La rancœur entre Mark Webber et son team champion Red Bull Racing n’est pas un cas unique de bisbilles au sommet dans l’histoire récente de la F1. On pourrait même dire que les conflits entre pilotes titrés/titrables et les écuries leur permettant de l’être sont un thème contemporain redondant ! Les cas de pilotes de premier plan mécontents de leurs teams de premier plan eux aussi se multiplient en effet, et ce n’est pas une surprise. L’équité est une notion subjective dépendant des aspirations et égos de ceux qui la jugent. Tout comme la notion de pilote le plus méritant sur l’ensemble d’une saison.
Mark Webber, dans la situation que l’on connaît avec le management de Red Bull et son coéquipier Vettel cette saison, a eu l’idée en tête quitter son team au terme de la saison. Non parce qu’il demandait un statut de N°1 au détriment de son coéquipier, mais car il ressentait une préférence du directoire de Red Bull pour soutenir l’effort de Sebastian Vettel, titré d’un souffle. De nombreuses rumeurs présentent l’Australien chez Ferrari la saison prochaine, aux côtés de Fernando Alonso (lui aussi managé par Flavio Briatore) et alimentent le paddock depuis des mois. Des murmures en provenance de chez Renault, pardon, Lotus, révèlent que The Aussie Grit (Le grinçant australien, son surnom sur Twitter) est en tête de la liste d’Eric Boullier pour éventuellement remplacer Vitaly Petrov, plus en vue lors du GP d’Abu Dhabi que sur l’ensemble de la saison. Mais Red Bull, avec ses deux titres 2010 et la machine la plus rapide du plateau, mérite d’être considéré sérieusement comme option N°1 de Webber si ce dernier veut continuer à se battre pour le titre. Car quitte à être seul contre tous, autant l’être avec la bonne machine.
Si la tension entre Brawn GP et Jenson Button en 2009 n’a pas atteint l’intensité de celle de Webber / Red Bull, le malaise était véritable : désireux de monnayer son rang de pilote titré, ayant consenti de lourds efforts financiers (-65% de son salaire 2008 à l’abord de la saison 2009) pour piloter la miraculée BGP 001, le beau gosse Briton souhaitait, en plus des garanties techniques de la part de sa hiérarchie d’avoir entre les mains une machine qui gagne en 2010, une reconnaissance en espèces sonnantes et trébuchantes de son statut de Champion du Monde. Il faut dire qu’un N°1 dans le paddock est aussi contemplé et estimé en fonction du nombre de zéros qu’il arbore sur son compte en banque. Si la valeur marchande de Webber a clairement augmenté cette saison, il serait cependant idiot de penser que ce dernier ne dicte son choix qu’en raison de ce genre de considérations. Mais Button avait également vu en McLaren une réelle opportunité sportive et son transfert fut le grand chambardement de l’intersaison. Bien lui en a pris : ce sont 7 podiums, dont 2 victoires, qui sont venus récompenser son choix audacieux.
Passons sur le « Liegate » de Melbourne 2009 et les réels états d’âme de Lewis Hamilton, ayant songé quitter McLaren – et la F1- pour nous rappeler qu’en 2007, le jeune britannique, alors débutant, avait lui aussi contribué à alimenter la tension à Woking. En dépit de son apprentissage de la com’ à un niveau le rendant assimilable à un robinet d’eau tiède, le personnage se désolidarise de son team dans les mauvais jours : « Je fais mon travail, mais il faut que l’équipe fasse le sien. C’est problématique à ce moment de la saison », avait par exemple glissé le gendre idéal à la presse après son abandon du GP de Hongrie lui ayant fait perdre la tête du championnat. C’est d’ailleurs en Hongrie que le feu avait commencé à brûler sérieusement entre Hamilton, Alonso et McLaren en 2007, au terme d’une séance de qualifications lors de laquelle l’Ibère avait bloqué son coéquipier dans les stands pour lui souffler la pole-position. Hamilton père et fils, alors fous de rage, n’avaient pas hésité à fustiger Ron Dennis pour ne pas avoir tapé sur les doigts du Double Champion du Monde espagnol. Le fait que McLaren n’arbitre pas la partie entre ses deux divas fit le régal de la presse et de Bernie Ecclestone, se délectant des comparaisons ramenant aux frasques des Prost/Senna. La crise de 2007 amènera tout de même Alonso à dénoncer McLaren dans l’affaire d’espionnage sur Ferrari, et conduira les Gris à être exclus du championnat constructeurs et payer une amende record de 100 millions de dollars. On a connu relation employeur/employé plus saine ! Ce même Alonso n’a pas non plus hésité à se plaindre publiquement de Renault en de nombreuses occasions lors de ses deux passages au sein du team avec lequel il remporta ses deux titres mondiaux, évoquant « un besoin d’efforts et d’implication supplémentaires et d’une monoplace pouvant arracher quelque chose de meilleur qu’une quatrième ou cinquième place ».
