Motivation, capacités, matériel, popularité, environnement... : Michael Schumacher a tous les atouts pour réussir son retour, chez Mercedes en 2010. A part une concurrence plus acérée qu'il ne l'a jamais connue...
LA MOTIVATION
Il avait quitté la F1 en 2006 en expliquant être émoussé mentalement. Il avait aussi commis quelques erreurs inhabituelles. Il lui fallait souffler pour retrouver "le feu sacré" qui l'habite à nouveau, a-t-il certifié. "Je suis déjà très excité à l'idée de retourner dans un cockpit de F1. D'autant que mon ancien appétit pour la course est de retour. Je suis à nouveau prêt à rivaliser à un niveau sérieux", a-t-il garanti. on ne peut plus clair.
La seule réserve est à chercher du côté de certains pilotes qui l'ont cotôyé. "A certains moments, ça va être très dur, très désagréable, et ça pourrait lui rappeler qu'il a pris sa retraite une première fois", a prévenu Damon Hill, champion du monde 1996. "Il s'est arrêté et, mentalement, il y a toujours cette question de savoir si vous allez aimez ça de nouveau. Il faudra voir. Une saison est toujours longue et ça pourrait mettre ses capacités à forte contribution."
LE PHYSIQUE
Au top selon lui. "Physiquement, je me sens absolument en forme (...) Mon cou ne me fait plus souffrir du tout. Cet été, l'accident était encore trop proche, maintenant tout est remis", a-t-il assuré. Le doute sera dissipé le jour où il montera dans la Mercedes de 2010, probablement le 1er février, à Jerez.
Il ne faut pas oublier qu'il se sentait aussi prêt en août dernier lorsqu'une violente douleur à la nuque lui a remémoré son accident de moto de février 2009 et l'a conduit à renoncer à piloter la F60 laissé libre par l'accidenté Felipe Massa. Pour Sebastian Vettel (Red Bull), un nouveau rebondissement reste possible : "J'espère pour l'instant qu'il est en forme et qu'il n'a plus de problèmes avec son cou et sa gorge", a lâché "Baby Schumi", qui pensait avoir encore les médias pour lui en 2010.
"Baron rouge" s'est toujours montré extrêmement affûté physiquement mais il devra faire attention à sa tenue à l'effort dans des conditions extrêmes, comme en Malaisie. Il soignera sa préparation sachant aussi que, à partir de 40 ans, un sportif perd 1% de sa masse musculaire par an. Pour le reste, le pilotage est question de concentration, ce en quoi il n'a jamais failli.
SA VALEUR
Ross Brawn, directeur de Mercedes Gp, ex-Brawn, est celui qui a fait germer l'idée d'un retour, à Abou Dhabi, début novembre. Evidemment, il y croit. "Michael est le mieux placé pour évaluer son propre potentiel et je lui fais complètement confiance. Et je suis tout à fait convaincu qu'il fera du bon travail", résume l'ingénieur multicartes.
Niki Lauda abonde dans ce sens. Il a été champion du monde en 1975 et 77 avant d'en avoir "marre de tourner en rond" et de laisser tout le monde en plan, en plein week-end de Grand Prix canadien de 1979. Puis d'opérer, en 1982, le plus beau comeback de tous les temps, deux ans avant sa troisième couronne. "Michael a conduit à un niveau que personne n'atteint aujourd'hui. Les Vettel, Hamilton et Alonso vont se dire 'Nous allons montrer comment ça marche à ce vieux de la vieille' mais je crains qu'ils doivent faire attention. Quand on a su conduire comme Schumacher, on ne désapprend pas si vite", a estimé l'Autrichien.
SA VOITURE
La MGP001 sera la descendante directe de la championne du monde Brawn BGP001. Autant souci à se faire, donc. Mieux, même : son design s'annonce plus abouti car si la Brawn avait à l'origine été dessinée pour un V8 Honda, la monoplace 2010 a été pensée dans ses moindres cotes pour intégrer le Mercedes. L'objectif de Schumacher sera bien d'obtenir son 8e titre au volant d'une créature de Ross Brawn, associé à ses titres chez Benetton (1994, 95) et Ferrari (2000-2004). Totalement crédible pour Ecclestone. "Gagner des courses ? Oubliez ça... Je parie qu'il peut gagner le championnat", a lancé "Mister E".
