Gagnant : Michael Schumacher
Certains le considèrent comme étant le meilleur de tous les temps, capable d'aller chercher chaque millième de seconde possible, et capable de réunir une équipe loyale autour de lui chez Ferrari. D'autres le voient comme un simple tricheur pliant les règlements à sa guise, ou même un profiteur qui acceptait de prendre la victoire au détriment de ses coéquipiers. Mais, malgré les divergences d'opinion qu'il pourrait y avoir, ses statistiques lui appartiennent : l'allemand remporta les cinq premiers championnats des années 2000, et mit par la suite une grande pression sur Fernando Alonso avant de prendre sa retraite à la conclusion du championnat 2006. Par la suite, le simple fait de le voir assumer un rôle de conseiller pour Ferrari lors des courses fit les manchettes.
Depuis sa retraite, Schumacher partageait son temps entre les courses à moto et les courses organisées pour des œuvres de bienfaisance. En 2009 il tenta un retour temporaire, mais ce projet fut avorté pour cause de blessure non guérie. Cependant, l'appel de la F1 s'avéra trop puissant : Michael Schumacher sera donc de retour au volant d'un monoplace dès 2010; sa carrière active en F1 entamera alors une troisième décennie. A 41 ans, elle ne pourra être aussi phénoménale que les deux précédentes, mais son prochain séjour - avec Mercedes cette fois - possède déjà tous les ingrédients pour être spectaculaire.
2e place : Fernando Alonso
Sa carrière en F1 débuta à l'arrière de la grille avec l'écurie Minardi en 2001; cinq années plus tard, il était devenu un double Champion du Monde avec Renault. Malgré deux années difficiles au volant de voitures Renault en 2008 et 2009, l'espagnol est toujours fortement reconnu comme étant un des meilleurs pilotes du plateau. L'annonce de son arrivée chez Ferrari en 2010 est perçue - avec raison - comme une manœuvre importante envers l'accomplissement de son objectif : Alonso a toujours voulu être couronné au sein d'équipes différentes, car c'est ce que font les grands champions.
Cependant, un autre côté au caractère passionné d'Alonso fut dévoilé il y a quelques années. En 2007 il pilota pour McLaren et rata une troisième couronne consécutive de peu, la lutte intestine entre lui et Lewis Hamilton, ajouté à son conflit avec les têtes dirigeantes de l'écurie, ayant permis à Kimi Raikkonen de remporter le titre par un seul point. Récemment, Alonso se disait plus mature en tant que pilote mais aussi en tant qu'homme. Cette intensité de gagner résume bien l'approche de Fernando Alonso et fait de lui un des plus grands pilotes de la décennie.
3e place : Lewis Hamilton
Lorsque Michael Schumacher prit sa retraite à la fin du championnat 2006, certains s'inquiétaient de voir la F1 se retrouver sans grande vedette. Pourtant, l'année 2007 fut une des meilleures vu la lutte à trois menée par Kimi Raikkonen, Fernando Alonso, et une recrue nommée Lewis Hamilton. Les débuts en F1 du britannique, au volant d'une McLaren, furent étonnants : dès sa première course, il entama une série de neuf présences consécutives sur le podium, incluant une première victoire au Canada lors de son 6e Grand Prix en carrière. Il termina sa saison inaugurale ex aequo avec son coéquipier, le double champion Fernando Alonso, et seulement un point derrière le nouveau champion Kimi Raikkonen.
Sa réputation solidement en place, Hamilton concrétisa le tout en 2008 lorsqu'il fut couronné in extremis au Brésil, saisissant le point crucial dont il avait besoin au cours des dernières secondes du dernier Grand Prix de la saison, à la grande et touchante déception de Felipe Massa. 2009 fut une année difficile pour l'écurie McLaren, mais grâce au bon travail de l'équipe et à la persévérance de Hamilton, deux victoires furent la récompense. Il n'aura complété que trois saisons au cours de cette décennie, mais son impact sur le sport (et dans les médias) est déjà remarquable.
