Normand Legault, l'ancien promoteur du Grand Prix du Canada, a de nouveau exprimé son désaccord envers le modèle économique présentement utilisé en Formule 1, un modèle qui devra forcément changer un jour.
Pour ramener Montréal dans le championnat, les différents paliers de gouvernement se sont impliqués en octroyant des subventions. Legault, associé à la manche canadienne depuis de nombreuses années et très respecté dans le milieu, se voyait comme un des derniers bastions de résistance à la contribution publique; il a donc préféré se retirer complètement du projet l'année dernière. François Dumontier a pris la relève.
"Je ne voulais pas être le promoteur d'un Grand Prix subventionné", Legault a déclaré à la radio montréalaise 98.5fm. "C'est un choix personnel […] La Formule 1 n'a pas besoin de ça."
"Le modèle économique que M. Ecclestone propose depuis quelques années, c'est un modèle où les Grands Prix sont tous financés par l'État", expliquait-il mercredi. "C'est comme si vous privatisiez le Comité international olympique et que M. Rogge en devenait le propriétaire du jour au lendemain; il dit alors 'Vous voulez des Jeux olympiques ?' Nombre de pays prêts à poser leur candidature pour avoir les Jeux olympiques promettent des centaines de millions. C'est la même chose que fait M. Ecclestone avec la Formule 1."
Depuis quelques années, la F1 appartient majoritairement à la société d'investissement CVC Capital. Pour finaliser cet achat monumental, une dette de trois milliards de dollars a été créée. La mission primaire d'Ecclestone est donc d'augmenter les revenus de façon importante en vue de rembourser rapidement cette dette.
"Ils poussent M. Ecclestone vers des pays qui sont prêts à donner 50 millions pour un Grand Prix plutôt que 30", élaborait Legault, en soulignant que cela s'est fait au détriment des destinations traditionnelles du sport : "Depuis trois ans il n'y a plus de Grand Prix en France, littéralement une des mecques de la Formule 1."
"Il y avait deux courses en Italie, il n'en reste plus qu'une; on avait deux courses en Allemagne, il n'en reste plus qu'une et c'est de peine et misère; même chose en Angleterre. La Formule 1 a tourné le dos à l'Europe."
La F1 présente maintenant des courses en Turquie, en Chine et au Bahreïn, où les caméras de télévision prennent garde de montrer les tribunes vides ou couvertes de bâches. "Vous allez au Bahreïn où les gens ont de la difficulté à faire la différence entre une F1 et une motoneige", ironisait Legault. "Mais quelqu'un a dit qu'il était prêt à faire un chèque de 30, 40 ou 50 millions pour avoir cette course."
"C'est de plus en plus une façon pour beaucoup de pays de se mettre sur la carte, ce qui est compréhensible, mais je ne crois pas que ce soit dans l'intérêt ni du sport de la Formule 1 ni du business de la Formule 1 à terme."
Croit-il que le vent tourne, que le rapport de force changera bientôt ? "C'est en train d'évoluer", a-t-il répondu. "Probablement, au cours des quelques années à venir, il y aura un désintérêt dans plusieurs de ces pays."
Le Canadien a aussi commenté la dureté de la presse britannique à l'égard de la F1, mais aussi celle du grand patron de la catégorie reine.
"Je l'ai vécu pendant 30 ans avec le Grand Prix du Canada", se souvenait Legault. "Il n'existe probablement aucun autre sport ou activité de ce type où le haut dirigeant condamne publiquement ses promoteurs. M. Ecclestone le fait régulièrement, et plutôt que vous parler de problèmes, il dénonce dans les médias deux semaines avant l'événement."
"Il n'y a qu'en Formule 1 où il y a cette culture de la critique", remarquait Legault avec un brin d'humour. "Peut-être il y a-t-il encore des relents de colonialisme chez nos amis Britanniques en particulier."
Normand Legault a longtemps été vu comme celui qui allait un jour prendre la relève de Bernie Ecclestone au sommet de la F1. "Les relations sont encore cordiales", disait-il. "Bernie n'est pas le type qui mélange les affaires et les relations personnelles."
