De l'influence des pilotes sur les audiences télé dans leur pays et sur la popularité de la Formule 1 en général.
Alonso et Schumacher en conversation ; chacun a donné un grand élan à la popularité de la F1 dans son pays
Lors de la manche d'ouverture de la saison 2010 à Bahreïn, le retour de Michael Schumacher s'est accompagné d'une hausse de 50 % de l'audience en Allemagne, selon l'institut IFM Sports Marketing Surveys, plus de 10,5 millions d'Allemands ont laissé tomber leur dimanche matin pour regarder leur héros retrouver la piste après une absence de trois ans.
Les fans allemands n'étaient pas les seuls à célébrer le retour de Schumacher. Bernie Ecclestone, président du Formula One Group, est celui qui a le plus à gagner. Lorsque Schumacher a piloté pour la dernière fois en 2006, les droits télévisuels pour l'Allemagne se vendaient pour une somme énorme, soit 90 M$. Depuis ils sont tombés à 49 M$. Si l'intérêt généré par son retour ne s'amenuise pas, cette valeur aura sans aucun doute augmenté lorsqu'Ecclestone renégociera le contrat de la télé allemande.
Ce n'est donc pas surprenant qu'Ecclestone ait donné son appui à Schumacher lorsqu'il a déclaré la semaine dernière que "quiconque critique Michael a tort. Il mérite mieux. Je dirais qu'il ne faudrait pas sous-estimer Michael. Laissez-lui le temps de s'adapter à la nouvelle voiture et aux nouveaux pneus". Schumacher représente une bonne somme d'argent et Ecclestone en est bien conscient car il a déjà vu ça par le passé.
À mesure que Schumacher accumulait les victoires, le sport s'enrichissait par les investissements effectués par des sponsors allemands, des circuits allemands, des constructeurs allemands et même par les propriétaires allemands des droits commerciaux.
En 1990, avant Schumacher, la Formule 1 était un sport relativement inconnu en Allemagne. Aucun pilote allemand n'avait remporté une course depuis 16 ans et la F1 apparaissait rarement à la télé. Lors de la première saison complète de Schumacher en 1992, chaque Grand Prix rassemblait 1,8 million de téléspectateurs. Schumacher s'est alors mis à gagner, et la popularité de la F1 en Allemagne s'est envolée.
En 1995, lorsque Schumacher a remporté le titre une deuxième fois, l'auditoire allemand avait grimpé à 5,6 millions par course. En 2001, dixième anniversaire de l'arrivée de Schumacher dans ce sport, l'audience dépassait les 10 millions.
Soudainement toute l'Allemagne était fan de F1 et c'était une bonne chose pour le sport. À mesure que Schumacher accumulait les victoires, le sport s'enrichissait par les investissements effectués par des sponsors allemands, des circuits allemands, des constructeurs allemands et même par les propriétaires allemands des droits commerciaux. De grandes marques allemandes telles que BMW, Allianz et DHL voulaient toutes s'impliquer.
Cela devrait être surnommé l'Effet Schumacher, mais il n'y a pas que le champion allemand qui ait développé l'intérêt d'un marché en particulier de cette façon. Le phénomène s'est répété en Espagne avec Fernando Alonso.
À Barcelone, Alonso roule devant son public en 2006
Sutton Images
Les pilotes espagnols n'avaient pas un bon palmarès en F1 avant Alonso. La nation n'avait réussi qu'un seul podium, saisi par le Marquis Alfonso de Portago lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1956. L'Espagne s'intéressait pas à la F1, mais la F1 était très intéressée à l'Espagne. En tant que plus grand marché d'Europe ne s'étant pas entiché de ce sport, il s'agissait d'une cible importante pour Ecclestone qui voyait bien son grand potentiel inexploité. Alonso est apparu comme une aubaine car il n'existe pas de méthode plus facile pour intéresser un pays à la F1 que de lui trouver un pilote vedette.
En Espagne, la Formule 1 est maintenant l'un des spectacles sportifs les plus regardés. Partie de rien en 2002, l'audience culminait à 10,5 millions de téléspectateurs à son plus fort. Le diffuseur espagnol Telecinco dévoilait une augmentation de 57.2% de ses revenus publicitaires liés à sa retransmission de la F1.