C’est pour les raisons d’arbitrage susmentionnées, qui plus est précoces, que fut critiquée Ferrari cette saison après le GP d’Allemagne lorsque l’on crachota dans la radio de Felipe Massa le désormais célèbre « Fernando est plus rapide que toi ». Chacun reste juge de la pertinence et de l’éthique de « l’ordre ». En fin de saison, « l’équité » Red Bull à la défaveur de Mark Webber, non soutenu aveuglément par le Taureau Rouge dans sa quête de titre mondial pilotes (un crachotage Radio Vettel au Brésil aurait offert 7 points à l’Autralien) fut elle aussi fustigée par la presse internationale. Est-ce-que Red Bull souhaite réellement gagner le titre pilotes ? fut la question entendue de toutes parts au soir du GP de Sao Paolo. La question s’est posée très tardivement, jusqu’aux qualifications du GP d’Abou Dhabi, lorsque Vettel a pris son destin entre ses mains et n’a pas laissé la possibilité à Webber de jouer sa propre carte.
Surpassé en rythme pur sur la fin de saison par son coéquipier, Webber mettra-t-il derrière lui les distensions accumulées cette saison pour conserver un volant de premier plan, dans un team qu’il connaît par coeur ? Comment l’australien jugera-t-il ce subjectif ratio chances de titre / acceptabilité de sa position de virtuel N°2 / cohabitation avec le plus jeune champion du monde de l’histoire ? De la réponse dépendra sa propension à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ou non…
Mark Webber, dans la situation que l’on connaît avec le management de Red Bull et son coéquipier Vettel cette saison, a eu l’idée en tête quitter son team au terme de la saison. Non parce qu’il demandait un statut de N°1 au détriment de son coéquipier, mais car il ressentait une préférence du directoire de Red Bull pour soutenir l’effort de Sebastian Vettel, titré d’un souffle. De nombreuses rumeurs présentent l’Australien chez Ferrari la saison prochaine, aux côtés de Fernando Alonso (lui aussi managé par Flavio Briatore) et alimentent le paddock depuis des mois. Des murmures en provenance de chez Renault, pardon, Lotus, révèlent que The Aussie Grit (Le grinçant australien, son surnom sur Twitter) est en tête de la liste d’Eric Boullier pour éventuellement remplacer Vitaly Petrov, plus en vue lors du GP d’Abu Dhabi que sur l’ensemble de la saison. Mais Red Bull, avec ses deux titres 2010 et la machine la plus rapide du plateau, mérite d’être considéré sérieusement comme option N°1 de Webber si ce dernier veut continuer à se battre pour le titre. Car quitte à être seul contre tous, autant l’être avec la bonne machine.
