Le circuit de Sepang, où aura lieu le Grand Prix de Malaisie ce
week-end, est très différent du circuit de l'Albert Park. Lors de la
manche d'ouverture du championnat, en Australie, les pilotes se
battaient à vitesse moyenne sur une piste urbaine bosselée ayant peu de
zones de dégagement. Sepang est un circuit dédié à la course, large de
20 mètres par endroits, dont les virages sont très rapides. Un autre
monde.
En théorie, malgré les caractéristiques contraires de ces deux circuits,
la Red Bull RB7 serait de nouveau la favorite. Voilà qui augure mal
pour les autres équipes, mais il y a de bonnes raisons de croire que
McLaren et Ferrari se rapprocheront cette fois. De plus, sachant que les
orages sont toujours à prévoir en Malaisie, la course pourrait être
imprévisible. Le Grand Prix ne se déroulera peut-être pas aussi
'facilement' que Red Bull le souhaite...
En hausse
Avec une 3e place en Australie, soit son premier podium en F1, Vitaly Petrov
a prouvé qu'il était plus qu'un pilote payant. Le potentiel qu'il
démontrait l'an dernier, trop souvent gâché par des erreurs et un manque
de constance, a brillé dès la première course de 2011. Le Russe a ainsi
justifié la confiance de Renault à son égard. Toutefois, le GP de
Malaisie sera couru dans des conditions pénibles pour les pilotes :
chaleur accablante, humidité écrasante, météo imprévisible. Un autre bon
résultat dans les points lui permettra de se prouver une fois de plus.
Petrov est confiant de bien faire et si c'est le cas, son standing sera à
la hausse.
En baisse
La performance de Mark Webber a été une des déceptions du
week-end australien. Il était à huit dixièmes de seconde de son
coéquipier Sebastian Vettel lors des qualifications ; à la conclusion de
la course, il avait 38 secondes de retard sur la Red Bull gagnante. La
source principale du problème serait une dégradation inhabituelle et
rapide des gommes, ce qui a mené à une stratégie à trois arrêts pour
Webber. "Des trucs relatifs aux réglages ne l'ont certainement pas aidé.
Tous ces éléments ont été modifiés en prévision de la Malaisie. Nous
nous attendons à ce que les deux (pilotes) soient beaucoup plus près
l'un de l'autre", a déclaré son patron Christian Horner. Si l'écart
demeure important, Webber aura de la pression sur les épaules.
Disqualifié pour une raison technique à Melbourne, Kobayashi visera ses premiers points de 2011 ce week-end
À surveiller
La grande joie de voir ses deux voitures dans les points, aux 7e et 8e
places en Australie, s'est transformée en énorme déception pour l'écurie
Sauber : les vérifications techniques ont révélé que les dimensions de
l'aileron arrière ne respectaient pas le règlement par 3mm. L'équipe a
accepté la disqualification, un manquement au niveau de la contrôle de
qualité à l'usine étant à l'origine du problème. Mais cette différence
était trop minime pour influencer le résultat ; la C30 est donc
compétitive. Sergio Perez a surpris tout le paddock en étant le seul à pouvoir compléter la course sur deux arrêts, alors que Kamui Kobayashi
était juste derrière son coéquipier malgré un arrêt supplémentaire. Le
circuit de Sepang est dur sur les pneus, mais pas la monoplace Sauber.
L'équipe pourrait de nouveau surprendre.
Points chauds
L'aileron arrière ajustable
Ce système pourrait jouer un plus grand rôle en Malaisie qu'en
Australie. La ligne droite des stands du circuit de l'Albert Park était
trop courte pour favoriser les dépassements, bien que quelques pilotes
s'en soient bien tirés. Mais le tracé de Sepang compte deux longues
lignes droites reliées par un virage : les pilotes pourraient préparer
leur manœuvre sur la première et activer l'aileron sur la deuxième (soit
celle passant devant les stands). Cependant, la FIA devra bien mesurer
la zone d'activation permise. Trop courte, et l'utilité de l'aileron
arrière ajustable sera diminué. Trop longue, les dépassements pourraient
devenir trop faciles.
Dégradation des pneus
Les ingénieurs de Pirelli peuvent être fiers : les gommes se sont
comportées comme prévu à Melbourne et les pilotes ont adopté des
stratégies très variées pour rallier l'arrivée. Cependant, la course en
Malaisie sera certainement une épreuve plus difficile. Non seulement les
températures ambiantes y seront beaucoup plus chaudes et humides qu'en
Australie, mais les pluies torrentielles pourraient affecter tout le
week-end. Et si le ciel s'ouvre, ce qui est plutôt probable, il s'agira
d'un premier test pour les gommes intermédiaires et extrêmes.