Les plus grandes erreurs de la décennie
Gagnant : Le scandale du GP des Etats-Unis 2005
S'il existe bien un endroit au monde où la Formule 1 ne peut aucunement se permettre de révolter ses amateurs, cet endroit se nomme les Etats-Unis. Au pays où la F1 a toujours eu de la difficulté à percer, le scandale ayant eu lieu à Indianapolis en 2005 fut une véritable catastrophe. Le manufacturier de pneus Michelin, malgré maints efforts pour rectifier un problème majeur apparu lors des qualifications, dût aviser ses sept équipes partenaires que ses pneus étaient instables et continueraient d'éclater. Le jour de la course, la totalité de la grille compléta le tour de chauffe, mais les 14 monoplaces chaussées de pneus Michelin revinrent aux puits pour y rester. Les dizaines de milliers de spectateurs assis dans les gradins et les millions de téléspectateurs autour du globe observèrent alors un spectacle honteux et ridicule : seulement six voitures (Ferrari, Jordan et Minardi, sur pneus Bridgestone) prirent le départ.
A la fin d'une course jonchée de débris lancés par les amateurs outragés et frustrés, Michael Schumacher remporta sans surprise une victoire vide de tout sens. Alors que Michelin présentait des excuses et des billets gratuits pour l'édition suivante, Bernie Ecclestone et surtout la FIA, n'ayant fait rien de mieux que recommander aux équipes affectées de rouler plus lentement, furent également critiqués. L'installation d'une chicane dans la grande courbe aurait probablement réglé le problème, mais la FIA exigeait l'unanimité parmi les équipes au lieu d'imposer une exigence sécuritaire; seule Ferrari (sans victoire jusque-là) refusa.
2e place : L'accident de la ligne des puits de Lewis Hamilton
La première règle de la conduite automobile, que ce soit sur les circuits ou sur la route, c'est d'arrêter devant une lumière rouge. Le carambolage que provoqua Hamilton dans la ligne des puits du circuit Gilles-Villeneuve en 2008 fut donc plus que surprenant... La voiture de sécurité étant apparue sur la piste, les leaders Lewis Hamilton, Kimi Raikkonen, Robert Kubica et Nico Rosberg sont tous entrés dans la ligne des puits pour ravitailler. Raikkonen et Kubica furent les premiers à se diriger vers la sortie mais puisque la voiture de sécurité devait bientôt passer, ils s'arrêtèrent à la lumière rouge.
C'est alors que Hamilton, ayant aperçu la lumière d'arrêt trop tard, fit une manœuvre d'évitement : il passa près de la BMW Sauber de Kubica mais ne put faire autrement que d'enfoncer l'arrière de la Ferrari de Raikkonen, les éliminant instantanément d'une course dont l'un ou l'autre pouvait gagner. Nico Rosberg, arrivant peu après au volant de sa Williams et probablement distrait par les manœuvres devant lui, ne remarqua pas la lumière rouge et frappa la McLaren de Hamilton, mettant fin à ses chances de podium. Quant à Kubica, heureusement sorti indemne de tout ce fracas en marge du circuit canadien, le polonais ira remporter sa première victoire en F1. Ce sera la seule de BMW.
3e place : La lumière de circulation de Ferrari
Depuis des années, les équipes utilisent un panneau placé au bout d'une perche pour signaler au pilote de rester en place lors de son arrêt aux puits; lorsque le mécano soulève ledit panneau, le pilote peut alors quitter le stand au plus vite. Chez Ferrari en 2008, ce système très simple fut remplacé par une "lumière de circulation" suspendue au-dessus de la voiture, sensée améliorer l'efficacité. Malheureusement, les choses ne se sont pas toujours déroulées comme prévu.
Lors du Grand Prix de Singapour, se fiant sur l'indication lumineuse affichée par le nouveau système, Felipe Massa quitta rapidement son stand... avant le retrait du boyau de ravitaillement. Le brésilien avança jusqu'au bout de la ligne des puits alors que le boyau serpentait dans tous les sens derrière lui. S'apercevant du problème, il s'arrêta devant le garage McLaren où il fut accueilli par des sourires quelque peu narquois. Les mécanos de Ferrari, courant de toutes leurs forces, arrivèrent pour retirer l'embout du boyau; Massa put rejoindre la course mais toute chance de marquer des points avait alors évidemment disparu. Plus tard, il perdra le championnat 2008 par un seul point.
