On va dire que je tire sur une ambulance. Que c'est incongru d'imaginer Schumacher encore en Formule 1 l'an prochain, au volant de la voiture de sécurité, une rutilante Mercedes SLS cadenassant le peloton. Mais j'ai attendu pour le faire, par patience et respect. Comme vous, j'ai noté la piètre prestation du Cannibale édenté à Montréal. Il faut lui reconnaître la persévérance, malheureusement. Car Valence a soldé sa pire arrivée en 258 courses. Royalement quinzième, à la régulière. A un feu rouge près, à la rigueur.
Au Canada, Coulthard avait vu "l'ombre de ce qu'avait été" le "Kaiser", tellement conscient d'avoir accumulé les jugements biaisés sur son rival honni qu'il l'avait dit sans volonté farouche d'être entendu. Sobrement, "quelque chose manquait" pourtant selon DC. Brundle avait rajouté ses doutes, pas plus observateur objectif que naguère reconnaissant d'une quelconque responsabilité après un accrochage. Mais ceux de Jordan, son premier employeur, ventilés sur le thème de ses faiblesses turque (une exagération) et canadienne, avaient plus interpellé. Vendredi, à Valence, le septuple champion du monde a déclaré "ne pas prendre ça au sérieux", attestant "ne pas avoir perdu sa connaissance du pilotage" et "savoir ce qu'il fait". La voiture c'est comme le vélo ; un axiome schumiesque.
On lui décrit donc une réalité qu'il refuse, et il reste enfermé dans sa propre vérité ; seul. On l'a vu récemment, c'est la promesse des plus grandes désillusions mondiales. Mais ce week-end encore, la critique n'a pas eu voix au chapitre germanique. Le respectueux Hamilton l'a jugé pudiquement trop vieux pour cet after de quarantenaire qui sent la gueule de bois. Mais à mon avis, c'est Vettel qui a donné le coup de grâce. Sans le vouloir. Imperceptiblement. Dans les temps de passage de son meilleur tour, à la fin des essais libres de samedi, le futur poleman et vainqueur a stoppé net sa tentative en apercevant Schumi, 50 mètres devant lui. Une chicane mobile, un horizon urbain bouché...
En piste, ce fut donc pathétique pendant trois jours. On se posait la question de savoir ce qui n'allait pas. On sait maintenant. C'est dans la machine et dans la tête. Il s'avère que le développement de W01 a déraillé. Les pneus tendres montent paresseusement en température sur un tour qualif, les nouveaux échappements bas surchauffent tout l'arrière et délivrent une puissance trop brutale. Schumi ne le supporte pas et n'arrive plus à démêler les chevaux. Sprinter désespéré en Q2 en durs, baroudeur dominical en tendres. Autrefois visionnaire technique et caméléon du pilotage, il échoue là-même où il a réussi 91 fois. Pourtant, ce serait une grave erreur d'oublier sa belle prestation monégasque, en survireur patenté à l'aise au volant d'une machine à empattement court. Du petit lait. Ce week-end, il s'est payé la tête des Français minables en crampons ou trop grévistes, et a chambré des Anglais qu'une simple vidéo aurait pu réhabiliter. Ne lui reste-t-il que ça ?
Au Canada, Coulthard avait vu "l'ombre de ce qu'avait été" le "Kaiser", tellement conscient d'avoir accumulé les jugements biaisés sur son rival honni qu'il l'avait dit sans volonté farouche d'être entendu. Sobrement, "quelque chose manquait" pourtant selon DC. Brundle avait rajouté ses doutes, pas plus observateur objectif que naguère reconnaissant d'une quelconque responsabilité après un accrochage. Mais ceux de Jordan, son premier employeur, ventilés sur le thème de ses faiblesses turque (une exagération) et canadienne, avaient plus interpellé. Vendredi, à Valence, le septuple champion du monde a déclaré "ne pas prendre ça au sérieux", attestant "ne pas avoir perdu sa connaissance du pilotage" et "savoir ce qu'il fait". La voiture c'est comme le vélo ; un axiome schumiesque.
On lui décrit donc une réalité qu'il refuse, et il reste enfermé dans sa propre vérité ; seul. On l'a vu récemment, c'est la promesse des plus grandes désillusions mondiales. Mais ce week-end encore, la critique n'a pas eu voix au chapitre germanique. Le respectueux Hamilton l'a jugé pudiquement trop vieux pour cet after de quarantenaire qui sent la gueule de bois. Mais à mon avis, c'est Vettel qui a donné le coup de grâce. Sans le vouloir. Imperceptiblement. Dans les temps de passage de son meilleur tour, à la fin des essais libres de samedi, le futur poleman et vainqueur a stoppé net sa tentative en apercevant Schumi, 50 mètres devant lui. Une chicane mobile, un horizon urbain bouché...
En piste, ce fut donc pathétique pendant trois jours. On se posait la question de savoir ce qui n'allait pas. On sait maintenant. C'est dans la machine et dans la tête. Il s'avère que le développement de W01 a déraillé. Les pneus tendres montent paresseusement en température sur un tour qualif, les nouveaux échappements bas surchauffent tout l'arrière et délivrent une puissance trop brutale. Schumi ne le supporte pas et n'arrive plus à démêler les chevaux. Sprinter désespéré en Q2 en durs, baroudeur dominical en tendres. Autrefois visionnaire technique et caméléon du pilotage, il échoue là-même où il a réussi 91 fois. Pourtant, ce serait une grave erreur d'oublier sa belle prestation monégasque, en survireur patenté à l'aise au volant d'une machine à empattement court. Du petit lait. Ce week-end, il s'est payé la tête des Français minables en crampons ou trop grévistes, et a chambré des Anglais qu'une simple vidéo aurait pu réhabiliter. Ne lui reste-t-il que ça ?