Suite au grave accident de Robert Kubica, la question se pose : faut-il empêcher les pilotes de F1 de s'adonner à des activités dangereuses ? Les opinions sont partagées.
Les images prises sur le lieu de l'impact entre la Skoda Fabia du Polonais et le garde-fou montrent clairement que le rail a transpercé la voiture de l'avant à l'arrière. Kubica et son copilote Jakub Gerber auraient pu y laisser leurs vies.
Selon certains rapports, le pilote Renault aurait perdu près de trois litres de sang dans la voiture et son état était critique à l'arrivée des secours. Sa main droite et son avant-bras ont été reconstruits, mais d'autres opérations seront nécessaires pour stabiliser des fractures au pied, à l'épaule et au coude. Sa jambe droite est aussi fracturée.
La convalescence durera plusieurs mois, mais les médecins de l'hôpital italien Santa Corona situé à Pietra Ligure sont optimistes même s'il est encore impossible de dire si Kubica retrouvera la fonctionnalité complète de sa main droite.
Le camp du non
Kubica est un passionné de rallye et Renault l'autorise à vivre sa passion. Pour certains patrons, c'est une liberté nécessaire. Pour d'autres, un risque trop important. Et il y a ceux qui comprennent les deux arguments.
"Il faut protéger son investissement", a déclaré le triple champion du monde Jackie Stewart au Telegraph, tout en admettant qu'il est "très difficile d'empêcher les pilotes de faire des choses que je considère imprudentes à la veille d'une saison de F1. Je pense au ski, par exemple."
Les pilotes Ferrari Fernando Alonso et Felipe Massa étaient justement sur les pentes de ski de Val Gardena lorsqu'ils ont appris la nouvelle concernant Kubica.
Mario Theissen, l'ancien patron de l'écurie BMW Sauber, n'a jamais voulu que Kubica s'inscrive à des rallyes. Illogique au niveau des objectifs de l'équipe, illogique au niveau des investissements visant à améliorer la sécurité des pilotes sur la piste.
"À quoi sert-il de pousser si fort pour que la F1 aie les plus hauts standards de sécurité, si un pilote va ensuite se blesser gravement en courant ailleurs ?", demandait-il lors d'un entretien avec l'Associated Press.
Theissen a cependant affirmé avoir eu de la "sympathie" pour les demandes de Kubica, tout en maintenant l'interdiction : "Le pilote est la clé du succès en F1. Il est le seul à pouvoir transformer les efforts de plusieurs centaines de personnes en résultats."
Le camp du oui
John Booth, le patron de l'écurie Virgin, a lui-même emmené Timo Glock et Jérôme d'Ambrosio dans les montagnes suisses il y a quelques semaines pour une excursion de ski : "Nous leurs avons dit de s'en tenir aux pistes et tout ça. Dès que les portes se sont ouvertes, ils ont été dans tous les sens et à toute vitesse. Ils sont comme ça. C'est ce qui fait en sorte qu'ils sont bons. On ne peux pas les envelopper dans du coton."
C'est une philosophie soutenue par l'ancien pilote de F1 Jacques Laffite : "Ma position a toujours été de dire qu'il est logique de la part d'une écurie de laisser libre un garçon qui prend des risques tous les dimanches sur un Grand Prix de F1, et ce même s'il s'agit d'activités dangereuses", a-t-il expliqué à L'Équipe.
Mais il ajoutait un bémol : "Un pilote de F1 représente une équipe d'environ 700 personnes, des groupes très importants dans le monde entier, et on se doit certainement, lorsque l'on est une écurie, d'émettre des réserves sur ce genre de cas."
L'équilibre nécessaire
Éric Boullier, patron de l'écurie Renault, n'a pas voulu imposer de restrictions sur Kubica. Et même si son pilote-vedette pourrait rater la saison 2011, il a défendu cette décision : "Le rallye, c'est vital pour Robert. C'est un équilibre pour lui. À partir de là, c'est un commun accord. On connaissait les risques. Lui aussi", élaborait-il dimanche, le jour d l'accident.
Plus tard, Boullier a voulu relativiser en disant que Kubica aurait pu se faire frapper par un bus en allant chercher du pain. Certains pourraient lui répondre qu'il s'agit d'une activité certainement moins dangereuse qu'un rallye à haute vitesse.
Devrait-on vraiment empêcher un pilote de F1 de piloter autre chose de temps à autre ? Boullier a un bon argument, Theissen aussi. Suffit de trouver le bon équilibre entre ces deux absolus.
