Bien qu'il ne reste que deux manches, le championnat demeure très serré. L'approche psychologique des cinq prétendants prendra de plus en plus d'importance. À ce point-ci, le titre peut être aussi facilement gagné que perdu. Les décisions qui seront prises en quelques fractions de seconde au Brésil et à Abou Dhabi s'avéreront cruciales.
À l'approche du GP du Brésil, cinq pilotes sont toujours dans la course au titre
Fernando Alonso est le leader actuel ; je dois dire qu'il paraît très calme. Il a déjà gagné deux titres, ce qui représente un avantage énorme. Si j'avais à choisir un pilote parmi le top 5 capable de mener l'opération jusqu'au bout, ce serait lui. Ses rivaux doivent maintenant tenter de casser son élan, alors ce sera très intéressant de voir comment ils vont s'y prendre. Et surtout, s'ils réussissent.
Je suis un pilote. Personnellement, je préférerais me battre pour remporter un championnat plutôt que me défendre. Lorsque vous êtes à la chasse, c'est toujours plus acceptable de repousser les limites et de piloter un peu plus rapidement que l'on devrait. Cependant, si vous êtes en avance sur les autres, on vous dit de surveiller votre vitesse et de ne pas trop en faire. Cela m'a toujours semblé un peu ennuyeux.
Mais je n'ai jamais remporté le titre. J'ai été vice-champion quatre fois. Une année je perdais par deux points, une autre par un seul, toujours pour des raisons différentes. Le plus près que j'ai été d'être couronné, c'était en 1958 lorsque j'ai attaqué le Grand Prix du Maroc en sachant que je devais gagner la course, signer le meilleur tour et espérer que Mike Hawthorn termine plus loin que deuxième.
Moss se dirige vers la victoire au Maroc, mais le titre allait lui échapper
J'ai fait tout ce que j'avais à faire, la victoire et le meilleur tour, et Mike était troisième lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée. Évidemment, Phil Hill, le coéquipier de Mike chez Ferrari, a correctement agi en le laissant passer : Mike a terminé à la deuxième place et a remporté le championnat par un point. Incidemment, il n'y a jamais eu de mauvais sang entre nous, et ça devrait être ainsi si Alonso décroche le titre pour Ferrari cette année.
J'ai toujours abordé chaque course de façon individuelle. Je ne suis jamais arrivé à un circuit en pensant aux avantages de terminer deuxième ou troisième ; ça ne me traversait pas l'esprit, tout simplement. Ultimement, cette approche a peut-être été coûteuse en termes de championnats, mais je ne regrette rien car c'était celle qui me semblait la plus agréable.
Jenson Button dit qu'il vise toujours le titre et il a raison d'agir ainsi. Jeter la serviette serait une erreur et je ne vois pas pourquoi il devrait soutenir Lewis Hamilton s'il a encore des chances mathématiques de gagner. Ce serait une grande erreur si Button abandonnait en disant que ses chances sont nulles. Je crois qu'il a pris la bonne décision, et ce même si je ne crois pas qu'il remportera le titre.
Webber et Vettel attirent beaucoup d'attention chez Red Bull
Toute l'attention est actuellement sur Red Bull, où Mark Webber et Sebastian Vettel sont toujours dans le coup. Vettel est probablement le plus rapide de tous les pilotes en F1 actuellement. Il a été terriblement malchanceux de voir son moteur sauter en Corée du Sud. L'erreur de Webber a été une surprise car je croyais qu'il avait suffisamment d'expérience et de savoir-faire pour contrôler sa voiture sur une piste détrempée. La seule chose à faire dans de telles conditions, c'est de piloter juste en-dessous de sa limite, question de se garder une petite marge en cas d'erreur.
Évidemment, cela crée un problème pour Red Bull car Vettel est plus rapide mais Webber est mieux placé pour remporter le titre. Un grand nombre de gens disent que l'équipe doit favoriser Webber d'une façon ou d'une autre, mais je crois que les mains de Christian Horner sont liées. Il y a peu de choses qu'il puisse faire pour favoriser un ou l'autre, et il ne dira à aucun des deux de lever le pied pour laisser passer l'autre. Il ne peut tout simplement pas agir ainsi. Alors c'est aux pilotes de régler ça, en espérant qu'ils ne se sortiront pas tous les deux... et cela pourrait arriver, bien entendu.
