Le Grand Prix de Bahreïn a démontré qu'il n'existe pas de solution rapide pour régler le problème des dépassements en Formule 1 et, ce qui est plus inquiétant, c'est que la situation pourrait potentiellement s'aggraver. Il faut cependant souligner qu'il ne s'agissait que de la première épreuve de la saison; d'autres circuits plus favorables aux dépassements pourraient livrer des courses plus excitantes. Néanmoins, il existe définitivement un très gros souci sur lequel la FIA doit se pencher.
Pendant l'ère des ravitaillements en carburant, le problème se trouvait dans le fait que les pilotes dépendaient trop des stratégies d'arrêt pour passer devant leurs rivaux au lieu de les doubler sur la piste. Un pilote ayant débuté la course avec un réservoir bien rempli attendait de voir son rival rentrer aux puits et signait alors quelques tours rapides sur les vapeurs de carburant qu'il lui restait; pendant ce temps-là, son rival revenait en piste avec une voiture alourdie par son ravitaillement.
Si tout se passait bien, après son propre arrêt il reviendrait en piste devant son rival sans avoir risqué une manœuvre en piste. Max Mosley avait fameusement dit que cela ressemblait à un jeu d'échecs; la réponse évidente était : 'et tout aussi ennuyant.'
Alors de quelle façon les nouveaux règlements devaient-ils contourner le problème ? Cela semblait relativement simple. En interdisant les ravitaillements, les pilotes ne pourraient plus dépendre sur des stratégies d'arrêt pour dépasser et devraient alors forcément doubler en piste. Les sprints entre chaque ravitaillement, alors que les pilotes ne pensaient qu'à signer les temps nécessaires au bon fonctionnement de leur stratégie, seraient chose du passé; l'engagement du pilote sur la piste serait beaucoup plus nécessaire.
Mais pour doubler, vous avez besoin de quelque chose pour différencier les performances. Selon les nouveaux règlements, les pneus devaient être un facteur crucial. En forçant les dix premiers de la grille à débuter la course sur les mêmes pneus utilisés lors des qualifications, on espérait voir certains pilotes arracher leurs Bridgestone à gomme tendre, alors que d'autres seraient plus doux en espérant en profiter plus tard.
Ce n'est pas ce qui est arrivé au Bahreïn. Les gommes tendres ont remarquablement bien tenu le coup, l'écurie McLaren indiquant d'ailleurs qu'elle aurait pu se rendre jusqu'au 25e tour (à mi-parcours) si elle l'avait souhaité. Résultat, ce qui aurait dû différencier les performances n'a pas fonctionné.
Des changements concernant les pneus sont nécessaires; si ce n'est pas cette année, il faudra que ce soit en 2011
Alors quelles sont les solutions ? Ultimement, le problème vient de l'aérodynamique et de l'incapacité des voitures d'être en mesure de se rapprocher d'une autre pour la dépasser. Une voiture en poursuite perd une grande portion de sa performance dans le sillage turbulent d'une rivale et, par conséquent, même si elle est plus rapide, ne peut pas se rapprocher assez de la boîte de vitesses de sa cible et ainsi rendre les choses plus excitantes.
Malheureusement, on ne peut pas 'désinventer' l'aérodynamique et les tentatives effectuées en 2009 pour réduire leur influence ont clairement raté leur cible. Nous perdrons les double-diffuseurs en 2011 et cela aidera certainement la situation, mais la différence ne sera comme comme le jour et la nuit.
Dans l'immédiat, il faudrait plutôt se concentrer sur les pneus. Pour que les nouveaux règlements fonctionnent, il est évident que les pneumatiques Bridgestone doivent se dégrader plus rapidement et idéalement, ils devraient aussi offrir plus d'adhérence. Des pneus plus adhérents signifient des voitures moins dépendantes de leurs appuis aérodynamiques, donc moins affaiblies par les turbulences lorsqu'elles poursuivent une autre voiture. Essentiellement, les pneus doivent êtres plus incisifs, plus près de la limite.
Mais il est probable que Bridgestone fasse la sourde oreille à cette proposition; un pilote se plaignant de pneus tombant en morceaux, ce n'est pas de la bonne publicité.
Ce dont nous avons besoin - et je ne suis pas le seul à formuler cette opinion - c'est d'une guerre de pneumatiques. Deux manufacturiers rivaux, ou même davantage, se battant pour fournir le plus rapide pneu possible, et ce faisant, créant une gomme se dégradant beaucoup plus rapidement.
