Hunt remporte le GP de Grande-Bretagne 1976, mais serait ensuite disqualifié... deux mois plus tard
James Hunt, Grand Prix d'Espagne 1976
James Hunt remplace Emerson Fittipaldi chez McLaren et se place immédiatement comme un potentiel candidat au titre face à son vieux copain Niki Lauda, alors pilote Ferrari. Hunt gagne le GP d'Espagne à Jarama, mais les vérifications d'après-course lui retirent la victoire lorsque les commissaires découvrent que l'arrière-train est 18 millimètres trop large. La McLaren M23 chaussait de nouveaux pneus pour cette course et personne n'avait pensé à mesurer l'excédent autour de la jante pour simplement s'assurer que tout était conforme. La décision semblait mesquine à l'époque, typique des standards capricieux dont la pratique était courante parmi les commissaires au cours des années 1970. La décision a été renversée en appel.
Ayrton Senna, Grand Prix du Japon 1989
Cet épisode a lieu alors que la confrontation entre les coéquipiers Alain Prost et Ayrton Senna est à son plus intense; la lutte intestine qui avait débuté au début de la saison 1988 ne se terminerait qu'à la fin de la saison 1989 lorsque Prost quitterait McLaren. La tension se ressent déjà sur la grille de départ de Suzuka lorsque Prost décide à la dernière minute de retirer un volet sur son aileron arrière, donnant ainsi au Français un avantage minime sur le Brésilien en termes de vitesse sur les lignes droites. Prost reste devant mais Senna réduit lentement l'écart. Alors qu'il ne reste que quelques tours à faire, Senna force le passage en retardant son freinage à la chicane près des stands, mais Prose ne lâche pas prise : les deux McLaren s'intercalent et s'arrêtent. Prost abandonne, mais Senna retourne en piste après avoir coupé à travers la chicane où l'accrochage a eu lieu; il rentre aux stands changer de museau et termine troisième. La plus grande controverse ne vient pas nécessairement de sa disqualification, mais du fait que Jean-Marie Balestre, alors Président de la FIA, se trouvait dans le bureau des commissaires; de grandes inquiétudes quant à son impartialité sont soulevées.
James Hunt, Grand Prix d'Angleterre 1976
Au départ du GP de Grande-Bretagne 1976 présenté à Brands Hatch, une collision entre les Ferrari de Niki Lauda et Clay Regazzoni dans le premier virage résulte en une suspension endommagée sur la McLaren de Hunt lorsqu'il touche la voiture de Reggazoni dans la mêlée. La course est arrêtée; on annonce que Hunt ne sera pas du prochain départ puisque sa voiture ne roulait pas au moment où la course a été stoppée. La foule fait vigoureusement état de sa colère, protestant et sifflant contre les commissaires; se sentant intimidés (et probablement vu la crainte de plus gros problèmes), les responsables décident de laisser Hunt courir aux commandes de sa voiture réparée. Hunt remporte l'épreuve mais Ferrari, dont l'objection avait été refusée par les commissaires, fait appel de la décision. La cour d'appel de la FIA retire Hunt des résultats deux mois après les faits.
Mike Hawthorn, Grand Prix du Portugal 1958
La Vanwall de Stirling Moss domine et prend même un tour sur la Ferrari de son rival au championnat, Mike Hawthorn, vers la fin de la course. Mais Moss, démontrant un grand esprit sportif, lève le pied et permet à Hawthorn de revenir dans le tour du leader avant la fin du dernier tour : cela signifie qu'au moment où Moss franchit la ligne d'arrivée, Hawthorn doit encore compléter un tour. Mais Hawthorn glisse et cale sa Ferrari; Moss le croise sur son tour d'honneur et aperçoit son rival tentant de pousser sa voiture vers le sommet d'une colline pour la redémarrer. Moss ralentit et lui hurle de plutôt redémarrer la Ferrari en la laissant descendre la colline sur le pavé bordant le circuit, à contre-sens. Moss témoigne devant les commissaires et explique que la voiture de son rival se trouvait bien sur le pavé et non sur le circuit : la seconde place de Hawthorn, en plus du point crucial qui vient avec le meilleur tour, sont confirmés.