LE TIMING
Quarante et un ans, ce n'est pas trop vieux pour revenir. Toutefois, il s'est ménagé une porte de sortie en signant pour 2011 et 2012 en option. En 1996, Alain Prost, 41 ans, prévoyait de revenir après deux ans de retraite. Avant qu'un certain Michael Schumacher ne s'empare du challenge Ferrari. Récemment, Sébastien Loeb a certifié "qu'un pilote de rallye peut être bon jusqu'à 42-43 ans". Carlos Sainz l'a montré. Juan Manuel Fangio a bien été champion à 46 ans (en 1957), même si c'était à une époque où les vétérans faisaient la loi. Schumi va donc explorer de nouvelles limites, et là réside aussi son défi.
LA POPULARITE
Les fans, les médias allemands sont en émoi car il accompagne le grand retour de Mercedes en Formule 1 en tant que constructeur, pour la première fois depuis 1955. Il a signé pour 7 millions et c'est presque symbolique (1 million par titre ?) vu les quelques 40 millions auxquels il émargeait chez Ferrari en 2006. Néanmoins, ce n'est pas du goût des employés des usines de l'Etoile, qui jugent ses émoluments indécents dans le contexte de crise.
LA CONCURRENCE
Bernie Ecclestone, qui gère les droits commerciaux du sport via la FOM, se caresse déjà le porte-feuille : "Michael est à 100% de motivation. Tout porte à croire que cela sera une saison à vous décrocher la mâchoire. Les amateurs vont adorer". Effectivement, ça promet d'être excitant car en 2006, à sa retraite, Schumi n'avait quasiment que deux pilotes de son calibre dans les roues : Fernando Alonso et Kimi Räikkönen. Si le second s'en est allé, l'Espagnol a depuis accueilli dans le cercle des grands carnassiers Lewis Hamilton, Felipe Massa, Jenson Button et Sebastian Vettel. Tous sont au pire vice-champions du monde et devraient avoir une machine capable de gagner en 2010.
FERRARI
Aucun scrupule à courir contre la Scuderia, sa famille de 1996 à 2009. "Une partie de mon coeur appartiendra toujours à Ferrari et je n'oublierai jamais la sympathie et la passion des tifosi", a-t-il dit, évoquant une séparation "harmonieuse". Sauf que Luca di Montezemolo n'a pas apprécié. Le président de la marque italienne pensait que le champion allemand serait à vie un ambassadeur du Cavallino rampante. Un déception qui en cache peut-être une plus grosse car Schumi a eu loisir de prendre connaissance des moindres détails du projet de la riposte 2010..
LA MOTIVATION
Il avait quitté la F1 en 2006 en expliquant être émoussé mentalement. Il avait aussi commis quelques erreurs inhabituelles. Il lui fallait souffler pour retrouver "le feu sacré" qui l'habite à nouveau, a-t-il certifié. "Je suis déjà très excité à l'idée de retourner dans un cockpit de F1. D'autant que mon ancien appétit pour la course est de retour. Je suis à nouveau prêt à rivaliser à un niveau sérieux", a-t-il garanti. on ne peut plus clair.
La seule réserve est à chercher du côté de certains pilotes qui l'ont cotôyé. "A certains moments, ça va être très dur, très désagréable, et ça pourrait lui rappeler qu'il a pris sa retraite une première fois", a prévenu Damon Hill, champion du monde 1996. "Il s'est arrêté et, mentalement, il y a toujours cette question de savoir si vous allez aimez ça de nouveau. Il faudra voir. Une saison est toujours longue et ça pourrait mettre ses capacités à forte contribution."
LE PHYSIQUE
Au top selon lui. "Physiquement, je me sens absolument en forme (...) Mon cou ne me fait plus souffrir du tout. Cet été, l'accident était encore trop proche, maintenant tout est remis", a-t-il assuré. Le doute sera dissipé le jour où il montera dans la Mercedes de 2010, probablement le 1er février, à Jerez.
Il ne faut pas oublier qu'il se sentait aussi prêt en août dernier lorsqu'une violente douleur à la nuque lui a remémoré son accident de moto de février 2009 et l'a conduit à renoncer à piloter la F60 laissé libre par l'accidenté Felipe Massa. Pour Sebastian Vettel (Red Bull), un nouveau rebondissement reste possible : "J'espère pour l'instant qu'il est en forme et qu'il n'a plus de problèmes avec son cou et sa gorge", a lâché "Baby Schumi", qui pensait avoir encore les médias pour lui en 2010.
"Baron rouge" s'est toujours montré extrêmement affûté physiquement mais il devra faire attention à sa tenue à l'effort dans des conditions extrêmes, comme en Malaisie. Il soignera sa préparation sachant aussi que, à partir de 40 ans, un sportif perd 1% de sa masse musculaire par an. Pour le reste, le pilotage est question de concentration, ce en quoi il n'a jamais failli.
