Cette saison le nom Lotus fait son retour en Formule 1, et avec ce nom vient des décennies d'histoire en course automobile. Nous rencontrons Clive Chapman, qui s'occupe de préserver les voitures historiques de la marque et les maintenir en piste. Il a presque autant de pedigree que les voitures dont il prend soin - il est le fils du fondateur de Lotus, Colin Chapman.
Clive Chapman en compagnie de son père et Mario Andretti en 1978
Que fait au juste Classic Team Lotus ?
Nous avons fondé la compagnie au début des années 1990 pour nous occuper d'un bon nombre de voitures de l'équipe Lotus originale. Nous travaillons avec plusieurs des ingénieurs originaux de l'équipe aux côtés de mécanos plus jeunes qui nous ont rejoint pour apprendre les ficelles du métier. La restauration et la préparation pour la course sont une bonne partie de notre entreprise. Nous avons un grand transporteur et nous emmenons les voitures aux plus grandes réunions historiques en Europe où elles roulent toujours à fond.
Combien de voitures profitent de vos soins ?
Nous avons présentement une douzaine de voitures-clientes que nous préparons et roulons en course. Nos clients sont des amateurs qui viennent de partout au monde et ils aiment emmener leurs voitures à des rencontres comme Goodwood et Le Mans Classic qui a lieu toutes les deux années. La plupart des courses ont lieu en Europe mais il y a aussi beaucoup de rencontres en Amérique et en Australie. Nous sommes très populaires au Japon et nous avons des propriétaires qui volent jusqu'ici cinq ou six fois par année pour piloter leurs véhicules classiques.
Toutes les voitures dont vous prenez soin font des courses ?
Non, nous restaurons des voitures également - présentement nous restaurons la voiture de Jim Clark qui gagna à Indianapolis en 1965, et qui n'a fait que cette course. À la fin Jimmy l'a éteinte, et depuis elle vit au musée Henry Ford, alors c'est un vrai privilège d'en prendre soin. Nous restaurons aussi sa voiture de Zandvoort 1967, qui a été la première voiture à gagner avec le moteur Cosworth DFV.
Parfois lorsque je verrouille la porte de l'atelier le soir avant de retourner à la maison, je me dis 'mon dieu j'espère que tout sera là demain matin'. Il s'agit réellement d'une merveilleuse collection de machines qui nous a été confiée. En plus de nos voitures-clientes, nous avons aussi notre propre collection d'à peu près 24 voitures. Celles-là nous tiennent occupés si jamais nous avons une journée tranquille.
Avez-vous le projet d'ouvrir un musée de véhicules classiques Lotus ?
Il s'agit de quelque chose que nous travaillons présentement avec Lotus Cars, car je crois qu'il s'agit de quelque chose dont nous avons vraiment besoin. J'espère que cela se fera bientôt.
Vous vous souvenez bien de l'époque où vous alliez aux courses avec votre père ?
J'ai été à beaucoup de courses à partir de la fin des années 1970 - c'était l'ère des effets de sol. Je me souviens des pilotes comme Mario Andretti et Ronnie Peterson et ensuite plus tard avec Elio de Angelis et Ayrton Senna. C'était une époque excitante pour moi en tant que jeune garçon. J'ai eu plein de grandes aventures avec mon père au cours de cette période, alors c'est particulièrement sympa pour moi de travailler avec ces voitures et vraiment très sympa de travailler avec les mécanos avec qui il a travaillé.
Que pensez-vous du retour sur la grille du nom Lotus cette année ?
Je suis extrêmement intéressé de voir comment ils se débrouilleront; ils se sont donnés un défi incroyable. Mike Gascoyne [directeur technique] semble être le type de gars qui fait en sorte que le travail est accompli et il a un excellent CV, alors je n'ai pas de doute qu'ils seront sur la grille. Comme tout le monde impliqué avec Lotus, évidemment nous les encouragerons.
Que penserait votre père de l'équipe, selon vous ?
Je ne suis pas vraiment certain de ce qu'en penserait mon père, mais ma mère a dit qu'elle les encouragerait s'ils commencent à gagner. Nous avons rencontré Tony Fernandes [patron de Lotus F1] à Goodwood lorsqu'il était notre invité; j'ai vraiment été impressionné par ses connaissances et son enthousiasme pour l'histoire [de l'équipe]. Il a un grand respect pour les accomplissements de mon père. Je ne peux pas vraiment demander mieux que ça.
Si vous aviez à choisir une voiture comme favorite, ce serait laquelle ?
La Lotus Type 72 était une merveilleuse voiture. Elle est sortie en 1970 lorsque j'avais huit ans. Tout le monde que je connaissais avait le modèle réduit, ce qui était super. J'aime vraiment beaucoup la Lotus Type 79 également, qui a été la voiture championne de Mario Andretti en 1978.
La Lotus Type 79, voiture dominante de la saison 1978
Sutton Images
Qu'est-ce que la Lotus Type 79 avait de si spécial ?
