Singapour va accueillir le premier Grand Prix de l’histoire disputé en nocturne ce week-end. Cette grande première nécessite une préparation particulière pour tous les acteurs de la F1.
Des délégués des équipes ont visité les installations du circuit en juillet. Ils ont pu découvrir le système d’éclairage, conçu pour offrir aux pilotes des conditions similaires à celles rencontrées pendant la journée. Aucune ombre ne devrait être visible sur la piste.
« Le seul risque potentiel concerne l’allée des stands parce que les lumières sont positionnées au dessus des stands, » précise Ron Meadows, le directeur sportif de Honda. « Cela signifie que les roues extérieures seront dans l’ombre pendant les arrêts aux stands, et cela pourrait être une difficulté pour les mécaniciens qui changent ces pneus. »
Il y aura environ 1500 projecteurs sur le tracé, alimentés par 12 générateurs. Au total, ils produiront une puissance de 3 180 000 watt ! Pour ne pas être éblouis, de nombreux pilotes font utiliser des casques avec des visières teintées. Les drapeaux habituellement agités par des commissaires seront visibles sur des tableaux lumineux disposés sur le bord de la piste, avec un nouveau système nommé DigiFlags.
La préparation
Les courses en nocturne existent déjà dans d’autres championnats : la Nascar en organise régulièrement et la MotoGP l’a fait cette année au Qatar. Quelques pilotes de F1 ont déjà roulé de nuit, en endurance ou en karting, mais les courses de monoplace en nocturne sont plus rares. Sébastien Bourdais et Timo Glock ont déjà expérimenté ces conditions en Champ Car.
« Le plus gros problème est que l’on pilote à un moment différent dans la journée, » souligne Glock. « Normalement, on se repose pendant la soirée mais à Singapour, la course débutera à 20h00. Ils vont nous offrir autant de lumière que possible mais puisque c’est une course de nuit, je ne pense pas que ce sera comme en journée dans chaque virage. »
Heikki Kovalainen n’a disputé que la course des champions en nocturne mais ces conditions ne l’effraient pas : « Je viens de Finlande, où il y a 24 heures d’obscurité par jour en hiver, je ne pense pas que ce sera un problème, je suis habitué ! » Même refrain pour son équipier, Lewis Hamilton : « Je n’ai jamais disputé de course en nocturne mais je ne pense pas que ce sera un problème. » « J’aime me coucher tard et je ne suis pas un lève-tôt, » ajoute Nick Heidfeld. « C’est pour cela que le rythme du week-end devrait me convenir. C’est une question d’ajustements. »
Pour les pilotes, ces ajustements porteront essentiellement sur un rythme décalé par rapport aux autres courses. « En termes de préparations physiques, je dois avouer que je n’ai rien fait de particulier pour cette course, » reconnaît Fernando Alonso. « Je me suis préparé comme pour n’importe quelle autre épreuve. Par contre, j’ai beaucoup réfléchi avec mon physiothérapeute et les membres de l’équipe sur la meilleure manière de gérer ce week-end de course, pour le sommeil, notamment. »
« J’ai finalement choisi de ne pas me caler sur l’horaire local et de rester autant que possible dans le rythme européen, que ce soit pour me nourrir ou pour me reposer. Ce sera je pense un élément important de cette course, aussi bien pour les pilotes que pour tous les membres des équipes. »
Le personnel de chaque écurie devra en effet s’adapter aux horaires particuliers : « Nous arriverons au circuit vers 17h00 et nous en repartirons à 6h00 du matin, » précise Fabrice Lom, responsable de l’exploitation des moteurs Renault chez Red Bull. « Toute notre manière de travailler sera différente et cela pourra avoir des conséquences. »
Le tracé
Singapour est l’un des deux circuits que la F1 découvre cette année, après Valencia. Des courses de F3 et de GT avaient eu lieu un mois avant le Grand Prix à Valencia, ce qui avait permis à certaines équipes de bénéficier de données télémétriques. En revanche, il n’y pas encore eu de course à Singapour : les données sont donc moins précises mais les écuries connaissent déjà le tracé.
