusieurs propriétaires de circuit (et, aussi surprenant que cela puisse paraître, à celle de quelques pilotes aussi), Stewart a implacablement débuté sa campagne. Peu à peu, des mesures aujourd'hui considérées comme une évidence ont été mises en place, tels des ceintures, des visières qui couvrent le visage entier et des combinaisons de course à l'épreuve du feu.

    En 1969, comme président de l'association des pilotes de Grand Prix, il a été le fer de lance d'un boycott visant le circuit de Spa-Francorchamps : les propriétaires ont été forcés de procéder à des améliorations majeures longtemps mises de côté.

    Malheureusement, la campagne de Stewart a pris des années avant d'avoir un véritable effet sur les mœurs. Pendant ce temps, la liste des victimes continuait à s'allonger. Des 15 pilotes au départ du GP de Belgique 1966, cinq sont décédés au cours des cinq années suivantes : Lorenzo Bandini (Monaco 1967), Jim Clark (Hockenheim 1968), Mike Spence (Indianapolis 1968), Jochen Rindt (Monza 1970) et Jo Siffert (Brands Hatch 1971).

    "Si j'ai un legs à laisser au sport, j'espère que ce sera celui des mesures sécuritaires", Stewart a déclaré au site internet du Temple de la renommée des Grands Prix. "Les soi-disant précautions et mesures de sécurité étaient diaboliques lorsque j'ai commencé à courir dans les Grands Prix."
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    Message par Zinzin Mer 25 Aoû - 0:17

    On découvrant Stewart, Hill a immédiatement tenté de le libérer. Bob Bondurant, dont la voiture venait de se renverser, l'a rejoint. Les deux hommes ont travaillé furieusement pour extraire leur confrère alors que le carburant les couvrait autant que la voiture. Il suffisait d'une étincelle pour que les trois disparaissent dans une boule de feu.

    a l'epoque ils etaient concurent sur la piste mais amis en dehors !

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