C'était intéressant de voir la guerre psychologique ayant cours sur la piste en Corée. J'ai été impressionné par Hamilton qui demandait constamment que le départ soit donné alors que tous les autres préféraient attendre encore un peu. Je crois que Hamilton tentait de transmettre un message plus important aux autres.
Moss a lui aussi mené des guerres psychologiques sur ses rivaux
Les gens ont toujours cru que j'aimais piloter sous la pluie, mais il n'en était rien. Au début de ma carrière, j'ai gagné quelques courses sur des pistes détrempées et en peu de temps j'avais acquis la réputation d'un pilote aimant courir sous la pluie. J'ai tout fait pour alimenter ces rumeurs car il s'agissait d'un énorme avantage psychologique sur les autres compétiteurs.
Je me promenais en disant que c'était super car la pluie permettait de diminuer la température des pneus et je racontais toutes sortes d'histoires de ce genre, mais ce n'était que de la parure. J'avais un avantage psychologique sur mes rivaux dès qu'il pleuvait.
Une autre de mes habitudes, c'était de lever le pouce ou saluer chaque pilote que je dépassais, simplement pour démontrer que je m'amusais pendant qu'eux travaillaient fort. On ne voit plus ce genre de tactique très visible de nos jours car les pilotes utilisent maintenant les médias pour commenter sur leurs adversaires. D'ailleurs, on voit d'ailleurs beaucoup de ça dernièrement.
Cependant, se bâtir un avantage psychologique prend du temps et vous devez être en mesure de constamment le soutenir grâce à de bonnes performances. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. C'est au cours des deux dernières épreuves que nous verrons quels prétendants au titre s'en sortent le mieux à ce jeu. Ce qui rend cette saison si agréable, c'est que tout est encore ouvert et ce sont les petites nuances qui feront toute la différence.
Je n'arrive toujours pas à prédire quel pilote sera couronné cette année. Voilà qui démontre à quel point cette course au titre demeure excitante et imprévisible.
À l'approche du GP du Brésil, cinq pilotes sont toujours dans la course au titre
Fernando Alonso est le leader actuel ; je dois dire qu'il paraît très calme. Il a déjà gagné deux titres, ce qui représente un avantage énorme. Si j'avais à choisir un pilote parmi le top 5 capable de mener l'opération jusqu'au bout, ce serait lui. Ses rivaux doivent maintenant tenter de casser son élan, alors ce sera très intéressant de voir comment ils vont s'y prendre. Et surtout, s'ils réussissent.
Je suis un pilote. Personnellement, je préférerais me battre pour remporter un championnat plutôt que me défendre. Lorsque vous êtes à la chasse, c'est toujours plus acceptable de repousser les limites et de piloter un peu plus rapidement que l'on devrait. Cependant, si vous êtes en avance sur les autres, on vous dit de surveiller votre vitesse et de ne pas trop en faire. Cela m'a toujours semblé un peu ennuyeux.
Mais je n'ai jamais remporté le titre. J'ai été vice-champion quatre fois. Une année je perdais par deux points, une autre par un seul, toujours pour des raisons différentes. Le plus près que j'ai été d'être couronné, c'était en 1958 lorsque j'ai attaqué le Grand Prix du Maroc en sachant que je devais gagner la course, signer le meilleur tour et espérer que Mike Hawthorn termine plus loin que deuxième.
Moss se dirige vers la victoire au Maroc, mais le titre allait lui échapper
J'ai fait tout ce que j'avais à faire, la victoire et le meilleur tour, et Mike était troisième lorsque j'ai franchi la ligne d'arrivée. Évidemment, Phil Hill, le coéquipier de Mike chez Ferrari, a correctement agi en le laissant passer : Mike a terminé à la deuxième place et a remporté le championnat par un point. Incidemment, il n'y a jamais eu de mauvais sang entre nous, et ça devrait être ainsi si Alonso décroche le titre pour Ferrari cette année.
