Les F1 ne font pas vibrer la Grande Muraille. Bonne nouvelle !
Que les anti-corrida m’excusent par avance de l’exemple choisi, mais il illustre, on ne peut mieux le propos du jour. Imagine-t-on une course de taureaux ailleurs que dans les arènes, espagnoles, françaises ou mexicaines où cette « tradition » perdure et où se pressent toujours les aficionados ? Impossible. De la même manière, il ne viendrait à l’idée de personne d’organiser une compétition de cricket ailleurs que dans ses bastions historiques d’Angleterre, d’Australie, d’Inde et du Pakistan.
Même l’Ecosse ne s’est jamais risquée ni proposée de servir de cadre à ce jeu incompréhensible pour les autres pays de la planète. La F1 rassemble à l’évidence un spectre beaucoup plus large de passionnés, mais voilà une bonne dizaine d’années que ses promoteurs, Bernie Ecclestone en tête, oeuvrent à sa mondialisation au mépris des circuits sur lesquels elle a construit sa légende. Il faut s’ouvrir au pays émergents nous rabâche-t-on sans cesse. Il faut permettre à ce sport de conquérir de nouveaux marchés en termes d’audience, l’Europe, pour ne parler que d’elle, ne suffisant plus à assurer les coûts exponentiels générés par l’organisation d’un grand prix.
Des gouvernements soucieux d’améliorer leur image à l’étranger, quand il ne s’agit pas simplement de montrer que l’on existe, sont prêts à dépenser des fortunes pour profiter de l’exposition médiatique que leur offre, une fois l’an, l’accueil d’une manche du championnat du monde des conducteurs. Singapour constitue le dernier exemple, apparemment très réussi, de cette nouvelle tendance, pour beaucoup inéluctable. Or voilà que ce matin, des nouvelles venues de Chine nous apprennent qu’au pays où fût inventée la poudre, la F1 s’apprête à faire long feu. Les F1 ne font pas vibrer la Grande Muraille, pas plus que le milliard et demi d’habitants qui vit derrière. Les organisateurs du grand prix de Chine, qui doivent déjà faire leur deuil de leur sponsor principal Sinopec dès l’année prochaine, s’interrogent sérieusement sur l’intérêt de renouveler le contrat au-delà de sa date d’échéance en 2010.
Mauvaise en apparence, cette nouvelle en est peut-être une bonne pour tous les fans de F1 qui ont vu, lors du dernier grand prix de Shanghai, ces tribunes interdites au public et transformées le temps d’un week-end en immenses panneaux publicitaires pour masquer l’absence cruelle de spectateurs. Et donc de revenus directs pour les organisateurs. C’est en tout cas le premier signe tangible que la F1 ne peut pas et ne doit pas se couper de ses bases en supprimant aujourd’hui le grand prix de France, demain le grand prix de Grande-Bretagne et après-demain ceux d’Italie et de Belgique. Quoiqu’en pensent les grands argentiers de la discipline dont l’aveuglement rappelle étrangement le comportement de ces financiers qui viennent de précipiter le monde dans la crise que l’on connaît.
Lors d’une visite au circuit Paul Ricard pour un papier vantant à juste titre les magnifiques installations développées au Castellet, j’avais abordé le sujet avec Philippe Gurdjian qui s’occupe aujourd’hui du prochain grand prix d’Abu Dhabi. Le grand prix de France était déjà en balance à Magny Cours et Philippe, dont chacun connaît la proximité avec Bernie Ecclestone, évoquait la possibilité d’accueillir la course au Paul Ricard. « Mais vous n’avez pas de tribunes », lui fis-je alors remarqué. « Pas de problèmes. On peut en installer rapidement, mais on peut aussi organiser la course à huis clos, juste pour les télés » me répondit-il presque étonné de devoir constater mon incrédulité et mon opposition face à une telle perspective. L’anecdote traduit bien la fausse route que prend la F1 en négligeant de surcroît l’Amérique du Nord (Etats-Unis/Canada) et l’Europe, ses bases traditionnelles. Depuis cet épisode, une course de FIA-GT a été disputée à huis clos au Castellet. Un fiasco total. Tous les concurrents se sont juré de ne plus jamais participer à une telle mascarade, même si la course a bien eu lieu et s’est déroulée normalement.
