En 2010, les ravitaillements en carburant durant la course seront interdits pour la première fois depuis 1994, ce qui aura des répercussions probablement très importantes sur les stratégies des équipes, qui devront partir avec - forcément - de très grosses quantités d'essence.
Tous les teams et tous les pétroliers planchent actuellement sur l'intégration d'un réservoir qui va doubler de volume et de poids en début de course et, bien entendu, sur la consommation. "Ce sera une donnée fondamentale", rappelait le patron de Ferrari, Stefano Domenicali, à Madonna di Campiglio, voici une semaine. "Nous sommes en train de bosser très dur avec Shell pour trouver une solution. On sait que Renault (qui propulse Red Bull, vice-championne du monde) et Mercedes sont très bons dans ce domaine."
Dix kilos d'essence de plus qu'un adversaire peuvent se payer en dixièmes de seconde au tour, sans parler de la dégradation des pneus, qui est plus importante sur la voiture est lourde. Il y a donc peut-être de quoi s'inquiéter au sein de la Scuderia, qui a récemment remplacé Gilles Simon - parti rejoindre Jean Todt à la FIA -par Luca Marmorini, en provenance de Toyota, à la tête de son département moteurs.
Or des solutions, il y en a très peu dans un contexte de moteur plombé. L'électronique, l'admission, peut-être d'autres paramètres mécaniques. En tout cas, Ferrari a la fiabilité pour elle puisqu'elle ne casse quasiment pas de moteurs. Ce qui pourrait faire la différence aussi, c'est sans doute le pilotage. La manière de mener la voiture. Interrogé par "Marca", Denis Chevrier, qui connaît bien Alonso le souligne : "Le pilote est plus important que les gens le pensent. Piloter à 98% de la consommation maximale permet d'économiser du carburant sans perdre de temps, appauvrir le mélange à certains moments, peut également aider en ce sens."
L'expérience et le talent et la régularité hors norme d'Alonso pourront-ils permettre à Ferrari de combler ce qui semble être un handicap certain, dès le début de l'année 2010 ?