Nous avons publié plus d'une anecdote de Grand Prix racontée par d'anciennes vedettes de la Formule 1 ou par de vétérans journalistes. Aujourd'hui nous vous présentons le récit d'un de nos lecteurs anglophones, Tony Romack : alors jeune médecin, il eut la chance de travailler au Grand Prix de Dallas 1984. Voici son histoire.
J'ai développé un intérêt pour la Formule 1 en regardant Jochen Rindt pourchasser Jack Brabham autour de Monaco, le dépassant lors du dernier tour. À cette époque aux États-unis, La F1 n'était disponible à la télévision qu'en différé sur Wide World Of Sports [NDLR : une très populaire émission présentant les événements sportifs importants de la semaine précédente]. Avant la fin de l'année (j'avais 12 ans) j'étais abonné à l'hebdomadaire Autoweek, abonnement que j'ai maintenu de nombreuses années.
En 1978, lorsque Mario Andretti a remporté le championnat, le journal local a commencé à publier une ligne dans l'édition du lundi pour indiquer les noms du gagnant de la course de la veille. Malheureusement il n'y avait toujours pas beaucoup de couverture télévisuelle.
Comme bien des fans, j'espérais assister à une course en personne un de ces jours, et pour moi ce rêve s'est réalisé lorsque la F1 est venue à Dallas [au Texas] en 1984. Je venais de récemment terminer ma rotation en salle d'urgence et l'hôpital où je travaillais avait obtenu le contrat pour fournir les médecins au circuit. Pratiquement tous les médecins de la salle d'urgence étaient des fans de F1, mais je me suis retrouvé avec une super affectation au poste de premiers soins près des puits. Mon badge de médecin était mon billet d'entrée aux garages - ça valait vraiment le coup de prendre quatre jours de congé.
Un de mes premiers clients fut Ayrton Senna, qui est venu chercher une bande de pansement spécifique pour ses mains couvertes de cloques. J'ai trouvé ce qu'il cherchait et il a été vite soigné et prêt à partir. Je me souviens lui avoir dit : "Tout le monde sait que vous serez Champion du Monde lorsque vous aurez une meilleure voiture."
Il faisait au-dessus de 38 degrés Celsius ce weekend-là alors toutes les équipes de télévision cherchaient des médecins pour des interviews. Mon conseil était de "boire beaucoup et porter de bons souliers." Vous vous souviendrez peut-être que la surface de la piste se désagrégeait beaucoup car elle avait été trop récemment repavée, il y avait de multiples courses de soutien, et la chaleur était intense.
Une grande attraction du circuit fut le manège de montagnes russes, qui n'est malheureusement plus là. Cependant, 25 années plus tard, le circuit est toujours clairement visible au Texas State Fairground
Quelques pilotes sont venus pour obtenir des fluides en intraveineuse, mais plusieurs fans ont également eu besoin de traitements pour une déshydratation ou des cloques. Le plus gros accident est survenu pendant les essais lorsque Martin Brundle a percuté sa Tyrell et dut être emmené à l'hôpital avec deux chevilles cassées - ce n'était pas quelque chose que nous pouvions traiter au circuit.
J'ai aussi vu Niki Lauda glisser et percuter pendant les essais, juste devant mon poste - l'épave de sa voiture était remarquablement similaire à son épave du Nurburgring. Il allait bien et n'avait besoin que d'un peu de physiothérapie alors je l'ai envoyé vers la roulotte de l'hôpital où ils l'ont aidé.
Mes collègues n'étaient pas très contents, et en conséquence j'ai été banni au fond de la ligne droite le jour de la course. Ça ne me dérangeait pas du tout puisque la plupart des tentatives de dépassement se faisaient à la chicane du fond - je dis 'tentatives' car je ne me souviens pas d'avoir vu quelqu'un vraiment réussir.
J'ai tout de même réussi à me rendre sur la ligne de départ et j'ai les photos pour le prouver. Nigel Mansell était en pole, mais il ne voulait parler à personne. Je me souviens d'avoir été très satisfait que Lotus ait pris la première ligne car j'étais toujours un fan de Lotus depuis la première course que j'ai vue à la télévision en 1970.
Ma meilleure photo est celle d'une Ferrari; j'avais trouvé un angle que j'aimais bien seulement pour me faire bousculer par un gars alors que je me plaçais pour prendre la photo. Il s'agissait de Leroy Nieman [un artiste américain reconnu pour ses images sportives modernes et vivement colorées], qui de toute évidence aimait le même angle.
La course a été superbe; Mansell a cassé sa transmission lors du dernier tour et a poussé sa voiture jusqu'à la ligne d'arrivée, seulement pour s'évanouir dans la chaleur. Les nouvelles locales à la télévision ont utilisé cette scène au cours de leurs bulletins de fin de soirée pendant des années.
Keke Rosberg a remporté la course et René Arnoux est parti de la dernière place, après avoir eu des problèmes sur la grille, pour terminer deuxième. De part et d'autre ce fut un grand plaisir. L'accélération, les virages, les freinages sont tellement plus rapides dans la vraie vie et les voitures étaient pratiquement toutes turbocompressées, alors elles n'étaient pas aussi bruyantes qu'aujourd'hui.