Alors qu'Alonso accumulait les victoires, le diffuseur espagnol Telecinco dévoilait une augmentation de 57.2% de ses revenus publicitaires liés à sa retransmission de la F1
Le Grand Prix d'Espagne, sur le Circuit de Catalunya, a également bénéficié de cette vague d'intérêt envers Alonso. Il y a une décennie, il s'agissait d'une des courses les moins fréquentées, dépendante des fans étrangers pour remplir ses gradins. On comptait 65 000 personnes pendant la course de 1998, laissant le circuit à moitié vide ou presque. La foule a grimpé à 96 000 en 2003, la première année d'Alonso chez Renault ; en 2005 la course était présentée à guichets fermés pour la première fois de son histoire avec 115 900 personnes sur place pendant que des billets à 150 $ changeaient de mains pour près de 4000 $ sur le marché noir. Il n'y avait qu'une solution pour 2006 : construire de nouveaux gradins. Les nouvelles installations ont coûté 20 M$ mais le promoteur a été bien récompensé. 130 000 personnes sont passées au guichet.
Pour 2007, une autre tribune de 2000 places a été ajoutée et les spectateurs ont alors atteint le nombre record de 141 000. Et ce n'était pas que le Grand Prix qui attirait les foules. Les essais pré-saison comptaient plus de 30 000 spectateurs pendant qu'un événement du Renault F1 Roadshow présenté à Séville attirait plus de 280 000 personnes en 2006.
La banque espagnole Santander est maintenant un des plus grands sponsors, dépensant un montant annuel estimé à 50 M$ pour être présent sur les livrées des Ferrari, l'équipe d'Alonso, en plus de 4 M$ chez McLaren et autour de 25 M$ en espace publicitaire en bords des circuits.
Mais malheureusement pour la F1, des pilotes comme Schumacher et Alonso ne se pointent pas très souvent et deviner d'où arrivera la prochaine grande vedette n'est pas une chose facile. La Russie, le Mexique, l'Inde et la Chine sont des marchés inexploités, mais tant qu'un pilote au talent spécial n'apparaît pas, ils demeureront en marge de ce sport.
Alonso et Schumacher en conversation ; chacun a donné un grand élan à la popularité de la F1 dans son pays
Lors de la manche d'ouverture de la saison 2010 à Bahreïn, le retour de Michael Schumacher s'est accompagné d'une hausse de 50 % de l'audience en Allemagne, selon l'institut IFM Sports Marketing Surveys, plus de 10,5 millions d'Allemands ont laissé tomber leur dimanche matin pour regarder leur héros retrouver la piste après une absence de trois ans.
Les fans allemands n'étaient pas les seuls à célébrer le retour de Schumacher. Bernie Ecclestone, président du Formula One Group, est celui qui a le plus à gagner. Lorsque Schumacher a piloté pour la dernière fois en 2006, les droits télévisuels pour l'Allemagne se vendaient pour une somme énorme, soit 90 M$. Depuis ils sont tombés à 49 M$. Si l'intérêt généré par son retour ne s'amenuise pas, cette valeur aura sans aucun doute augmenté lorsqu'Ecclestone renégociera le contrat de la télé allemande.
Ce n'est donc pas surprenant qu'Ecclestone ait donné son appui à Schumacher lorsqu'il a déclaré la semaine dernière que "quiconque critique Michael a tort. Il mérite mieux. Je dirais qu'il ne faudrait pas sous-estimer Michael. Laissez-lui le temps de s'adapter à la nouvelle voiture et aux nouveaux pneus". Schumacher représente une bonne somme d'argent et Ecclestone en est bien conscient car il a déjà vu ça par le passé.
À mesure que Schumacher accumulait les victoires, le sport s'enrichissait par les investissements effectués par des sponsors allemands, des circuits allemands, des constructeurs allemands et même par les propriétaires allemands des droits commerciaux.
En 1990, avant Schumacher, la Formule 1 était un sport relativement inconnu en Allemagne. Aucun pilote allemand n'avait remporté une course depuis 16 ans et la F1 apparaissait rarement à la télé. Lors de la première saison complète de Schumacher en 1992, chaque Grand Prix rassemblait 1,8 million de téléspectateurs. Schumacher s'est alors mis à gagner, et la popularité de la F1 en Allemagne s'est envolée.