J'ai toujours abordé chaque course de façon individuelle. Je ne suis jamais arrivé à un circuit en pensant aux avantages de terminer deuxième ou troisième ; ça ne me traversait pas l'esprit, tout simplement. Ultimement, cette approche a peut-être été coûteuse en termes de championnats, mais je ne regrette rien car c'était celle qui me semblait la plus agréable.
Jenson Button dit qu'il vise toujours le titre et il a raison d'agir ainsi. Jeter la serviette serait une erreur et je ne vois pas pourquoi il devrait soutenir Lewis Hamilton s'il a encore des chances mathématiques de gagner. Ce serait une grande erreur si Button abandonnait en disant que ses chances sont nulles. Je crois qu'il a pris la bonne décision, et ce même si je ne crois pas qu'il remportera le titre.
Webber et Vettel attirent beaucoup d'attention chez Red Bull
Toute l'attention est actuellement sur Red Bull, où Mark Webber et Sebastian Vettel sont toujours dans le coup. Vettel est probablement le plus rapide de tous les pilotes en F1 actuellement. Il a été terriblement malchanceux de voir son moteur sauter en Corée du Sud. L'erreur de Webber a été une surprise car je croyais qu'il avait suffisamment d'expérience et de savoir-faire pour contrôler sa voiture sur une piste détrempée. La seule chose à faire dans de telles conditions, c'est de piloter juste en-dessous de sa limite, question de se garder une petite marge en cas d'erreur.
Évidemment, cela crée un problème pour Red Bull car Vettel est plus rapide mais Webber est mieux placé pour remporter le titre. Un grand nombre de gens disent que l'équipe doit favoriser Webber d'une façon ou d'une autre, mais je crois que les mains de Christian Horner sont liées. Il y a peu de choses qu'il puisse faire pour favoriser un ou l'autre, et il ne dira à aucun des deux de lever le pied pour laisser passer l'autre. Il ne peut tout simplement pas agir ainsi. Alors c'est aux pilotes de régler ça, en espérant qu'ils ne se sortiront pas tous les deux... et cela pourrait arriver, bien entendu.
C'était intéressant de voir la guerre psychologique ayant cours sur la piste en Corée. J'ai été impressionné par Hamilton qui demandait constamment que le départ soit donné alors que tous les autres préféraient attendre encore un peu. Je crois que Hamilton tentait de transmettre un message plus important aux autres.
Moss a lui aussi mené des guerres psychologiques sur ses rivaux
Les gens ont toujours cru que j'aimais piloter sous la pluie, mais il n'en était rien. Au début de ma carrière, j'ai gagné quelques courses sur des pistes détrempées et en peu de temps j'avais acquis la réputation d'un pilote aimant courir sous la pluie. J'ai tout fait pour alimenter ces rumeurs car il s'agissait d'un énorme avantage psychologique sur les autres compétiteurs.
Je me promenais en disant que c'était super car la pluie permettait de diminuer la température des pneus et je racontais toutes sortes d'histoires de ce genre, mais ce n'était que de la parure. J'avais un avantage psychologique sur mes rivaux dès qu'il pleuvait.
Une autre de mes habitudes, c'était de lever le pouce ou saluer chaque pilote que je dépassais, simplement pour démontrer que je m'amusais pendant qu'eux travaillaient fort. On ne voit plus ce genre de tactique très visible de nos jours car les pilotes utilisent maintenant les médias pour commenter sur leurs adversaires. D'ailleurs, on voit d'ailleurs beaucoup de ça dernièrement.
Cependant, se bâtir un avantage psychologique prend du temps et vous devez être en mesure de constamment le soutenir grâce à de bonnes performances. Cela ne se fait pas du jour au lendemain. C'est au cours des deux dernières épreuves que nous verrons quels prétendants au titre s'en sortent le mieux à ce jeu. Ce qui rend cette saison si agréable, c'est que tout est encore ouvert et ce sont les petites nuances qui feront toute la différence.
Je n'arrive toujours pas à prédire quel pilote sera couronné cette année. Voilà qui démontre à quel point cette course au titre demeure excitante et imprévisible.