C’est pourtant cette piste qui est poursuivie en F1 où, sans être à huis clos pour le seul bénéfice des télévisions, les grands prix se déroulent devant des tribunes désespérément vides. En Chine donc, dans une des régions les plus peuplées du monde mais aussi en Turquie à vingt kilomètres d’une agglomération, Istanbul, avoisinant les 10 millions d’habitants, à Bahrain et peut-être demain à Abu Dhabi une fois passé l’effet de curiosité qui attirera en 2009 un public moyen-oriental pour qui la F1 n’est rien d’autre qu’un sport bruyant où importe davantage le côté glamour qu’il véhicule que l’aspect sportif. La Malaisie n’est guère mieux lotie côté public, avec, en plus, un scandale en devenir, les opposants s’indignant chaque année du gouffre financier que le grand prix représente pour les finances publiques. Loin de ses bases, la F1 qui va elle aussi devoir se serrer la ceinture dans les années à venir, gagnera un peu d’argent tout de suite mais deviendra vite ce que Luca di Montezemolo dénonçait récemment : « un spectacle indigne d’intérêt ».
José Carron
PS : Belle synthèse de Mr CARRON les GP " évènementiels " risquent de fleurir en Asie pour.............quelques années , et puis lassés de ce sport qui n'intérresse presque personne là bas on liquidera tout, l'Europe est LE berceau depuis plusieurs décennies de la F1 , je réitère toujours et encore que Mr Ecclestone ne se préoccupe que de son portefeuille après, que derrière lui dans quelques années il n'en reste qu'un jeu de massacre il s'en tape le C*L !.
BLUETRACK
Que les anti-corrida m’excusent par avance de l’exemple choisi, mais il illustre, on ne peut mieux le propos du jour. Imagine-t-on une course de taureaux ailleurs que dans les arènes, espagnoles, françaises ou mexicaines où cette « tradition » perdure et où se pressent toujours les aficionados ? Impossible. De la même manière, il ne viendrait à l’idée de personne d’organiser une compétition de cricket ailleurs que dans ses bastions historiques d’Angleterre, d’Australie, d’Inde et du Pakistan.
Même l’Ecosse ne s’est jamais risquée ni proposée de servir de cadre à ce jeu incompréhensible pour les autres pays de la planète. La F1 rassemble à l’évidence un spectre beaucoup plus large de passionnés, mais voilà une bonne dizaine d’années que ses promoteurs, Bernie Ecclestone en tête, oeuvrent à sa mondialisation au mépris des circuits sur lesquels elle a construit sa légende. Il faut s’ouvrir au pays émergents nous rabâche-t-on sans cesse. Il faut permettre à ce sport de conquérir de nouveaux marchés en termes d’audience, l’Europe, pour ne parler que d’elle, ne suffisant plus à assurer les coûts exponentiels générés par l’organisation d’un grand prix.
Des gouvernements soucieux d’améliorer leur image à l’étranger, quand il ne s’agit pas simplement de montrer que l’on existe, sont prêts à dépenser des fortunes pour profiter de l’exposition médiatique que leur offre, une fois l’an, l’accueil d’une manche du championnat du monde des conducteurs. Singapour constitue le dernier exemple, apparemment très réussi, de cette nouvelle tendance, pour beaucoup inéluctable. Or voilà que ce matin, des nouvelles venues de Chine nous apprennent qu’au pays où fût inventée la poudre, la F1 s’apprête à faire long feu. Les F1 ne font pas vibrer la Grande Muraille, pas plus que le milliard et demi d’habitants qui vit derrière. Les organisateurs du grand prix de Chine, qui doivent déjà faire leur deuil de leur sponsor principal Sinopec dès l’année prochaine, s’interrogent sérieusement sur l’intérêt de renouveler le contrat au-delà de sa date d’échéance en 2010.