Certains le considèrent comme étant le meilleur de tous les temps, capable d'aller chercher chaque millième de seconde possible, et capable de réunir une équipe loyale autour de lui chez Ferrari. D'autres le voient comme un simple tricheur pliant les règlements à sa guise, ou même un profiteur qui acceptait de prendre la victoire au détriment de ses coéquipiers. Mais, malgré les divergences d'opinion qu'il pourrait y avoir, ses statistiques lui appartiennent : l'allemand remporta les cinq premiers championnats des années 2000, et mit par la suite une grande pression sur Fernando Alonso avant de prendre sa retraite à la conclusion du championnat 2006. Par la suite, le simple fait de le voir assumer un rôle de conseiller pour Ferrari lors des courses fit les manchettes.
Depuis sa retraite, Schumacher partageait son temps entre les courses à moto et les courses organisées pour des œuvres de bienfaisance. En 2009 il tenta un retour temporaire, mais ce projet fut avorté pour cause de blessure non guérie. Cependant, l'appel de la F1 s'avéra trop puissant : Michael Schumacher sera donc de retour au volant d'un monoplace dès 2010; sa carrière active en F1 entamera alors une troisième décennie. A 41 ans, elle ne pourra être aussi phénoménale que les deux précédentes, mais son prochain séjour - avec Mercedes cette fois - possède déjà tous les ingrédients pour être spectaculaire.
2e place : Fernando Alonso
Sa carrière en F1 débuta à l'arrière de la grille avec l'écurie Minardi en 2001; cinq années plus tard, il était devenu un double Champion du Monde avec Renault. Malgré deux années difficiles au volant de voitures Renault en 2008 et 2009, l'espagnol est toujours fortement reconnu comme étant un des meilleurs pilotes du plateau. L'annonce de son arrivée chez Ferrari en 2010 est perçue - avec raison - comme une manœuvre importante envers l'accomplissement de son objectif : Alonso a toujours voulu être couronné au sein d'équipes différentes, car c'est ce que font les grands champions.
Cependant, un autre côté au caractère passionné d'Alonso fut dévoilé il y a quelques années. En 2007 il pilota pour McLaren et rata une troisième couronne consécutive de peu, la lutte intestine entre lui et Lewis Hamilton, ajouté à son conflit avec les têtes dirigeantes de l'écurie, ayant permis à Kimi Raikkonen de remporter le titre par un seul point. Récemment, Alonso se disait plus mature en tant que pilote mais aussi en tant qu'homme. Cette intensité de gagner résume bien l'approche de Fernando Alonso et fait de lui un des plus grands pilotes de la décennie.
3e place : Lewis Hamilton
Lorsque Michael Schumacher prit sa retraite à la fin du championnat 2006, certains s'inquiétaient de voir la F1 se retrouver sans grande vedette. Pourtant, l'année 2007 fut une des meilleures vu la lutte à trois menée par Kimi Raikkonen, Fernando Alonso, et une recrue nommée Lewis Hamilton. Les débuts en F1 du britannique, au volant d'une McLaren, furent étonnants : dès sa première course, il entama une série de neuf présences consécutives sur le podium, incluant une première victoire au Canada lors de son 6e Grand Prix en carrière. Il termina sa saison inaugurale ex aequo avec son coéquipier, le double champion Fernando Alonso, et seulement un point derrière le nouveau champion Kimi Raikkonen.
Sa réputation solidement en place, Hamilton concrétisa le tout en 2008 lorsqu'il fut couronné in extremis au Brésil, saisissant le point crucial dont il avait besoin au cours des dernières secondes du dernier Grand Prix de la saison, à la grande et touchante déception de Felipe Massa. 2009 fut une année difficile pour l'écurie McLaren, mais grâce au bon travail de l'équipe et à la persévérance de Hamilton, deux victoires furent la récompense. Il n'aura complété que trois saisons au cours de cette décennie, mais son impact sur le sport (et dans les médias) est déjà remarquable.