En 2011, Bridgestone quittera le sport - ce qui est une des grandes inquiétudes de la F1 - mais cela devrait être vu comme une opportunité pour recruter à pied d'égalité trois ou quatre manufacturiers de pneus. Cela ne réglerait pas entièrement les problèmes liés aux dépassements, mais au moins cela justifierait la décision de bannir les ravitaillements, ce qui devait ultimement mener à une forme plus pure de course automobile.
Pendant l'ère des ravitaillements en carburant, le problème se trouvait dans le fait que les pilotes dépendaient trop des stratégies d'arrêt pour passer devant leurs rivaux au lieu de les doubler sur la piste. Un pilote ayant débuté la course avec un réservoir bien rempli attendait de voir son rival rentrer aux puits et signait alors quelques tours rapides sur les vapeurs de carburant qu'il lui restait; pendant ce temps-là, son rival revenait en piste avec une voiture alourdie par son ravitaillement.
Si tout se passait bien, après son propre arrêt il reviendrait en piste devant son rival sans avoir risqué une manœuvre en piste. Max Mosley avait fameusement dit que cela ressemblait à un jeu d'échecs; la réponse évidente était : 'et tout aussi ennuyant.'
Alors de quelle façon les nouveaux règlements devaient-ils contourner le problème ? Cela semblait relativement simple. En interdisant les ravitaillements, les pilotes ne pourraient plus dépendre sur des stratégies d'arrêt pour dépasser et devraient alors forcément doubler en piste. Les sprints entre chaque ravitaillement, alors que les pilotes ne pensaient qu'à signer les temps nécessaires au bon fonctionnement de leur stratégie, seraient chose du passé; l'engagement du pilote sur la piste serait beaucoup plus nécessaire.
Mais pour doubler, vous avez besoin de quelque chose pour différencier les performances. Selon les nouveaux règlements, les pneus devaient être un facteur crucial. En forçant les dix premiers de la grille à débuter la course sur les mêmes pneus utilisés lors des qualifications, on espérait voir certains pilotes arracher leurs Bridgestone à gomme tendre, alors que d'autres seraient plus doux en espérant en profiter plus tard.
Ce n'est pas ce qui est arrivé au Bahreïn. Les gommes tendres ont remarquablement bien tenu le coup, l'écurie McLaren indiquant d'ailleurs qu'elle aurait pu se rendre jusqu'au 25e tour (à mi-parcours) si elle l'avait souhaité. Résultat, ce qui aurait dû différencier les performances n'a pas fonctionné.
Des changements concernant les pneus sont nécessaires; si ce n'est pas cette année, il faudra que ce soit en 2011
Alors quelles sont les solutions ? Ultimement, le problème vient de l'aérodynamique et de l'incapacité des voitures d'être en mesure de se rapprocher d'une autre pour la dépasser. Une voiture en poursuite perd une grande portion de sa performance dans le sillage turbulent d'une rivale et, par conséquent, même si elle est plus rapide, ne peut pas se rapprocher assez de la boîte de vitesses de sa cible et ainsi rendre les choses plus excitantes.
Malheureusement, on ne peut pas 'désinventer' l'aérodynamique et les tentatives effectuées en 2009 pour réduire leur influence ont clairement raté leur cible. Nous perdrons les double-diffuseurs en 2011 et cela aidera certainement la situation, mais la différence ne sera comme comme le jour et la nuit.
Dans l'immédiat, il faudrait plutôt se concentrer sur les pneus. Pour que les nouveaux règlements fonctionnent, il est évident que les pneumatiques Bridgestone doivent se dégrader plus rapidement et idéalement, ils devraient aussi offrir plus d'adhérence. Des pneus plus adhérents signifient des voitures moins dépendantes de leurs appuis aérodynamiques, donc moins affaiblies par les turbulences lorsqu'elles poursuivent une autre voiture. Essentiellement, les pneus doivent êtres plus incisifs, plus près de la limite.
Mais il est probable que Bridgestone fasse la sourde oreille à cette proposition; un pilote se plaignant de pneus tombant en morceaux, ce n'est pas de la bonne publicité.
Ce dont nous avons besoin - et je ne suis pas le seul à formuler cette opinion - c'est d'une guerre de pneumatiques. Deux manufacturiers rivaux, ou même davantage, se battant pour fournir le plus rapide pneu possible, et ce faisant, créant une gomme se dégradant beaucoup plus rapidement.
En 2011, Bridgestone quittera le sport - ce qui est une des grandes inquiétudes de la F1 - mais cela devrait être vu comme une opportunité pour recruter à pied d'égalité trois ou quatre manufacturiers de pneus. Cela ne réglerait pas entièrement les problèmes liés aux dépassements, mais au moins cela justifierait la décision de bannir les ravitaillements, ce qui devait ultimement mener à une forme plus pure de course automobile.