Si la tension entre Brawn GP et Jenson Button en 2009 n’a pas atteint l’intensité de celle de Webber / Red Bull, le malaise était véritable : désireux de monnayer son rang de pilote titré, ayant consenti de lourds efforts financiers (-65% de son salaire 2008 à l’abord de la saison 2009) pour piloter la miraculée BGP 001, le beau gosse Briton souhaitait, en plus des garanties techniques de la part de sa hiérarchie d’avoir entre les mains une machine qui gagne en 2010, une reconnaissance en espèces sonnantes et trébuchantes de son statut de Champion du Monde. Il faut dire qu’un N°1 dans le paddock est aussi contemplé et estimé en fonction du nombre de zéros qu’il arbore sur son compte en banque. Si la valeur marchande de Webber a clairement augmenté cette saison, il serait cependant idiot de penser que ce dernier ne dicte son choix qu’en raison de ce genre de considérations. Mais Button avait également vu en McLaren une réelle opportunité sportive et son transfert fut le grand chambardement de l’intersaison. Bien lui en a pris : ce sont 7 podiums, dont 2 victoires, qui sont venus récompenser son choix audacieux.
Passons sur le « Liegate » de Melbourne 2009 et les réels états d’âme de Lewis Hamilton, ayant songé quitter McLaren – et la F1- pour nous rappeler qu’en 2007, le jeune britannique, alors débutant, avait lui aussi contribué à alimenter la tension à Woking. En dépit de son apprentissage de la com’ à un niveau le rendant assimilable à un robinet d’eau tiède, le personnage se désolidarise de son team dans les mauvais jours : « Je fais mon travail, mais il faut que l’équipe fasse le sien. C’est problématique à ce moment de la saison », avait par exemple glissé le gendre idéal à la presse après son abandon du GP de Hongrie lui ayant fait perdre la tête du championnat. C’est d’ailleurs en Hongrie que le feu avait commencé à brûler sérieusement entre Hamilton, Alonso et McLaren en 2007, au terme d’une séance de qualifications lors de laquelle l’Ibère avait bloqué son coéquipier dans les stands pour lui souffler la pole-position. Hamilton père et fils, alors fous de rage, n’avaient pas hésité à fustiger Ron Dennis pour ne pas avoir tapé sur les doigts du Double Champion du Monde espagnol. Le fait que McLaren n’arbitre pas la partie entre ses deux divas fit le régal de la presse et de Bernie Ecclestone, se délectant des comparaisons ramenant aux frasques des Prost/Senna. La crise de 2007 amènera tout de même Alonso à dénoncer McLaren dans l’affaire d’espionnage sur Ferrari, et conduira les Gris à être exclus du championnat constructeurs et payer une amende record de 100 millions de dollars. On a connu relation employeur/employé plus saine ! Ce même Alonso n’a pas non plus hésité à se plaindre publiquement de Renault en de nombreuses occasions lors de ses deux passages au sein du team avec lequel il remporta ses deux titres mondiaux, évoquant « un besoin d’efforts et d’implication supplémentaires et d’une monoplace pouvant arracher quelque chose de meilleur qu’une quatrième ou cinquième place ».
C’est pour les raisons d’arbitrage susmentionnées, qui plus est précoces, que fut critiquée Ferrari cette saison après le GP d’Allemagne lorsque l’on crachota dans la radio de Felipe Massa le désormais célèbre « Fernando est plus rapide que toi ». Chacun reste juge de la pertinence et de l’éthique de « l’ordre ». En fin de saison, « l’équité » Red Bull à la défaveur de Mark Webber, non soutenu aveuglément par le Taureau Rouge dans sa quête de titre mondial pilotes (un crachotage Radio Vettel au Brésil aurait offert 7 points à l’Autralien) fut elle aussi fustigée par la presse internationale. Est-ce-que Red Bull souhaite réellement gagner le titre pilotes ? fut la question entendue de toutes parts au soir du GP de Sao Paolo. La question s’est posée très tardivement, jusqu’aux qualifications du GP d’Abou Dhabi, lorsque Vettel a pris son destin entre ses mains et n’a pas laissé la possibilité à Webber de jouer sa propre carte.
Surpassé en rythme pur sur la fin de saison par son coéquipier, Webber mettra-t-il derrière lui les distensions accumulées cette saison pour conserver un volant de premier plan, dans un team qu’il connaît par coeur ? Comment l’australien jugera-t-il ce subjectif ratio chances de titre / acceptabilité de sa position de virtuel N°2 / cohabitation avec le plus jeune champion du monde de l’histoire ? De la réponse dépendra sa propension à aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ou non…