« Nous avons recueilli les plans précis de la piste, ses données GPS et nous avons déduit la trajectoire idéale, » explique Fabrice Lom. « Ce résultat nous a permis de lancer nos simulations habituelles. L’équipe châssis en a déduit ses réglages de base et l’équipe moteur a également effectué sa préparation : cartographie, rapports de boîte de vitesses, etc… »
« Il reste encore beaucoup d’inconnues, bien sûr. Mais ce qui est certain, c’est que le circuit présente beaucoup de virages lents : plus d’une dizaine d’entre eux se négocieront en deuxième vitesse. Singapour, fait essentiellement de freinages et de relances, ne devrait donc pas être une terrible épreuve pour les V8. C’est la caractéristique des circuits en ville, généralement. »
Comme les autres circuits urbains, Singapour demande beaucoup d’appuis aérodynamiques et ce sera le deuxième circuit le plus lent du championnat, après Monaco. Singapour sera également difficile pour les freins. « Nous avons beaucoup étudié la puissance des freinages, » confirme Pascal Vasselon, le directeur technique de Toyota. « C’est très important parce que les remplacer prend du temps. Il est certain que Singapour sera très exigeant pour les freins et nous pensons qu’ils seront soumis à des températures très élevés. »
Bridgestone a également déployé des moyens importants pour découvrir le circuit : « Avant une nouvelle course, nous envoyons une équipe d’ingénieurs pour scanner la surface au laser, » explique Hirohide Hamashima, responsable du développement pour le manufacturier japonais. « Tout est scanné sur le tracé et ces informations sont analysées pour nous donner une idée de la manière dont la piste va réagir avec nos pneus. »
Singapour ne représente pas un défi particulier pour les pneus. « Je ne pense pas que nous aurons de problèmes particuliers, » estime Hamashima. « Nous savons que les températures seront plus fraîches qu’en journée, mais Singapour de nuit est beaucoup plus chaud que d’autres lieux, comme Spa ou Silverstone. »
En revanche, la bande blanche des pneus les plus tendres sera plus brillante que sur les autres épreuves, pour être visible de nuit : « Nous utilisons une peinture spéciale pour Singapour. Nous ne pensons pas que cela va changer quoi que ce soit à la course, mais pour les spectateurs et les médias, ce devrait être un peu plus facile de dire quel type de pneu est utilisé. »
Les inconnues
Malgré toutes les simulations, certaines incertitudes demeurent, notamment pour les quantités d’essence et le choix de pneus, entre les tendres et les super-tendres. « Pour le moment, les stratégies possibles restent une inconnue, » assure Sam Michael, le directeur technique de Williams. « Même si nous avons des données grâce aux simulations, il faut attendre d’avoir des données sur la dégradation des pneus et le temps perdu dans les stands. »
Et en plus des difficultés de la nuit et d’un circuit en ville, un autre élément pourrait compliquer la tâche des pilotes : « Il y a une forte possibilité de pluie pendant la nuit, ce qui est classique avec un climat si humide, » prévient Michael.
sources:f1-action.net
Des délégués des équipes ont visité les installations du circuit en juillet. Ils ont pu découvrir le système d’éclairage, conçu pour offrir aux pilotes des conditions similaires à celles rencontrées pendant la journée. Aucune ombre ne devrait être visible sur la piste.
« Le seul risque potentiel concerne l’allée des stands parce que les lumières sont positionnées au dessus des stands, » précise Ron Meadows, le directeur sportif de Honda. « Cela signifie que les roues extérieures seront dans l’ombre pendant les arrêts aux stands, et cela pourrait être une difficulté pour les mécaniciens qui changent ces pneus. »
Il y aura environ 1500 projecteurs sur le tracé, alimentés par 12 générateurs. Au total, ils produiront une puissance de 3 180 000 watt ! Pour ne pas être éblouis, de nombreux pilotes font utiliser des casques avec des visières teintées. Les drapeaux habituellement agités par des commissaires seront visibles sur des tableaux lumineux disposés sur le bord de la piste, avec un nouveau système nommé DigiFlags.
La préparation
Les courses en nocturne existent déjà dans d’autres championnats : la Nascar en organise régulièrement et la MotoGP l’a fait cette année au Qatar. Quelques pilotes de F1 ont déjà roulé de nuit, en endurance ou en karting, mais les courses de monoplace en nocturne sont plus rares. Sébastien Bourdais et Timo Glock ont déjà expérimenté ces conditions en Champ Car.