Damon Hill contre Michael Schumacher, Grand Prix d'Australie 1994
Hill se présente à Adélaïde avec un point de retard sur Schumacher; il existe donc une inévitable tension palpable alors que le championnat est sur le point de se décider. La Benetton B194 de Schumacher prend les devants mais est poursuivie par la Williams de Hill; l'Allemand augmente légèrement l'écart. Vers la fin de la course, Schumacher commet une rare erreur et glisse contre un muret : les dommages sur sa voiture sont importants. Hill, qui était trop loin derrière pour avoir remarqué l'impact, voit alors la Benetton blessée et réalise qu'il doit la doubler maintenant ou jamais. Hill passe par l'intérieur, Schumacher lui ferme la porte; la collision termine la course des deux rivaux et Schumacher remporte le titre. C'était controversé à l'époque, mais les commissaires n'ont rien fait.
Alain Prost, Grand Prix de Saint- Marin 1985
Voici un exemple de commissaires respectant le règlement à la lettre, peu importe à quel point la chose peut être insignifiante et irritante pour une équipe; dans ce cas-ci, il s'agit de McLaren et d'Alain Prost. Au départ du GP de Saint-Marin 1985, la Lotus d'Ayrton Senna passe devant et se voit prise en chasse par la McLaren de Prost. Les ravitaillements étaient interdits à cette époque alors la clef du succès en F1, c'était d'utiliser chaque goutte de carburant à son maximum. Le réservoir de Senna se vide, Prost cajole sa voiture jusqu'à la victoire. Mais les vérifications d'après-course démontrent que la McLaren MP4-2B pèse deux kilos de moins que le minimum permis : l'équipe avait mal calculé l'usure des plaquettes de freins et des gommes. C'est un cas très simple, les commissaires n'ont pas le choix : Prost est disqualifié.
Rindt célèbre sa victoire au GP de Grande-Bretagne 1970 alors qu'un conflit personnel éclate en arrière-scène
Sutton Images
Jochen Rindt, Grand Prix de Grande-Bretagne 1970
Après avoir remporté la manche au volant de la superbe Lotus 72, Rindt est presque disqualifié lorsqu'une vérification découvre que l'aileron arrière de sa voiture est moins d'un millimètre trop haut. Du moins, c'était l'hypothèse. Dans les faits, le patron de Lotus, Colin Chapman, s'était disputé avec le vérificateur technique en chef avant la course. Après la course, une des pièces de soutien de l'aileron a été trouvé plié; selon l'argument du commissaire, s'il n'avait pas été plié, l'aileron aurait été trop élevé. La voiture est revérifiée après avoir déplié la pièce en question : l'aileron est toujours 2mm sous la limite permise. Le commissaire s'en trouve très embarrassé.
Michael Schumacher, Grand Prix de Monaco 2006
Pendant les qualifications, Schumacher commet une erreur et sa Ferrari s'arrête dans le virage de La Rascasse, bloquant ainsi la Renault de Fernando Alonso qui semblait sur le point de compléter un tour digne de la pole position. Les commissaires jugent que la faute est délibérée et le renvoient au fond de la grille, provoquant la colère du patron de l'équipe, Jean Todt, futur Président de la FIA. Tout cela semblait très raisonnable à l'époque, mais Schumacher a pu bénéficier d'une plus grande part de sympathie en 2010 lorsque le nouveau pilote Mercedes a doublé Alonso (maintenant au volant d'une Ferrari) pendant les derniers mètres de la course. La manœuvre semblait légitime puisque la Voiture de Sécurité venait juste de se retirer à un virage de l'arrivée, mais ce n'était pas le cas. Encore une fois, La Rascasse ne fait pas le bonheur de Schumacher.
Ayrton Senna, Grand Prix du Brésil 1988
La boîte de vitesses ayant cassé sur sa McLaren, le poleman Senna saute dans la voiture de réserve et rejoint la course une fois le peloton passé. Il n'est pas clair si les commissaires locaux étaient simplement intimidés par le Brésilien alors qu'il participait à sa course à domicile ou s'ils étaient simplement lents à réagir. Quoi qu'il en soit, plusieurs tours ont été complétés avant qu'ils ne lui présentent le drapeau noir.
Stirling Moss, Grand Prix du Portugal 1960
Pilotant pour Rob Walker, Moss se dirige vers la victoire au volant de la nouvelle Lotus 18 de l'équipe, mais un frein bloqué à l'avant le voit partir en tête-à-queue à quatre tours de la fin. Il est par la suite disqualifié pour avoir poussé sa voiture à contre-sens sur la piste pour la redémarrer. Deux années plus tôt, Moss avait galamment défendu Hawthorn, alors accusé de la même infraction sur ce même circuit. Un manque de cohérence de la part des commissaires, voyez-vous...