Après deux tiers de saison, non seulement Michael Schumacher est redevenu un pilote quelconque. En outre, il a fait preuve en Hongrie d'un comportement dangereux. Pourquoi ?
Alors que la trêve estivale met au repos les acteurs de la F1 jusqu'a la fin du mois d'août, il est temps de tirer un premier bilan du retour de Michael Schumacher. À 41 ans, le pilote le plus titré de l'Histoire de la F1, le plus populaire aussi, enchaîne les courses presque anonymes. En douze sorties, pas un podium pour le pilote aux 7 titres et 1369 points. Pire, que ce soit à Monaco, avec une tentative de dépassement à la sauvette sous régime de Voiture de Sécurité, ou pas plus tôt que lors du dernier Grand Prix, avec une manœuvre indélicate sur son ancien coéquipier Rubens Barrichello, le légendaire pilote allemand est dans le collimateur des commissaires qui l'ont sanctionné deux fois déjà pour des griefs dignes d'un rookie.
De plus, Schumacher peine sur le plan sportif. Sur les 12 qualifications, qui sont cette année pour la première fois depuis bien longtemps un pur exercice de vitesse avec réservoir vide, l'ancien pilote Ferrari a été dominée 10 fois par Nico Rosberg, son coéquipier. En course, la tendance est la même, 8 fois sur 12, Schumacher a terminé derrière son jeune compatriote. Si bien que l'écart entre les deux hommes est énorme au Championnat, Rosberg a marqué trois fois plus de points que Schumacher (94-38).
Qui aurait cru, quand Schumacher a annoncé, en début de saison, son retour à la compétition, que Rosberg aurait la partie si belle face à son auguste coéquipier. Au début de l'année, Barrichello, qui a partagé pendant six saisons le stand Ferrari avec Schumacher, conseillait à Rosberg de manière assez directe de ne pas rester au sein de la marque à l'Étoile. Or aujourd'hui le fils de Keke est dans une position idéale. Non seulement il est face à un coéquipier qui est moins fort que lui mais en plus ce dernier attire comme un paratonnerre toute la pression sur lui.
Qui aurait cru cela le 23 décembre 2009, quand toute l'Allemagne et une partie de la planète se faisait une fête à l'annonce du retour de Michael Schumacher ? Ils n'étaient sans doute pas nombreux pour parier que pour son retour Schumi "réussirait" la pire place de sa carrière dans une course qu'il a terminée, 15e à Valence pour le Grand Prix d'Europe. Car depuis qu'il est pilote de F1, voire même avant, en karting et en Endurance, Schumacher n'avait jamais été dominé par son coéquipier sur la longueur. Dès sa première pige, en 1991 chez Jordan, il collait deux secondes en qualification à Andrea De Cesaris, les dix autres coéquipiers qui allaient suivre, dont Nelson Piquet, Riccardo Patrese ou Martin Brundle, allaient souffrir tous de la comparaison avec l'Allemand. Sans parler de sa période Ferrari où les jeux étaient faits avant même le début de la saison tant l'équipe était construite autour de Schumacher, notamment par Ross Brawn, qu'il retrouve cette année chez Mercedes.
Or aujourd'hui des débutants, tels Jaime Alguersuari ou Nico Hülkenberg, lui règlent son compte régulièrement tandis qu'il n'est pas rare que sa Mercedes concède un tour sur les leaders.
Le Kaiser, qui a rapidement déclaré qu'il se donnait trois ans pour vaincre et qu'il ne serait pas forcément compétitif dès 2010, est donc dans une situation qu'il n'a jamais rencontrée malgré qu'il soit le pilote le plus expérimenté au haut niveau. Non seulement il a arrêté trois ans, se coupant des nombreuses évolutions de la F1 depuis 2006, mais il lui faut revenir dans la peau du pilote lambda qu'il ne fut finalement jamais, ayant brillé dès ses premiers tours de roue en F1 au Grand Prix de Belgique 1991. L'exercice n'est pas facile et il doit soulever de nombreuses questions dans la tête du champion, au sein du team et peut-être jusqu'autour de la table du conseil d'administration de Mercedes.
Schumacher affecte la sérénité pour expliquer ce que l'on décrira pudiquement comme des performances qui ne sont pas à la hauteur de sa gloire passée. Après avoir changé de châssis et malgré une séance d'essais privés à Rockingham grimée en tournage publicitaire, il affirme que la voiture et les pneus ne conviennent pas à son style de pilotage. Il est vrai que contrairement aux Ferrari du temps de sa splendeur, la W01 a été conçue avant son arrivée et sans trop tenir compte des desiderata du champion. Brawn affirme lui que les pneus avant sont pour beaucoup dans ses difficultés mais que ça ira mieux l'année prochaine, c'est ce que tout le monde promet chez Mercedes.
"Le retour de Michael Schumacher était une excellente chose pour la discipline, mais pour lui personnellement, c'est une énorme erreur", regrette Eddie Jordan, qui le fit débuter en F1. "Revenir à 41 ans, pour se battre avec des jeunes qui ont 20 ans de moins, est tout simplement contraire aux lois de la physique et de la médecine." Schumacher serait-il alors revenu, comme beaucoup le pensaient, avec une mentalité différente de celle des années Ferrari, où sa manière de gagner n'avait pas ravi tout le monde. "Il ramène avec lui quelque chose du passé qui n'est plus nécessaire aujourd'hui. Il s'est arrêté pendant trois ans mais il n'a pas du tout changé. C'est encore le même mec", répond Barrichello, après l'incident qui a valu à Schumacher un recul de 10 places sur la grille à Spa. "Je ne suis pas connu pour faire des cadeaux sur la piste. Si tu veux me dépasser, il va falloir te battre", lançait Schumacher après la course. Il s'excusera le lendemain sur son site Internet.