Les orages quotidiens
En 2009, la course a exceptionellement débuté à 17h00 et il ne s'était
pas écoulé 30 minutes avant que les orages forcent l'arrêt prématuré de
l'épreuve (comme plusieurs l'avait prédit d'ailleurs). Pour la deuxième
année de suite, le départ du GP de Malaisie sera donné à 16h00 locales.
Tout s'est bien déroulé en 2010, mais il n'en demeure pas moins que le
dernier tiers de la course sera disputé au cœur de cette période très
propice aux gros orages qui s'abattent quotidiennement sur Kuala Lumpur.
A haute vitesse, l'aileron avant de la Red Bull est visiblement plus bas
La vitesse de Red Bull
Si la Red Bull est toujours aussi rapide, alors Vettel et Webber
pourraient dominer la course (à moins que la pluie vienne tout
chambouler). Un tel résultat ne manquera pas d'attirer encore plus
d'attention sur l'aileron avant de la RB7, qui frôle le sol à haute
vitesse. Une telle flexibilité est interdite selon le règlement, mais
l'aileron et le plancher passent tous les tests de rigidité effectués
par la FIA. De toute évidence, les cerveaux de l'équipe ont développé un
processus de fabrication très astucieux. Toutes les autres écuries
copieraient immédiatement cette technique si seulement elles arrivaient à
découvrir son secret. Selon certains observateurs, le gain au tour
serait d'une demi-seconde.
Attaque de stats
Autour du Grand Prix
Alonso scrute le circuit de près
Podium 2010
Le circuit
Le circuit de Sepang est le deuxième signé par Hermann Tilke ; plusieurs
disent que c'est son meilleur. Les pilotes apprécient le tracé pour ses
virages très rapides et ses opportunités de dépassement (virages 1, 4
et 15 en particulier) . Le GP de Malaisie accueille la F1 depuis 1999,
et bien que les installations étaient ultra-modernes à l'époque, elles
sont aujourd'hui vieillissantes et mal entretenues (par exemple, le toit
de la tribune principale ne protège plus complètement de la pluie). Le
promoteur tente d'obtenir le budget nécessaire pour procéder aux
rénovations.
Pilote commissaire
Emanuele Pirro, pilote italien ayant couru pour Benetton et Dallara
entre 1989 et 1991, se joindra aux commissaires ce week-end. Il s'agit
de son deuxième mandat.
Météo
Il est très probable qu'il pleuve tous les jours du week-end ; reste à
voir si la pluie viendra interrompre les essais libres, les
qualifications et/ou la course. Vu les taux très élevés d'humidité, les
pilotes doivent adopter des précautions spéciales : couverts d'une
combinaison, d'une cagoule, d'un casque et de gants, en plus d'être
assis dans des cockpits chauffés à 50 C, ils perdront beaucoup de poids
pendant la course. David Coulthard a déjà comparé l'exercice à "un
entraînement physique dans un sauna." Certains pilotes portent des
vestes spéciales à refroidissement liquide, d'autres trempent leurs
combinaisons dans un seau d'eau glacée juste avant la course.
La conclusion
Mardi et mercredi, des orages se sont abattus sur Kuala Lumpur à 16h00
locales, soit l'heure à laquelle les qualifications et la course
débuteront ce week-end. Sur le sec, les pilotes Red Bull sont les
favoris. Mais si un orage transforme le Grand Prix en loterie, il faudra
peut-être compter davantage sur les pilotes ayant déjà fait leurs
preuves dans de telles conditions : Lewis Hamilton, Fernando Alonso,
Jenson Button... Qui sait ? Michael Schumacher, légendaire sous la
pluie, pourrait peut-être en profiter pour viser le podium. Ce serait un
beau cadeau pour le sponsor principal de Mercedes, originaire de la
Malaisie.
week-end, est très différent du circuit de l'Albert Park. Lors de la
manche d'ouverture du championnat, en Australie, les pilotes se
battaient à vitesse moyenne sur une piste urbaine bosselée ayant peu de
zones de dégagement. Sepang est un circuit dédié à la course, large de
20 mètres par endroits, dont les virages sont très rapides. Un autre
monde.
En théorie, malgré les caractéristiques contraires de ces deux circuits,
la Red Bull RB7 serait de nouveau la favorite. Voilà qui augure mal
pour les autres équipes, mais il y a de bonnes raisons de croire que
McLaren et Ferrari se rapprocheront cette fois. De plus, sachant que les
orages sont toujours à prévoir en Malaisie, la course pourrait être
imprévisible. Le Grand Prix ne se déroulera peut-être pas aussi
'facilement' que Red Bull le souhaite...
