Où : Grand Prix du Portugal 1996 - Estoril
Quand : 22 septembre 1996
Villeneuve le savait, il devait gagner lors du Grand Prix du Portugal 1996
Il s'agissait de l'avant-dernière course de la saison, et Damon Hill détenait 13 points de plus que son rival au championnat, Jacques Villeneuve. Si la recrue Jacques voulait demeurer dans la course au titre, il savait qu'il devait gagner au Portugal.
Villeneuve était derrière Hill sur la première ligne de la grille, mais il a raté son départ et s'est vu doubler par Jean Alesi et Michael Schumacher. Le Canadien devait passer devant Schumacher aussitôt que possible et était prêt à prendre de gros risques pour y parvenir : comme passer le champion en titre dans le rapide dernier virage, par l'extérieur.
"Une fois, lors des essais, j'avais dit à l'équipe que le dernier virage était un peu comme un ovale, et j'étais convaincu qu'il était possible de passer par l'extérieur", se souvient Villeneuve. L'année précédente, il avait saisi la victoire aux 500 Milles d'Indianapolis en plus du championnat CART. Il se sentait chez lui dans ce virage particulier du circuit d'Estoril.
Pour ce qui est de considérer cet endroit propice aux dépassements - et par l'extérieur, de plus - personne sauf lui croyait la chose possible. Son ingénieur de course chez Williams, Jock Clear, avait demandé à voir une bonne quantité de coutellerie livrée au garage. "En ce qui concernait le weekend de course, c'était devenu une sorte de pari. Jock m'avait demandé d'avertir l'équipe avant de faire la manœuvre, pour qu'ils puissent être prêts à ramasser tous les petits morceaux à la cuillère... Je ne pensais tout simplement pas que ce serait le cas avec Michael."
En effet, comme si passer par l'extérieur n'était pas déjà assez audacieux, tenter de le faire sur Schumacher était assez pour être considéré fou. Si Villeneuve s'amenait à son niveau, l'asphalte devant lui viendrait probablement à manquer.
"Il y avait une voiture lente devant Michael [la Minardi de Giovanni Lavaggi] et Michael ne voulait pas être pris derrière elle dans le virage car il craignait que je tenterais de le dépasser sur la ligne droite. Alors il a levé le pied un peu, et j'y suis allé à fond par l'extérieur."
Villeneuve met la pression sur Schumacher
Getty Images
Villeneuve a bondi hors de l'ombre de la Ferrari et s'est amené sur le côté de Schumacher. Alors que les deux voitures faisaient le tour du virage, son Goodyear avant-droit se trouvait à des centimètres du déflecteur de la Ferrari.
Il se souvient de ces quelques secondes comme si c'était hier : "À mi-chemin dans le virage je suis passé devant lui, mais j'étais un peu trop large et j'ai commencé à glisser sur les billes alors Michael s'est à nouveau ramené à mon niveau. C'était très serré car nos pneus s'intercalaient par moments. C'était amusant. Je suis seulement frustré que la caméra l'ait manqué de l'extérieur."
La Terre a plutôt vu la manœuvre par les caméras de bord. C'était, tout simplement, époustouflant.
La ligne droite s'ouvrant à eux, Villeneuve regagnait la trajectoire et volait la position de Schumacher, attrapant au passage l'aspiration de la Minardi devant. Il dépasse alors le retardataire, coupant devant le museau de Schumacher pour ainsi défendre sa position. "Nous avons entamé la ligne droite côte-à-côte, mais j'avais l'aspiration et suis passé devant lui. On se souvient de moments comme ceux-là."
Villeneuve avait remporté le pari avec ses mécanos. Il allait ensuite remporter une victoire fabuleuse, ce qui allait amener le championnat jusqu'au bout.
"Michael était en colère", dit-il avec un sourire. "C'est très contrariant lorsque quelque chose de la sorte vous arrive, car vous ne pensez pas que c'est possible, et il s'est fait avoir. Si quelqu'un m'avait fait ça, ça m'aurait vraiment, vraiment foutu en rogne. Je ne l'ai pas fait seulement pour prouver quelque chose. Je l'ai fait car c'était la meilleure façon de le dépasser. C'est pour ça que j'ai gardé le championnat en vie jusqu'à la dernière course - c'était cette manœuvre-là. C'était très risqué mais très important, et ce fut payant."