Les images prises sur le lieu de l'impact entre la Skoda Fabia du Polonais et le garde-fou montrent clairement que le rail a transpercé la voiture de l'avant à l'arrière. Kubica et son copilote Jakub Gerber auraient pu y laisser leurs vies.
Selon certains rapports, le pilote Renault aurait perdu près de trois litres de sang dans la voiture et son état était critique à l'arrivée des secours. Sa main droite et son avant-bras ont été reconstruits, mais d'autres opérations seront nécessaires pour stabiliser des fractures au pied, à l'épaule et au coude. Sa jambe droite est aussi fracturée.
La convalescence durera plusieurs mois, mais les médecins de l'hôpital italien Santa Corona situé à Pietra Ligure sont optimistes même s'il est encore impossible de dire si Kubica retrouvera la fonctionnalité complète de sa main droite.
Le camp du non
Kubica est un passionné de rallye et Renault l'autorise à vivre sa passion. Pour certains patrons, c'est une liberté nécessaire. Pour d'autres, un risque trop important. Et il y a ceux qui comprennent les deux arguments.
"Il faut protéger son investissement", a déclaré le triple champion du monde Jackie Stewart au Telegraph, tout en admettant qu'il est "très difficile d'empêcher les pilotes de faire des choses que je considère imprudentes à la veille d'une saison de F1. Je pense au ski, par exemple."
Les pilotes Ferrari Fernando Alonso et Felipe Massa étaient justement sur les pentes de ski de Val Gardena lorsqu'ils ont appris la nouvelle concernant Kubica.
Mario Theissen, l'ancien patron de l'écurie BMW Sauber, n'a jamais voulu que Kubica s'inscrive à des rallyes. Illogique au niveau des objectifs de l'équipe, illogique au niveau des investissements visant à améliorer la sécurité des pilotes sur la piste.
"À quoi sert-il de pousser si fort pour que la F1 aie les plus hauts standards de sécurité, si un pilote va ensuite se blesser gravement en courant ailleurs ?", demandait-il lors d'un entretien avec l'Associated Press.
Theissen a cependant affirmé avoir eu de la "sympathie" pour les demandes de Kubica, tout en maintenant l'interdiction : "Le pilote est la clé du succès en F1. Il est le seul à pouvoir transformer les efforts de plusieurs centaines de personnes en résultats."
Le camp du oui
John Booth, le patron de l'écurie Virgin, a lui-même emmené Timo Glock et Jérôme d'Ambrosio dans les montagnes suisses il y a quelques semaines pour une excursion de ski : "Nous leurs avons dit de s'en tenir aux pistes et tout ça. Dès que les portes se sont ouvertes, ils ont été dans tous les sens et à toute vitesse. Ils sont comme ça. C'est ce qui fait en sorte qu'ils sont bons. On ne peux pas les envelopper dans du coton."
C'est une philosophie soutenue par l'ancien pilote de F1 Jacques Laffite : "Ma position a toujours été de dire qu'il est logique de la part d'une écurie de laisser libre un garçon qui prend des risques tous les dimanches sur un Grand Prix de F1, et ce même s'il s'agit d'activités dangereuses", a-t-il expliqué à L'Équipe.
Mais il ajoutait un bémol : "Un pilote de F1 représente une équipe d'environ 700 personnes, des groupes très importants dans le monde entier, et on se doit certainement, lorsque l'on est une écurie, d'émettre des réserves sur ce genre de cas."
L'équilibre nécessaire
Éric Boullier, patron de l'écurie Renault, n'a pas voulu imposer de restrictions sur Kubica. Et même si son pilote-vedette pourrait rater la saison 2011, il a défendu cette décision : "Le rallye, c'est vital pour Robert. C'est un équilibre pour lui. À partir de là, c'est un commun accord. On connaissait les risques. Lui aussi", élaborait-il dimanche, le jour d l'accident.
Plus tard, Boullier a voulu relativiser en disant que Kubica aurait pu se faire frapper par un bus en allant chercher du pain. Certains pourraient lui répondre qu'il s'agit d'une activité certainement moins dangereuse qu'un rallye à haute vitesse.
Devrait-on vraiment empêcher un pilote de F1 de piloter autre chose de temps à autre ? Boullier a un bon argument, Theissen aussi. Suffit de trouver le bon équilibre entre ces deux absolus.