Elle a complètement dominé la F1 en 1978; nous étions à peu près deux secondes plus rapides au tour que la compétition. Les pilotes devaient ralentir lors des qualifications pour que ça paraisse moins embarrassant. Mario et Ronnie [Peterson] avaient une relation fantastique comme coéquipiers, ce qui n'existe simplement pas entre les pilotes aujourd'hui. Nous avons remporté tellement de courses cette saison-là et, bien sûr, le championnat mondial... Et elle était belle à voir aussi. Son surnom était Black Beauty [Beauté noire] et elle a été au sommet de plusieurs sondages comme plus belle F1 de tous les temps.
Pourquoi a-t-elle connu tant de succès ?
Il s'agissait de la première voiture a vraiment exploiter l'effet de sol avec succès. La Type 78 (la voiture de l'année précédente) a été la première tentative, mais celle-ci était bien plus sophistiquée. L'aérodynamique du fond-plat utilisait l'écoulement de l'air sous la voiture pour générer de l'appui.
Pourquoi a-t-elle été connue sous le nom Type 79 alors qu'elle roulait en 1978 ?
En réalité, nous avons fait ça pour confondre les gens. La Type 79 a aussi roulé en 1979 - le sponsor avait changé alors elle a couru en vert. À cette époque nous n'avions pas une voiture entièrement neuve chaque année. Les numéros de type Lotus étaient séquentiels depuis la Mk1 en 1948 et autour de 1978 les numéros de type et les années se sont croisés. Nous sommes de nouveau en avance puisque la nouvelle voiture est la Type 124.
Est-ce que vous pilotez vous-même les voitures parfois?
La seule voiture que j'ai pilotée est la Type 1979 - je l'ai pilotée sur le circuit d'essais de Hethel [propriété de l'usine Lotus] lorsque nous avons enregistré le son pour un jeux vidéo. J'ai dû faire six départs arrêtés et je ne l'ai pas calée une seule fois - j'étais vraiment déçu qu'aucun mécano n'ait dit quoi que ce soit. Cependant, récemment j'ai vu le journal d'essais et de pratiques que nous gardons chaque fois que la voiture roule. Eddie Dennis, qui était le mécano en chef de Mario et qui travaille pour nous maintenant, avait simplement écrit en bas de la page 'le pilote démontre un certain potentiel'.
J'ai fait des courses à Caterham pendant trois années mais mon truc a toujours été les bateaux. Papa m'a dirigé loin des voitures et vers les bateaux, et j'ai été champion national junior. J'adorerais piloter certaines de ces voitures un jour, mais nous avons tendance à inviter nos clients pour les conduire lorsqu'ils sont inscrits dans des événements comme Goodwood.
Clive Chapman en compagnie de son père et Mario Andretti en 1978
Que fait au juste Classic Team Lotus ?
Nous avons fondé la compagnie au début des années 1990 pour nous occuper d'un bon nombre de voitures de l'équipe Lotus originale. Nous travaillons avec plusieurs des ingénieurs originaux de l'équipe aux côtés de mécanos plus jeunes qui nous ont rejoint pour apprendre les ficelles du métier. La restauration et la préparation pour la course sont une bonne partie de notre entreprise. Nous avons un grand transporteur et nous emmenons les voitures aux plus grandes réunions historiques en Europe où elles roulent toujours à fond.
Combien de voitures profitent de vos soins ?
Nous avons présentement une douzaine de voitures-clientes que nous préparons et roulons en course. Nos clients sont des amateurs qui viennent de partout au monde et ils aiment emmener leurs voitures à des rencontres comme Goodwood et Le Mans Classic qui a lieu toutes les deux années. La plupart des courses ont lieu en Europe mais il y a aussi beaucoup de rencontres en Amérique et en Australie. Nous sommes très populaires au Japon et nous avons des propriétaires qui volent jusqu'ici cinq ou six fois par année pour piloter leurs véhicules classiques.
Toutes les voitures dont vous prenez soin font des courses ?
Non, nous restaurons des voitures également - présentement nous restaurons la voiture de Jim Clark qui gagna à Indianapolis en 1965, et qui n'a fait que cette course. À la fin Jimmy l'a éteinte, et depuis elle vit au musée Henry Ford, alors c'est un vrai privilège d'en prendre soin. Nous restaurons aussi sa voiture de Zandvoort 1967, qui a été la première voiture à gagner avec le moteur Cosworth DFV.
Parfois lorsque je verrouille la porte de l'atelier le soir avant de retourner à la maison, je me dis 'mon dieu j'espère que tout sera là demain matin'. Il s'agit réellement d'une merveilleuse collection de machines qui nous a été confiée. En plus de nos voitures-clientes, nous avons aussi notre propre collection d'à peu près 24 voitures. Celles-là nous tiennent occupés si jamais nous avons une journée tranquille.
Avez-vous le projet d'ouvrir un musée de véhicules classiques Lotus ?
