"On est sortis de la nuit avec deux voitures en tête", a résumé le patron de Peugeot Sport. "On a perdu la Peugeot confiée à Pescarolo, elle est totalement détruite mais c'est la course, le principal c'est que le pilote n'ait rien. Maintenant il faut tenir et gagner, parce que tenir pour tenir ça ne m'intéresse pas".
Puis, alors que le soleil se levait sur le circuit de la Sarthe, Quesnel a comparé cette course à l'ascension de l'Everest, lui qui avait envoyé tous ses hommes passer une semaine à Chamonix pour bien préparer leur long séjour au Mans: "C'est l'Everest, c'est jamais fini. On est au col sud et on attaque l'arête sommitale, mais ça ne va pas être simple".
La fin de la nuit mancelle a été plutôt hachée, la voiture de sécurité sortant trois fois entre 4h00 et 6h00 du matin, à cause du gros crash de Benoît Tréluyer dans la 908 N.17, puis pour nettoyer de l'huile sur la piste et enfin après une sortie de piste sans gravité d'une Porsche GT2.
Du coup, les voitures n'ont pu rouler à fond que pendant 50 minutes en l'espace de deux heures: "Ca m'a bien arrangé car c'était un tel combat avec les Audi que les voitures commencent à être usées", a reconnu Quesnel.
A neuf heures de l'arrivée de cette édition 2009, la Peugeot 908 N.9 du trio de "guerriers" Wurz-Gené-Brabham, le surnom donné par le patron, était toujours en tête, avec un tour d'avance sur la N.8 des "sprinteurs" Montagny, Bourdais et Sarrazin, partis en pole position.
L'Audi R15 N.1 des tenants, Capello, Kristensen et McNish, complétait le podium provisoire, à deux tours de la tête. "La dernière Audi est là et bien là. Ils nous ont obligés à augmenter le rythme, c'est ce qu'on a fait. On leur a montré qu'on est là", a ajouté Quesnel.
Pendant ce temps, chez Audi, l'opération "Eléphant Bleu" continuait: un gros nettoyage des radiateurs et des filtres à chaque arrêt au stand, ou presque, un peu comme chez Peugeot l'an dernier à la même heure.
"La piste est très sale, il y a beaucoup de gomme, de graviers et d'huile partout, à cause de toutes les sorties de route de la nuit", a expliqué Vanina Ickx, la fille de Jacky, sextuple vainqueur des 24 Heures.
Comme la plupart des concurrents n'ayant plus rien à gagner ou à perdre dans cette course, mais heureux de n'avoir pas rejoint la liste des 15 abandons, Vanina voulait prolonger le plaisir au volant de son proto Création Judd roulant à plus de 300 km/h dans la ligne droite des Hunaudières.