En hausse
Avec une 3e place en Australie, soit son premier podium en F1, Vitaly Petrov
a prouvé qu'il était plus qu'un pilote payant. Le potentiel qu'il
démontrait l'an dernier, trop souvent gâché par des erreurs et un manque
de constance, a brillé dès la première course de 2011. Le Russe a ainsi
justifié la confiance de Renault à son égard. Toutefois, le GP de
Malaisie sera couru dans des conditions pénibles pour les pilotes :
chaleur accablante, humidité écrasante, météo imprévisible. Un autre bon
résultat dans les points lui permettra de se prouver une fois de plus.
Petrov est confiant de bien faire et si c'est le cas, son standing sera à
la hausse.
En baisse
La performance de Mark Webber a été une des déceptions du
week-end australien. Il était à huit dixièmes de seconde de son
coéquipier Sebastian Vettel lors des qualifications ; à la conclusion de
la course, il avait 38 secondes de retard sur la Red Bull gagnante. La
source principale du problème serait une dégradation inhabituelle et
rapide des gommes, ce qui a mené à une stratégie à trois arrêts pour
Webber. "Des trucs relatifs aux réglages ne l'ont certainement pas aidé.
Tous ces éléments ont été modifiés en prévision de la Malaisie. Nous
nous attendons à ce que les deux (pilotes) soient beaucoup plus près
l'un de l'autre", a déclaré son patron Christian Horner. Si l'écart
demeure important, Webber aura de la pression sur les épaules.
Disqualifié pour une raison technique à Melbourne, Kobayashi visera ses premiers points de 2011 ce week-end
À surveiller
La grande joie de voir ses deux voitures dans les points, aux 7e et 8e
places en Australie, s'est transformée en énorme déception pour l'écurie
Sauber : les vérifications techniques ont révélé que les dimensions de
l'aileron arrière ne respectaient pas le règlement par 3mm. L'équipe a
accepté la disqualification, un manquement au niveau de la contrôle de
qualité à l'usine étant à l'origine du problème. Mais cette différence
était trop minime pour influencer le résultat ; la C30 est donc
compétitive. Sergio Perez a surpris tout le paddock en étant le seul à pouvoir compléter la course sur deux arrêts, alors que Kamui Kobayashi
était juste derrière son coéquipier malgré un arrêt supplémentaire. Le
circuit de Sepang est dur sur les pneus, mais pas la monoplace Sauber.
L'équipe pourrait de nouveau surprendre.
Points chauds
L'aileron arrière ajustable
Ce système pourrait jouer un plus grand rôle en Malaisie qu'en
Australie. La ligne droite des stands du circuit de l'Albert Park était
trop courte pour favoriser les dépassements, bien que quelques pilotes
s'en soient bien tirés. Mais le tracé de Sepang compte deux longues
lignes droites reliées par un virage : les pilotes pourraient préparer
leur manœuvre sur la première et activer l'aileron sur la deuxième (soit
celle passant devant les stands). Cependant, la FIA devra bien mesurer
la zone d'activation permise. Trop courte, et l'utilité de l'aileron
arrière ajustable sera diminué. Trop longue, les dépassements pourraient
devenir trop faciles.
Dégradation des pneus
Les ingénieurs de Pirelli peuvent être fiers : les gommes se sont
comportées comme prévu à Melbourne et les pilotes ont adopté des
stratégies très variées pour rallier l'arrivée. Cependant, la course en
Malaisie sera certainement une épreuve plus difficile. Non seulement les
températures ambiantes y seront beaucoup plus chaudes et humides qu'en
Australie, mais les pluies torrentielles pourraient affecter tout le
week-end. Et si le ciel s'ouvre, ce qui est plutôt probable, il s'agira
d'un premier test pour les gommes intermédiaires et extrêmes.
Les orages quotidiens
En 2009, la course a exceptionellement débuté à 17h00 et il ne s'était
pas écoulé 30 minutes avant que les orages forcent l'arrêt prématuré de
l'épreuve (comme plusieurs l'avait prédit d'ailleurs). Pour la deuxième
année de suite, le départ du GP de Malaisie sera donné à 16h00 locales.
Tout s'est bien déroulé en 2010, mais il n'en demeure pas moins que le
dernier tiers de la course sera disputé au cœur de cette période très
propice aux gros orages qui s'abattent quotidiennement sur Kuala Lumpur.