Quand : 22 septembre 1996
Villeneuve le savait, il devait gagner lors du Grand Prix du Portugal 1996
Il s'agissait de l'avant-dernière course de la saison, et Damon Hill détenait 13 points de plus que son rival au championnat, Jacques Villeneuve. Si la recrue Jacques voulait demeurer dans la course au titre, il savait qu'il devait gagner au Portugal.
Villeneuve était derrière Hill sur la première ligne de la grille, mais il a raté son départ et s'est vu doubler par Jean Alesi et Michael Schumacher. Le Canadien devait passer devant Schumacher aussitôt que possible et était prêt à prendre de gros risques pour y parvenir : comme passer le champion en titre dans le rapide dernier virage, par l'extérieur.
"Une fois, lors des essais, j'avais dit à l'équipe que le dernier virage était un peu comme un ovale, et j'étais convaincu qu'il était possible de passer par l'extérieur", se souvient Villeneuve. L'année précédente, il avait saisi la victoire aux 500 Milles d'Indianapolis en plus du championnat CART. Il se sentait chez lui dans ce virage particulier du circuit d'Estoril.
Pour ce qui est de considérer cet endroit propice aux dépassements - et par l'extérieur, de plus - personne sauf lui croyait la chose possible. Son ingénieur de course chez Williams, Jock Clear, avait demandé à voir une bonne quantité de coutellerie livrée au garage. "En ce qui concernait le weekend de course, c'était devenu une sorte de pari. Jock m'avait demandé d'avertir l'équipe avant de faire la manœuvre, pour qu'ils puissent être prêts à ramasser tous les petits morceaux à la cuillère... Je ne pensais tout simplement pas que ce serait le cas avec Michael."
En effet, comme si passer par l'extérieur n'était pas déjà assez audacieux, tenter de le faire sur Schumacher était assez pour être considéré fou. Si Villeneuve s'amenait à son niveau, l'asphalte devant lui viendrait probablement à manquer.
"Il y avait une voiture lente devant Michael [la Minardi de Giovanni Lavaggi] et Michael ne voulait pas être pris derrière elle dans le virage car il craignait que je tenterais de le dépasser sur la ligne droite. Alors il a levé le pied un peu, et j'y suis allé à fond par l'extérieur."
Villeneuve met la pression sur Schumacher
Getty Images
Villeneuve a bondi hors de l'ombre de la Ferrari et s'est amené sur le côté de Schumacher. Alors que les deux voitures faisaient le tour du virage, son Goodyear avant-droit se trouvait à des centimètres du déflecteur de la Ferrari.
Il se souvient de ces quelques secondes comme si c'était hier : "À mi-chemin dans le virage je suis passé devant lui, mais j'étais un peu trop large et j'ai commencé à glisser sur les billes alors Michael s'est à nouveau ramené à mon niveau. C'était très serré car nos pneus s'intercalaient par moments. C'était amusant. Je suis seulement frustré que la caméra l'ait manqué de l'extérieur."
La Terre a plutôt vu la manœuvre par les caméras de bord. C'était, tout simplement, époustouflant.
La ligne droite s'ouvrant à eux, Villeneuve regagnait la trajectoire et volait la position de Schumacher, attrapant au passage l'aspiration de la Minardi devant. Il dépasse alors le retardataire, coupant devant le museau de Schumacher pour ainsi défendre sa position. "Nous avons entamé la ligne droite côte-à-côte, mais j'avais l'aspiration et suis passé devant lui. On se souvient de moments comme ceux-là."
Villeneuve avait remporté le pari avec ses mécanos. Il allait ensuite remporter une victoire fabuleuse, ce qui allait amener le championnat jusqu'au bout.
"Michael était en colère", dit-il avec un sourire. "C'est très contrariant lorsque quelque chose de la sorte vous arrive, car vous ne pensez pas que c'est possible, et il s'est fait avoir. Si quelqu'un m'avait fait ça, ça m'aurait vraiment, vraiment foutu en rogne. Je ne l'ai pas fait seulement pour prouver quelque chose. Je l'ai fait car c'était la meilleure façon de le dépasser. C'est pour ça que j'ai gardé le championnat en vie jusqu'à la dernière course - c'était cette manœuvre-là. C'était très risqué mais très important, et ce fut payant."