Mauvaise en apparence, cette nouvelle en est peut-être une bonne pour tous les fans de F1 qui ont vu, lors du dernier grand prix de Shanghai, ces tribunes interdites au public et transformées le temps d’un week-end en immenses panneaux publicitaires pour masquer l’absence cruelle de spectateurs. Et donc de revenus directs pour les organisateurs. C’est en tout cas le premier signe tangible que la F1 ne peut pas et ne doit pas se couper de ses bases en supprimant aujourd’hui le grand prix de France, demain le grand prix de Grande-Bretagne et après-demain ceux d’Italie et de Belgique. Quoiqu’en pensent les grands argentiers de la discipline dont l’aveuglement rappelle étrangement le comportement de ces financiers qui viennent de précipiter le monde dans la crise que l’on connaît.
Lors d’une visite au circuit Paul Ricard pour un papier vantant à juste titre les magnifiques installations développées au Castellet, j’avais abordé le sujet avec Philippe Gurdjian qui s’occupe aujourd’hui du prochain grand prix d’Abu Dhabi. Le grand prix de France était déjà en balance à Magny Cours et Philippe, dont chacun connaît la proximité avec Bernie Ecclestone, évoquait la possibilité d’accueillir la course au Paul Ricard. « Mais vous n’avez pas de tribunes », lui fis-je alors remarqué. « Pas de problèmes. On peut en installer rapidement, mais on peut aussi organiser la course à huis clos, juste pour les télés » me répondit-il presque étonné de devoir constater mon incrédulité et mon opposition face à une telle perspective. L’anecdote traduit bien la fausse route que prend la F1 en négligeant de surcroît l’Amérique du Nord (Etats-Unis/Canada) et l’Europe, ses bases traditionnelles. Depuis cet épisode, une course de FIA-GT a été disputée à huis clos au Castellet. Un fiasco total. Tous les concurrents se sont juré de ne plus jamais participer à une telle mascarade, même si la course a bien eu lieu et s’est déroulée normalement.
C’est pourtant cette piste qui est poursuivie en F1 où, sans être à huis clos pour le seul bénéfice des télévisions, les grands prix se déroulent devant des tribunes désespérément vides. En Chine donc, dans une des régions les plus peuplées du monde mais aussi en Turquie à vingt kilomètres d’une agglomération, Istanbul, avoisinant les 10 millions d’habitants, à Bahrain et peut-être demain à Abu Dhabi une fois passé l’effet de curiosité qui attirera en 2009 un public moyen-oriental pour qui la F1 n’est rien d’autre qu’un sport bruyant où importe davantage le côté glamour qu’il véhicule que l’aspect sportif. La Malaisie n’est guère mieux lotie côté public, avec, en plus, un scandale en devenir, les opposants s’indignant chaque année du gouffre financier que le grand prix représente pour les finances publiques. Loin de ses bases, la F1 qui va elle aussi devoir se serrer la ceinture dans les années à venir, gagnera un peu d’argent tout de suite mais deviendra vite ce que Luca di Montezemolo dénonçait récemment : « un spectacle indigne d’intérêt ».
José Carron
PS : Belle synthèse de Mr CARRON les GP " évènementiels " risquent de fleurir en Asie pour.............quelques années , et puis lassés de ce sport qui n'intérresse presque personne là bas on liquidera tout, l'Europe est LE berceau depuis plusieurs décennies de la F1 , je réitère toujours et encore que Mr Ecclestone ne se préoccupe que de son portefeuille après, que derrière lui dans quelques années il n'en reste qu'un jeu de massacre il s'en tape le C*L !.
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