Les plus grandes erreurs de la décennie
Gagnant : Le scandale du GP des Etats-Unis 2005
S'il existe bien un endroit au monde où la Formule 1 ne peut aucunement se permettre de révolter ses amateurs, cet endroit se nomme les Etats-Unis. Au pays où la F1 a toujours eu de la difficulté à percer, le scandale ayant eu lieu à Indianapolis en 2005 fut une véritable catastrophe. Le manufacturier de pneus Michelin, malgré maints efforts pour rectifier un problème majeur apparu lors des qualifications, dût aviser ses sept équipes partenaires que ses pneus étaient instables et continueraient d'éclater. Le jour de la course, la totalité de la grille compléta le tour de chauffe, mais les 14 monoplaces chaussées de pneus Michelin revinrent aux puits pour y rester. Les dizaines de milliers de spectateurs assis dans les gradins et les millions de téléspectateurs autour du globe observèrent alors un spectacle honteux et ridicule : seulement six voitures (Ferrari, Jordan et Minardi, sur pneus Bridgestone) prirent le départ.
A la fin d'une course jonchée de débris lancés par les amateurs outragés et frustrés, Michael Schumacher remporta sans surprise une victoire vide de tout sens. Alors que Michelin présentait des excuses et des billets gratuits pour l'édition suivante, Bernie Ecclestone et surtout la FIA, n'ayant fait rien de mieux que recommander aux équipes affectées de rouler plus lentement, furent également critiqués. L'installation d'une chicane dans la grande courbe aurait probablement réglé le problème, mais la FIA exigeait l'unanimité parmi les équipes au lieu d'imposer une exigence sécuritaire; seule Ferrari (sans victoire jusque-là) refusa.
2e place : L'accident de la ligne des puits de Lewis Hamilton
La première règle de la conduite automobile, que ce soit sur les circuits ou sur la route, c'est d'arrêter devant une lumière rouge. Le carambolage que provoqua Hamilton dans la ligne des puits du circuit Gilles-Villeneuve en 2008 fut donc plus que surprenant... La voiture de sécurité étant apparue sur la piste, les leaders Lewis Hamilton, Kimi Raikkonen, Robert Kubica et Nico Rosberg sont tous entrés dans la ligne des puits pour ravitailler. Raikkonen et Kubica furent les premiers à se diriger vers la sortie mais puisque la voiture de sécurité devait bientôt passer, ils s'arrêtèrent à la lumière rouge.
C'est alors que Hamilton, ayant aperçu la lumière d'arrêt trop tard, fit une manœuvre d'évitement : il passa près de la BMW Sauber de Kubica mais ne put faire autrement que d'enfoncer l'arrière de la Ferrari de Raikkonen, les éliminant instantanément d'une course dont l'un ou l'autre pouvait gagner. Nico Rosberg, arrivant peu après au volant de sa Williams et probablement distrait par les manœuvres devant lui, ne remarqua pas la lumière rouge et frappa la McLaren de Hamilton, mettant fin à ses chances de podium. Quant à Kubica, heureusement sorti indemne de tout ce fracas en marge du circuit canadien, le polonais ira remporter sa première victoire en F1. Ce sera la seule de BMW.
3e place : La lumière de circulation de Ferrari
Depuis des années, les équipes utilisent un panneau placé au bout d'une perche pour signaler au pilote de rester en place lors de son arrêt aux puits; lorsque le mécano soulève ledit panneau, le pilote peut alors quitter le stand au plus vite. Chez Ferrari en 2008, ce système très simple fut remplacé par une "lumière de circulation" suspendue au-dessus de la voiture, sensée améliorer l'efficacité. Malheureusement, les choses ne se sont pas toujours déroulées comme prévu.
Lors du Grand Prix de Singapour, se fiant sur l'indication lumineuse affichée par le nouveau système, Felipe Massa quitta rapidement son stand... avant le retrait du boyau de ravitaillement. Le brésilien avança jusqu'au bout de la ligne des puits alors que le boyau serpentait dans tous les sens derrière lui. S'apercevant du problème, il s'arrêta devant le garage McLaren où il fut accueilli par des sourires quelque peu narquois. Les mécanos de Ferrari, courant de toutes leurs forces, arrivèrent pour retirer l'embout du boyau; Massa put rejoindre la course mais toute chance de marquer des points avait alors évidemment disparu. Plus tard, il perdra le championnat 2008 par un seul point.