Alonso n'en est qu'à son premier coup d'éclat. Il lui reste encore du chemin à parcourir pour remporter cinq titres avec l'écurie de Maranello, comme l'a fait Schumacher, mais l'Espagnol a montré qu'il savait se faire aimer.
Son premier atout : avoir profité d'un moment de faiblesse du moteur de Sebastian Vettel pour imiter Kimi Räikkönen et remporter son premier Grand Prix sous les couleurs de Ferrari. Mais ce n'est pas tout. Alonso arrive dans un contexte très favorable, qu'il est en train de transformer en plébiscite.
Depuis son transfert de Renault, cet hiver, Alonso sait toucher le cœur des fans et des dirigeants avec des phrases telles que : "Conduire une Ferrari était mon rêve depuis tout petit" ou "Ce sera à 100% ma dernière écurie". Dimanche, l'Asturien en a remis une couche dédiant sa victoire à "tous les gens en Italie, aux mécaniciens ici" et "au président di Montezemolo".
"Revenir au sommet du podium est toujours spécial. Mais le faire pour Ferrari, au vu de l'histoire de l'équipe et des attentes qu'a un pilote lorsqu'il roule pour Ferrari. Il n'y a pas de meilleure manière de commencer une relation avec la meilleure écurie du monde", a lancé.
Certains soulignent déjà qu'en réussissant le 3e temps des qualifications et en gagnant dès sa première sortie en rouge, le double champion (2005, 2006 avec Renault) fait mieux que Schumacher en 1996, lequel avait abandonné. Et voilà que le parallèle est tiré entre les deux hommes.
Ferrari a encore en travers la signature de son ex-ambassadeur pour Mercedes. Le président de Fiat Montezemolo avait, en décembre, évoqué "Docteur Michael et Mister Schumi", avant même que le transfert ne soit officiellement annoncé. "A Monza (pour le dernier Grand Prix d'Italie), il jurait : 'Ferrari est ma famille. J'y resterai toute ma vie'. (...) Mais comme le cheval cabré n'a pas de voiture à lui offrir, il veut courir pour Mercedes. C'est l'extraordinaire histoire des jumeaux", avait ironisé di Montezemolo.
"Je préfère penser au vrai jumeau, celui qui nous a beaucoup donné, qu'à l'autre, qui porte d'autres couleurs", avait ajouté l'Italien, amer, rappelant qu'il "avait été celui qui avait fait revenir à (Schumacher) l'envie de piloter en lui demandant de remplacer Massa" gravement blessé au GP de Hongrie 2009. Avec Alonso, Ferrari a peut-être trouvé un remplaçant.