A haute vitesse, l'aileron avant de la Red Bull est visiblement plus bas
La vitesse de Red Bull
Si la Red Bull est toujours aussi rapide, alors Vettel et Webber
pourraient dominer la course (à moins que la pluie vienne tout
chambouler). Un tel résultat ne manquera pas d'attirer encore plus
d'attention sur l'aileron avant de la RB7, qui frôle le sol à haute
vitesse. Une telle flexibilité est interdite selon le règlement, mais
l'aileron et le plancher passent tous les tests de rigidité effectués
par la FIA. De toute évidence, les cerveaux de l'équipe ont développé un
processus de fabrication très astucieux. Toutes les autres écuries
copieraient immédiatement cette technique si seulement elles arrivaient à
découvrir son secret. Selon certains observateurs, le gain au tour
serait d'une demi-seconde.
Attaque de stats
- Depuis les débuts du GP de Malaisie en 1999, la Voiture de Sécurité
a été déployée à trois reprises seulement, dont deux fois pour cause de
pluie. - Michael Schumacher a décroché la pole position à cinq reprises, la victoire trois fois. Personne n'a fait mieux à ce jour.
- Le record du tour officiel est 1'34''223, établi par Juan
Pablo Montoya aux commandes d'une Williams lors du GP de Malaisie 2004.
Toutefois, en configuration de qualification, plusieurs voitures ont
battu ce chrono par plus d'une seconde. - En avril, la moyenne des précipitations à Kuala Lumpur est de 259 mm. La température ambiante moyenne est de 33,1 C.
Autour du Grand Prix
- Les deux longues lignes droites de Sepang permettent au circuit de
se diviser en deux tracés plus courts, soit une configuration 'nord' et
'sud'. Au besoin, deux courses peuvent avoir lieu simultanément. - La construction du circuit a nécessité le déplacement de neuf
millions de mètres cube de terre. 5000 palmiers ont été plantés pour non
seulement remplacer ceux coupés, mais pour améliorer l'environnement du
circuit. - Le tracé de Sepang est reconnu pour ses virages rapides, en
particulier les virages 12 et 13 situés sur une pente descendante. Les
pilotes attaquent cette portion à 275 km/h avant de freiner fort à
l'approche du virage 14.
Alonso scrute le circuit de près
Podium 2010
- 1. Sebastian Vettel (Red Bull) / 1:33'48.412
- 2. Mark Webber (Red Bull) / 1:33'53.261
- 3. Nico Rosberg (Mercedes) / 1:34'01.916
Le circuit
Le circuit de Sepang est le deuxième signé par Hermann Tilke ; plusieurs
disent que c'est son meilleur. Les pilotes apprécient le tracé pour ses
virages très rapides et ses opportunités de dépassement (virages 1, 4
et 15 en particulier) . Le GP de Malaisie accueille la F1 depuis 1999,
et bien que les installations étaient ultra-modernes à l'époque, elles
sont aujourd'hui vieillissantes et mal entretenues (par exemple, le toit
de la tribune principale ne protège plus complètement de la pluie). Le
promoteur tente d'obtenir le budget nécessaire pour procéder aux
rénovations.
Pilote commissaire
Emanuele Pirro, pilote italien ayant couru pour Benetton et Dallara
entre 1989 et 1991, se joindra aux commissaires ce week-end. Il s'agit
de son deuxième mandat.
Météo
Il est très probable qu'il pleuve tous les jours du week-end ; reste à
voir si la pluie viendra interrompre les essais libres, les
qualifications et/ou la course. Vu les taux très élevés d'humidité, les
pilotes doivent adopter des précautions spéciales : couverts d'une
combinaison, d'une cagoule, d'un casque et de gants, en plus d'être
assis dans des cockpits chauffés à 50 C, ils perdront beaucoup de poids
pendant la course. David Coulthard a déjà comparé l'exercice à "un
entraînement physique dans un sauna." Certains pilotes portent des
vestes spéciales à refroidissement liquide, d'autres trempent leurs
combinaisons dans un seau d'eau glacée juste avant la course.
La conclusion
Mardi et mercredi, des orages se sont abattus sur Kuala Lumpur à 16h00
locales, soit l'heure à laquelle les qualifications et la course
débuteront ce week-end. Sur le sec, les pilotes Red Bull sont les
favoris. Mais si un orage transforme le Grand Prix en loterie, il faudra
peut-être compter davantage sur les pilotes ayant déjà fait leurs
preuves dans de telles conditions : Lewis Hamilton, Fernando Alonso,
Jenson Button... Qui sait ? Michael Schumacher, légendaire sous la
pluie, pourrait peut-être en profiter pour viser le podium. Ce serait un
beau cadeau pour le sponsor principal de Mercedes, originaire de la
Malaisie.