En 1995, lorsque Schumacher a remporté le titre une deuxième fois, l'auditoire allemand avait grimpé à 5,6 millions par course. En 2001, dixième anniversaire de l'arrivée de Schumacher dans ce sport, l'audience dépassait les 10 millions.
Soudainement toute l'Allemagne était fan de F1 et c'était une bonne chose pour le sport. À mesure que Schumacher accumulait les victoires, le sport s'enrichissait par les investissements effectués par des sponsors allemands, des circuits allemands, des constructeurs allemands et même par les propriétaires allemands des droits commerciaux. De grandes marques allemandes telles que BMW, Allianz et DHL voulaient toutes s'impliquer.
Cela devrait être surnommé l'Effet Schumacher, mais il n'y a pas que le champion allemand qui ait développé l'intérêt d'un marché en particulier de cette façon. Le phénomène s'est répété en Espagne avec Fernando Alonso.
À Barcelone, Alonso roule devant son public en 2006
Sutton Images
Les pilotes espagnols n'avaient pas un bon palmarès en F1 avant Alonso. La nation n'avait réussi qu'un seul podium, saisi par le Marquis Alfonso de Portago lors du Grand Prix de Grande-Bretagne 1956. L'Espagne s'intéressait pas à la F1, mais la F1 était très intéressée à l'Espagne. En tant que plus grand marché d'Europe ne s'étant pas entiché de ce sport, il s'agissait d'une cible importante pour Ecclestone qui voyait bien son grand potentiel inexploité. Alonso est apparu comme une aubaine car il n'existe pas de méthode plus facile pour intéresser un pays à la F1 que de lui trouver un pilote vedette.
En Espagne, la Formule 1 est maintenant l'un des spectacles sportifs les plus regardés. Partie de rien en 2002, l'audience culminait à 10,5 millions de téléspectateurs à son plus fort. Le diffuseur espagnol Telecinco dévoilait une augmentation de 57.2% de ses revenus publicitaires liés à sa retransmission de la F1.
Alors qu'Alonso accumulait les victoires, le diffuseur espagnol Telecinco dévoilait une augmentation de 57.2% de ses revenus publicitaires liés à sa retransmission de la F1
Le Grand Prix d'Espagne, sur le Circuit de Catalunya, a également bénéficié de cette vague d'intérêt envers Alonso. Il y a une décennie, il s'agissait d'une des courses les moins fréquentées, dépendante des fans étrangers pour remplir ses gradins. On comptait 65 000 personnes pendant la course de 1998, laissant le circuit à moitié vide ou presque. La foule a grimpé à 96 000 en 2003, la première année d'Alonso chez Renault ; en 2005 la course était présentée à guichets fermés pour la première fois de son histoire avec 115 900 personnes sur place pendant que des billets à 150 $ changeaient de mains pour près de 4000 $ sur le marché noir. Il n'y avait qu'une solution pour 2006 : construire de nouveaux gradins. Les nouvelles installations ont coûté 20 M$ mais le promoteur a été bien récompensé. 130 000 personnes sont passées au guichet.
Pour 2007, une autre tribune de 2000 places a été ajoutée et les spectateurs ont alors atteint le nombre record de 141 000. Et ce n'était pas que le Grand Prix qui attirait les foules. Les essais pré-saison comptaient plus de 30 000 spectateurs pendant qu'un événement du Renault F1 Roadshow présenté à Séville attirait plus de 280 000 personnes en 2006.
La banque espagnole Santander est maintenant un des plus grands sponsors, dépensant un montant annuel estimé à 50 M$ pour être présent sur les livrées des Ferrari, l'équipe d'Alonso, en plus de 4 M$ chez McLaren et autour de 25 M$ en espace publicitaire en bords des circuits.
Mais malheureusement pour la F1, des pilotes comme Schumacher et Alonso ne se pointent pas très souvent et deviner d'où arrivera la prochaine grande vedette n'est pas une chose facile. La Russie, le Mexique, l'Inde et la Chine sont des marchés inexploités, mais tant qu'un pilote au talent spécial n'apparaît pas, ils demeureront en marge de ce sport.