Dommage que la F1 ne soit jamais revenue de nouveau à Dallas.
J'ai développé un intérêt pour la Formule 1 en regardant Jochen Rindt pourchasser Jack Brabham autour de Monaco, le dépassant lors du dernier tour. À cette époque aux États-unis, La F1 n'était disponible à la télévision qu'en différé sur Wide World Of Sports [NDLR : une très populaire émission présentant les événements sportifs importants de la semaine précédente]. Avant la fin de l'année (j'avais 12 ans) j'étais abonné à l'hebdomadaire Autoweek, abonnement que j'ai maintenu de nombreuses années.
En 1978, lorsque Mario Andretti a remporté le championnat, le journal local a commencé à publier une ligne dans l'édition du lundi pour indiquer les noms du gagnant de la course de la veille. Malheureusement il n'y avait toujours pas beaucoup de couverture télévisuelle.
Comme bien des fans, j'espérais assister à une course en personne un de ces jours, et pour moi ce rêve s'est réalisé lorsque la F1 est venue à Dallas [au Texas] en 1984. Je venais de récemment terminer ma rotation en salle d'urgence et l'hôpital où je travaillais avait obtenu le contrat pour fournir les médecins au circuit. Pratiquement tous les médecins de la salle d'urgence étaient des fans de F1, mais je me suis retrouvé avec une super affectation au poste de premiers soins près des puits. Mon badge de médecin était mon billet d'entrée aux garages - ça valait vraiment le coup de prendre quatre jours de congé.
Un de mes premiers clients fut Ayrton Senna, qui est venu chercher une bande de pansement spécifique pour ses mains couvertes de cloques. J'ai trouvé ce qu'il cherchait et il a été vite soigné et prêt à partir. Je me souviens lui avoir dit : "Tout le monde sait que vous serez Champion du Monde lorsque vous aurez une meilleure voiture."
Il faisait au-dessus de 38 degrés Celsius ce weekend-là alors toutes les équipes de télévision cherchaient des médecins pour des interviews. Mon conseil était de "boire beaucoup et porter de bons souliers." Vous vous souviendrez peut-être que la surface de la piste se désagrégeait beaucoup car elle avait été trop récemment repavée, il y avait de multiples courses de soutien, et la chaleur était intense.
Une grande attraction du circuit fut le manège de montagnes russes, qui n'est malheureusement plus là. Cependant, 25 années plus tard, le circuit est toujours clairement visible au Texas State Fairground
Quelques pilotes sont venus pour obtenir des fluides en intraveineuse, mais plusieurs fans ont également eu besoin de traitements pour une déshydratation ou des cloques. Le plus gros accident est survenu pendant les essais lorsque Martin Brundle a percuté sa Tyrell et dut être emmené à l'hôpital avec deux chevilles cassées - ce n'était pas quelque chose que nous pouvions traiter au circuit.
J'ai aussi vu Niki Lauda glisser et percuter pendant les essais, juste devant mon poste - l'épave de sa voiture était remarquablement similaire à son épave du Nurburgring. Il allait bien et n'avait besoin que d'un peu de physiothérapie alors je l'ai envoyé vers la roulotte de l'hôpital où ils l'ont aidé.
Mes collègues n'étaient pas très contents, et en conséquence j'ai été banni au fond de la ligne droite le jour de la course. Ça ne me dérangeait pas du tout puisque la plupart des tentatives de dépassement se faisaient à la chicane du fond - je dis 'tentatives' car je ne me souviens pas d'avoir vu quelqu'un vraiment réussir.
J'ai tout de même réussi à me rendre sur la ligne de départ et j'ai les photos pour le prouver. Nigel Mansell était en pole, mais il ne voulait parler à personne. Je me souviens d'avoir été très satisfait que Lotus ait pris la première ligne car j'étais toujours un fan de Lotus depuis la première course que j'ai vue à la télévision en 1970.
Ma meilleure photo est celle d'une Ferrari; j'avais trouvé un angle que j'aimais bien seulement pour me faire bousculer par un gars alors que je me plaçais pour prendre la photo. Il s'agissait de Leroy Nieman [un artiste américain reconnu pour ses images sportives modernes et vivement colorées], qui de toute évidence aimait le même angle.
La course a été superbe; Mansell a cassé sa transmission lors du dernier tour et a poussé sa voiture jusqu'à la ligne d'arrivée, seulement pour s'évanouir dans la chaleur. Les nouvelles locales à la télévision ont utilisé cette scène au cours de leurs bulletins de fin de soirée pendant des années.
Keke Rosberg a remporté la course et René Arnoux est parti de la dernière place, après avoir eu des problèmes sur la grille, pour terminer deuxième. De part et d'autre ce fut un grand plaisir. L'accélération, les virages, les freinages sont tellement plus rapides dans la vraie vie et les voitures étaient pratiquement toutes turbocompressées, alors elles n'étaient pas aussi bruyantes qu'aujourd'hui.
Dommage que la F1 ne soit jamais revenue de nouveau à Dallas.