« Le plus gros problème est que l’on pilote à un moment différent dans la journée, » souligne Glock. « Normalement, on se repose pendant la soirée mais à Singapour, la course débutera à 20h00. Ils vont nous offrir autant de lumière que possible mais puisque c’est une course de nuit, je ne pense pas que ce sera comme en journée dans chaque virage. »
Heikki Kovalainen n’a disputé que la course des champions en nocturne mais ces conditions ne l’effraient pas : « Je viens de Finlande, où il y a 24 heures d’obscurité par jour en hiver, je ne pense pas que ce sera un problème, je suis habitué ! » Même refrain pour son équipier, Lewis Hamilton : « Je n’ai jamais disputé de course en nocturne mais je ne pense pas que ce sera un problème. » « J’aime me coucher tard et je ne suis pas un lève-tôt, » ajoute Nick Heidfeld. « C’est pour cela que le rythme du week-end devrait me convenir. C’est une question d’ajustements. »
Pour les pilotes, ces ajustements porteront essentiellement sur un rythme décalé par rapport aux autres courses. « En termes de préparations physiques, je dois avouer que je n’ai rien fait de particulier pour cette course, » reconnaît Fernando Alonso. « Je me suis préparé comme pour n’importe quelle autre épreuve. Par contre, j’ai beaucoup réfléchi avec mon physiothérapeute et les membres de l’équipe sur la meilleure manière de gérer ce week-end de course, pour le sommeil, notamment. »
« J’ai finalement choisi de ne pas me caler sur l’horaire local et de rester autant que possible dans le rythme européen, que ce soit pour me nourrir ou pour me reposer. Ce sera je pense un élément important de cette course, aussi bien pour les pilotes que pour tous les membres des équipes. »
Le personnel de chaque écurie devra en effet s’adapter aux horaires particuliers : « Nous arriverons au circuit vers 17h00 et nous en repartirons à 6h00 du matin, » précise Fabrice Lom, responsable de l’exploitation des moteurs Renault chez Red Bull. « Toute notre manière de travailler sera différente et cela pourra avoir des conséquences. »
Le tracé
Singapour est l’un des deux circuits que la F1 découvre cette année, après Valencia. Des courses de F3 et de GT avaient eu lieu un mois avant le Grand Prix à Valencia, ce qui avait permis à certaines équipes de bénéficier de données télémétriques. En revanche, il n’y pas encore eu de course à Singapour : les données sont donc moins précises mais les écuries connaissent déjà le tracé.
« Nous avons recueilli les plans précis de la piste, ses données GPS et nous avons déduit la trajectoire idéale, » explique Fabrice Lom. « Ce résultat nous a permis de lancer nos simulations habituelles. L’équipe châssis en a déduit ses réglages de base et l’équipe moteur a également effectué sa préparation : cartographie, rapports de boîte de vitesses, etc… »
« Il reste encore beaucoup d’inconnues, bien sûr. Mais ce qui est certain, c’est que le circuit présente beaucoup de virages lents : plus d’une dizaine d’entre eux se négocieront en deuxième vitesse. Singapour, fait essentiellement de freinages et de relances, ne devrait donc pas être une terrible épreuve pour les V8. C’est la caractéristique des circuits en ville, généralement. »
Comme les autres circuits urbains, Singapour demande beaucoup d’appuis aérodynamiques et ce sera le deuxième circuit le plus lent du championnat, après Monaco. Singapour sera également difficile pour les freins. « Nous avons beaucoup étudié la puissance des freinages, » confirme Pascal Vasselon, le directeur technique de Toyota. « C’est très important parce que les remplacer prend du temps. Il est certain que Singapour sera très exigeant pour les freins et nous pensons qu’ils seront soumis à des températures très élevés. »
Bridgestone a également déployé des moyens importants pour découvrir le circuit : « Avant une nouvelle course, nous envoyons une équipe d’ingénieurs pour scanner la surface au laser, » explique Hirohide Hamashima, responsable du développement pour le manufacturier japonais. « Tout est scanné sur le tracé et ces informations sont analysées pour nous donner une idée de la manière dont la piste va réagir avec nos pneus. »
Singapour ne représente pas un défi particulier pour les pneus. « Je ne pense pas que nous aurons de problèmes particuliers, » estime Hamashima. « Nous savons que les températures seront plus fraîches qu’en journée, mais Singapour de nuit est beaucoup plus chaud que d’autres lieux, comme Spa ou Silverstone. »
En revanche, la bande blanche des pneus les plus tendres sera plus brillante que sur les autres épreuves, pour être visible de nuit : « Nous utilisons une peinture spéciale pour Singapour. Nous ne pensons pas que cela va changer quoi que ce soit à la course, mais pour les spectateurs et les médias, ce devrait être un peu plus facile de dire quel type de pneu est utilisé. »
Les inconnues
Malgré toutes les simulations, certaines incertitudes demeurent, notamment pour les quantités d’essence et le choix de pneus, entre les tendres et les super-tendres. « Pour le moment, les stratégies possibles restent une inconnue, » assure Sam Michael, le directeur technique de Williams. « Même si nous avons des données grâce aux simulations, il faut attendre d’avoir des données sur la dégradation des pneus et le temps perdu dans les stands. »
Et en plus des difficultés de la nuit et d’un circuit en ville, un autre élément pourrait compliquer la tâche des pilotes : « Il y a une forte possibilité de pluie pendant la nuit, ce qui est classique avec un climat si humide, » prévient Michael.
sources:f1-action.net