Pour ramener Montréal dans le championnat, les différents paliers de gouvernement se sont impliqués en octroyant des subventions. Legault, associé à la manche canadienne depuis de nombreuses années et très respecté dans le milieu, se voyait comme un des derniers bastions de résistance à la contribution publique; il a donc préféré se retirer complètement du projet l'année dernière. François Dumontier a pris la relève.
"Je ne voulais pas être le promoteur d'un Grand Prix subventionné", Legault a déclaré à la radio montréalaise 98.5fm. "C'est un choix personnel […] La Formule 1 n'a pas besoin de ça."
"Le modèle économique que M. Ecclestone propose depuis quelques années, c'est un modèle où les Grands Prix sont tous financés par l'État", expliquait-il mercredi. "C'est comme si vous privatisiez le Comité international olympique et que M. Rogge en devenait le propriétaire du jour au lendemain; il dit alors 'Vous voulez des Jeux olympiques ?' Nombre de pays prêts à poser leur candidature pour avoir les Jeux olympiques promettent des centaines de millions. C'est la même chose que fait M. Ecclestone avec la Formule 1."
Depuis quelques années, la F1 appartient majoritairement à la société d'investissement CVC Capital. Pour finaliser cet achat monumental, une dette de trois milliards de dollars a été créée. La mission primaire d'Ecclestone est donc d'augmenter les revenus de façon importante en vue de rembourser rapidement cette dette.
"Ils poussent M. Ecclestone vers des pays qui sont prêts à donner 50 millions pour un Grand Prix plutôt que 30", élaborait Legault, en soulignant que cela s'est fait au détriment des destinations traditionnelles du sport : "Depuis trois ans il n'y a plus de Grand Prix en France, littéralement une des mecques de la Formule 1."
"Il y avait deux courses en Italie, il n'en reste plus qu'une; on avait deux courses en Allemagne, il n'en reste plus qu'une et c'est de peine et misère; même chose en Angleterre. La Formule 1 a tourné le dos à l'Europe."
La F1 présente maintenant des courses en Turquie, en Chine et au Bahreïn, où les caméras de télévision prennent garde de montrer les tribunes vides ou couvertes de bâches. "Vous allez au Bahreïn où les gens ont de la difficulté à faire la différence entre une F1 et une motoneige", ironisait Legault. "Mais quelqu'un a dit qu'il était prêt à faire un chèque de 30, 40 ou 50 millions pour avoir cette course."
"C'est de plus en plus une façon pour beaucoup de pays de se mettre sur la carte, ce qui est compréhensible, mais je ne crois pas que ce soit dans l'intérêt ni du sport de la Formule 1 ni du business de la Formule 1 à terme."
Croit-il que le vent tourne, que le rapport de force changera bientôt ? "C'est en train d'évoluer", a-t-il répondu. "Probablement, au cours des quelques années à venir, il y aura un désintérêt dans plusieurs de ces pays."
Le Canadien a aussi commenté la dureté de la presse britannique à l'égard de la F1, mais aussi celle du grand patron de la catégorie reine.
"Je l'ai vécu pendant 30 ans avec le Grand Prix du Canada", se souvenait Legault. "Il n'existe probablement aucun autre sport ou activité de ce type où le haut dirigeant condamne publiquement ses promoteurs. M. Ecclestone le fait régulièrement, et plutôt que vous parler de problèmes, il dénonce dans les médias deux semaines avant l'événement."
"Il n'y a qu'en Formule 1 où il y a cette culture de la critique", remarquait Legault avec un brin d'humour. "Peut-être il y a-t-il encore des relents de colonialisme chez nos amis Britanniques en particulier."
Normand Legault a longtemps été vu comme celui qui allait un jour prendre la relève de Bernie Ecclestone au sommet de la F1. "Les relations sont encore cordiales", disait-il. "Bernie n'est pas le type qui mélange les affaires et les relations personnelles."