Il s'agit de quelque chose que nous travaillons présentement avec Lotus Cars, car je crois qu'il s'agit de quelque chose dont nous avons vraiment besoin. J'espère que cela se fera bientôt.
Vous vous souvenez bien de l'époque où vous alliez aux courses avec votre père ?
J'ai été à beaucoup de courses à partir de la fin des années 1970 - c'était l'ère des effets de sol. Je me souviens des pilotes comme Mario Andretti et Ronnie Peterson et ensuite plus tard avec Elio de Angelis et Ayrton Senna. C'était une époque excitante pour moi en tant que jeune garçon. J'ai eu plein de grandes aventures avec mon père au cours de cette période, alors c'est particulièrement sympa pour moi de travailler avec ces voitures et vraiment très sympa de travailler avec les mécanos avec qui il a travaillé.
Que pensez-vous du retour sur la grille du nom Lotus cette année ?
Je suis extrêmement intéressé de voir comment ils se débrouilleront; ils se sont donnés un défi incroyable. Mike Gascoyne [directeur technique] semble être le type de gars qui fait en sorte que le travail est accompli et il a un excellent CV, alors je n'ai pas de doute qu'ils seront sur la grille. Comme tout le monde impliqué avec Lotus, évidemment nous les encouragerons.
Que penserait votre père de l'équipe, selon vous ?
Je ne suis pas vraiment certain de ce qu'en penserait mon père, mais ma mère a dit qu'elle les encouragerait s'ils commencent à gagner. Nous avons rencontré Tony Fernandes [patron de Lotus F1] à Goodwood lorsqu'il était notre invité; j'ai vraiment été impressionné par ses connaissances et son enthousiasme pour l'histoire [de l'équipe]. Il a un grand respect pour les accomplissements de mon père. Je ne peux pas vraiment demander mieux que ça.
Si vous aviez à choisir une voiture comme favorite, ce serait laquelle ?
La Lotus Type 72 était une merveilleuse voiture. Elle est sortie en 1970 lorsque j'avais huit ans. Tout le monde que je connaissais avait le modèle réduit, ce qui était super. J'aime vraiment beaucoup la Lotus Type 79 également, qui a été la voiture championne de Mario Andretti en 1978.
La Lotus Type 79, voiture dominante de la saison 1978
Sutton ImagesQu'est-ce que la Lotus Type 79 avait de si spécial ?
Elle a complètement dominé la F1 en 1978; nous étions à peu près deux secondes plus rapides au tour que la compétition. Les pilotes devaient ralentir lors des qualifications pour que ça paraisse moins embarrassant. Mario et Ronnie [Peterson] avaient une relation fantastique comme coéquipiers, ce qui n'existe simplement pas entre les pilotes aujourd'hui. Nous avons remporté tellement de courses cette saison-là et, bien sûr, le championnat mondial... Et elle était belle à voir aussi. Son surnom était Black Beauty [Beauté noire] et elle a été au sommet de plusieurs sondages comme plus belle F1 de tous les temps.
Pourquoi a-t-elle connu tant de succès ?
Il s'agissait de la première voiture a vraiment exploiter l'effet de sol avec succès. La Type 78 (la voiture de l'année précédente) a été la première tentative, mais celle-ci était bien plus sophistiquée. L'aérodynamique du fond-plat utilisait l'écoulement de l'air sous la voiture pour générer de l'appui.
Pourquoi a-t-elle été connue sous le nom Type 79 alors qu'elle roulait en 1978 ?
En réalité, nous avons fait ça pour confondre les gens. La Type 79 a aussi roulé en 1979 - le sponsor avait changé alors elle a couru en vert. À cette époque nous n'avions pas une voiture entièrement neuve chaque année. Les numéros de type Lotus étaient séquentiels depuis la Mk1 en 1948 et autour de 1978 les numéros de type et les années se sont croisés. Nous sommes de nouveau en avance puisque la nouvelle voiture est la Type 124.
Est-ce que vous pilotez vous-même les voitures parfois?
La seule voiture que j'ai pilotée est la Type 1979 - je l'ai pilotée sur le circuit d'essais de Hethel [propriété de l'usine Lotus] lorsque nous avons enregistré le son pour un jeux vidéo. J'ai dû faire six départs arrêtés et je ne l'ai pas calée une seule fois - j'étais vraiment déçu qu'aucun mécano n'ait dit quoi que ce soit. Cependant, récemment j'ai vu le journal d'essais et de pratiques que nous gardons chaque fois que la voiture roule. Eddie Dennis, qui était le mécano en chef de Mario et qui travaille pour nous maintenant, avait simplement écrit en bas de la page 'le pilote démontre un certain potentiel'.
J'ai fait des courses à Caterham pendant trois années mais mon truc a toujours été les bateaux. Papa m'a dirigé loin des voitures et vers les bateaux, et j'ai été champion national junior. J'adorerais piloter certaines de ces voitures un jour, mais nous avons tendance à inviter nos clients pour les conduire lorsqu'ils sont inscrits dans des événements comme Goodwood.