SA VALEUR
Ross Brawn, directeur de Mercedes Gp, ex-Brawn, est celui qui a fait germer l'idée d'un retour, à Abou Dhabi, début novembre. Evidemment, il y croit. "Michael est le mieux placé pour évaluer son propre potentiel et je lui fais complètement confiance. Et je suis tout à fait convaincu qu'il fera du bon travail", résume l'ingénieur multicartes.
Niki Lauda abonde dans ce sens. Il a été champion du monde en 1975 et 77 avant d'en avoir "marre de tourner en rond" et de laisser tout le monde en plan, en plein week-end de Grand Prix canadien de 1979. Puis d'opérer, en 1982, le plus beau comeback de tous les temps, deux ans avant sa troisième couronne. "Michael a conduit à un niveau que personne n'atteint aujourd'hui. Les Vettel, Hamilton et Alonso vont se dire 'Nous allons montrer comment ça marche à ce vieux de la vieille' mais je crains qu'ils doivent faire attention. Quand on a su conduire comme Schumacher, on ne désapprend pas si vite", a estimé l'Autrichien.
SA VOITURE
La MGP001 sera la descendante directe de la championne du monde Brawn BGP001. Autant souci à se faire, donc. Mieux, même : son design s'annonce plus abouti car si la Brawn avait à l'origine été dessinée pour un V8 Honda, la monoplace 2010 a été pensée dans ses moindres cotes pour intégrer le Mercedes. L'objectif de Schumacher sera bien d'obtenir son 8e titre au volant d'une créature de Ross Brawn, associé à ses titres chez Benetton (1994, 95) et Ferrari (2000-2004). Totalement crédible pour Ecclestone. "Gagner des courses ? Oubliez ça... Je parie qu'il peut gagner le championnat", a lancé "Mister E".
LE TIMING
Quarante et un ans, ce n'est pas trop vieux pour revenir. Toutefois, il s'est ménagé une porte de sortie en signant pour 2011 et 2012 en option. En 1996, Alain Prost, 41 ans, prévoyait de revenir après deux ans de retraite. Avant qu'un certain Michael Schumacher ne s'empare du challenge Ferrari. Récemment, Sébastien Loeb a certifié "qu'un pilote de rallye peut être bon jusqu'à 42-43 ans". Carlos Sainz l'a montré. Juan Manuel Fangio a bien été champion à 46 ans (en 1957), même si c'était à une époque où les vétérans faisaient la loi. Schumi va donc explorer de nouvelles limites, et là réside aussi son défi.
LA POPULARITE
Les fans, les médias allemands sont en émoi car il accompagne le grand retour de Mercedes en Formule 1 en tant que constructeur, pour la première fois depuis 1955. Il a signé pour 7 millions et c'est presque symbolique (1 million par titre ?) vu les quelques 40 millions auxquels il émargeait chez Ferrari en 2006. Néanmoins, ce n'est pas du goût des employés des usines de l'Etoile, qui jugent ses émoluments indécents dans le contexte de crise.
LA CONCURRENCE
Bernie Ecclestone, qui gère les droits commerciaux du sport via la FOM, se caresse déjà le porte-feuille : "Michael est à 100% de motivation. Tout porte à croire que cela sera une saison à vous décrocher la mâchoire. Les amateurs vont adorer". Effectivement, ça promet d'être excitant car en 2006, à sa retraite, Schumi n'avait quasiment que deux pilotes de son calibre dans les roues : Fernando Alonso et Kimi Räikkönen. Si le second s'en est allé, l'Espagnol a depuis accueilli dans le cercle des grands carnassiers Lewis Hamilton, Felipe Massa, Jenson Button et Sebastian Vettel. Tous sont au pire vice-champions du monde et devraient avoir une machine capable de gagner en 2010.
FERRARI
Aucun scrupule à courir contre la Scuderia, sa famille de 1996 à 2009. "Une partie de mon coeur appartiendra toujours à Ferrari et je n'oublierai jamais la sympathie et la passion des tifosi", a-t-il dit, évoquant une séparation "harmonieuse". Sauf que Luca di Montezemolo n'a pas apprécié. Le président de la marque italienne pensait que le champion allemand serait à vie un ambassadeur du Cavallino rampante. Un déception qui en cache peut-être une plus grosse car Schumi a eu loisir de prendre connaissance des moindres détails du projet de la riposte 2010..