Après des années de questionnements, de doutes, de rumeurs, en Espagne et ailleurs, sur l'engagement de Fernando Alonso par Ferrari, le double champion du monde semble enfin parti pour exaucer les voeux de la planète Formule 1.
Alonso à la Scuderia est plus qu'un transfert. Si l'accord était conclu, il reviendrait à faire piloter la voiture la plus prestigieuse par l'un des meilleurs pilotes, si ce n'est le meilleur, du plateau. Le scénario a déjà été écrit mille fois. Il pourrait se réaliser dans les prochains jours.
Après plusieurs vrais-faux scoops de différents médias, la radio espagnole Cadena Ser a affirmé mardi que l'annonce officielle des fiançailles Alonso-Ferrari se ferait jeudi. L'union sera célébrée pour cinq ans. L'Espagnol émargera à 25 millions d'euros par saison, selon Cadena Ser.
Plusieurs indices laissent penser que l'affaire va en effet se conclure...
Les premiers sont financiers. La banque espagnole Santander, qui a fait ses premiers pas en F1 chez McLaren-Mercedes en 2007, l'année où Alonso signait dans cette écurie, a annoncé lors du Grand Prix d'Italie 2009 à Monza qu'elle se liait avec Ferrari.
Le partenariat, estimé à 40 millions d'euros par an sur cinq ans, servirait entre autres à financer le salaire d'Alonso, observait-on dans le paddock.
"J'ai toujours aimé Alonso", avait commenté à cette occasion Luca di Montezemolo, le président de Ferrari, "parce qu'il est un excellent pilote, que je surveillais déjà quand il était chez Minardi. Il a gagné des titres. Et j'ai toujours pensé que, tôt ou tard, les grands pilotes viennent chez Ferrari".
L'assureur ibère Mutua Madrileña, qui finançait Renault F1, a de son côté annoncé la rupture unilatérale de son contrat avec la marque au losange. Officiellement, il s'agit de se détacher de l'image de l'écurie franco-britannique, salie par la tricherie du Grand prix de Singapour 2008.
Mais "ils nous quittaient à la fin de la saison dans tous les cas", a remarqué Bob Bell, le nouveau directeur par intérim de Renault F1. Or Mutua Madrileña, qui continue à sponsoriser Alonso, ne serait vraisemblablement pas partie si l'Espagnol était resté dans l'équipe.
Le champion, lui-même fan de Ferrari, ne fait plus guère mystère de ses intentions. Après sa troisième place au GP de Singapour dimanche, un journaliste lui demanda si ce meilleur résultat de sa saison serait un élément qu'il prendrait en compte pour déterminer son orientation professionnelle.
"Non, cela ne change rien. J'ai déjà pris ma décision. Nous saurons bientôt, le plus vite possible", lui a répondu Alonso. Le sourire affiché à ce moment par l'Espagnol résonnait comme un adieu à Renault.
"Je pense que Fernando manquera à Renault, et que Renault manquera à Fernando", a de son côté observé le directeur général par intérim de Renault, Jean-François Caubet.
Seul Ferrari fait encore durer le suspense. "Dès que nous serons prêts, nous le ferons savoir. Nous ne voulons pas attendre trop longtemps", a commenté dimanche le patron de la Scuderia, Stefano Domenicali.
Il est "possible" que l'annonce se fasse à Suzuka, où se courra le GP du Japon dimanche, mais ce n'est "pas garanti", a poursuivi l'Italien. Ferrari doit toutefois faire vite. La F1 s'impatiente.