Tel est aujourd'hui l'ex-sportif le plus riche du monde que l'on sent comme un singe en hiver, dans une époque qui ne semble plus la sienne et dans une gamme de performances qu'il n'a jamais côtoyée. 2011 lui apportera-t-elle sa 92e victoire ou son 8e titre ? Cela fait encore partie du domaine du possible mais que la saison prochaine et la suivante nous renvoient l'image d'un Schumacher qui joue les premiers rôles serait déjà beaucoup. Il serait trop triste qu'un tel champion s'en aille entre 15e places et sanctions disciplinaires.
Alors que la trêve estivale met au repos les acteurs de la F1 jusqu'a la fin du mois d'août, il est temps de tirer un premier bilan du retour de Michael Schumacher. À 41 ans, le pilote le plus titré de l'Histoire de la F1, le plus populaire aussi, enchaîne les courses presque anonymes. En douze sorties, pas un podium pour le pilote aux 7 titres et 1369 points. Pire, que ce soit à Monaco, avec une tentative de dépassement à la sauvette sous régime de Voiture de Sécurité, ou pas plus tôt que lors du dernier Grand Prix, avec une manœuvre indélicate sur son ancien coéquipier Rubens Barrichello, le légendaire pilote allemand est dans le collimateur des commissaires qui l'ont sanctionné deux fois déjà pour des griefs dignes d'un rookie.
De plus, Schumacher peine sur le plan sportif. Sur les 12 qualifications, qui sont cette année pour la première fois depuis bien longtemps un pur exercice de vitesse avec réservoir vide, l'ancien pilote Ferrari a été dominée 10 fois par Nico Rosberg, son coéquipier. En course, la tendance est la même, 8 fois sur 12, Schumacher a terminé derrière son jeune compatriote. Si bien que l'écart entre les deux hommes est énorme au Championnat, Rosberg a marqué trois fois plus de points que Schumacher (94-38).
Qui aurait cru, quand Schumacher a annoncé, en début de saison, son retour à la compétition, que Rosberg aurait la partie si belle face à son auguste coéquipier. Au début de l'année, Barrichello, qui a partagé pendant six saisons le stand Ferrari avec Schumacher, conseillait à Rosberg de manière assez directe de ne pas rester au sein de la marque à l'Étoile. Or aujourd'hui le fils de Keke est dans une position idéale. Non seulement il est face à un coéquipier qui est moins fort que lui mais en plus ce dernier attire comme un paratonnerre toute la pression sur lui.
Qui aurait cru cela le 23 décembre 2009, quand toute l'Allemagne et une partie de la planète se faisait une fête à l'annonce du retour de Michael Schumacher ? Ils n'étaient sans doute pas nombreux pour parier que pour son retour Schumi "réussirait" la pire place de sa carrière dans une course qu'il a terminée, 15e à Valence pour le Grand Prix d'Europe. Car depuis qu'il est pilote de F1, voire même avant, en karting et en Endurance, Schumacher n'avait jamais été dominé par son coéquipier sur la longueur. Dès sa première pige, en 1991 chez Jordan, il collait deux secondes en qualification à Andrea De Cesaris, les dix autres coéquipiers qui allaient suivre, dont Nelson Piquet, Riccardo Patrese ou Martin Brundle, allaient souffrir tous de la comparaison avec l'Allemand. Sans parler de sa période Ferrari où les jeux étaient faits avant même le début de la saison tant l'équipe était construite autour de Schumacher, notamment par Ross Brawn, qu'il retrouve cette année chez Mercedes.
Or aujourd'hui des débutants, tels Jaime Alguersuari ou Nico Hülkenberg, lui règlent son compte régulièrement tandis qu'il n'est pas rare que sa Mercedes concède un tour sur les leaders.
Le Kaiser, qui a rapidement déclaré qu'il se donnait trois ans pour vaincre et qu'il ne serait pas forcément compétitif dès 2010, est donc dans une situation qu'il n'a jamais rencontrée malgré qu'il soit le pilote le plus expérimenté au haut niveau. Non seulement il a arrêté trois ans, se coupant des nombreuses évolutions de la F1 depuis 2006, mais il lui faut revenir dans la peau du pilote lambda qu'il ne fut finalement jamais, ayant brillé dès ses premiers tours de roue en F1 au Grand Prix de Belgique 1991. L'exercice n'est pas facile et il doit soulever de nombreuses questions dans la tête du champion, au sein du team et peut-être jusqu'autour de la table du conseil d'administration de Mercedes.
Schumacher affecte la sérénité pour expliquer ce que l'on décrira pudiquement comme des performances qui ne sont pas à la hauteur de sa gloire passée. Après avoir changé de châssis et malgré une séance d'essais privés à Rockingham grimée en tournage publicitaire, il affirme que la voiture et les pneus ne conviennent pas à son style de pilotage. Il est vrai que contrairement aux Ferrari du temps de sa splendeur, la W01 a été conçue avant son arrivée et sans trop tenir compte des desiderata du champion. Brawn affirme lui que les pneus avant sont pour beaucoup dans ses difficultés mais que ça ira mieux l'année prochaine, c'est ce que tout le monde promet chez Mercedes.
"Le retour de Michael Schumacher était une excellente chose pour la discipline, mais pour lui personnellement, c'est une énorme erreur", regrette Eddie Jordan, qui le fit débuter en F1. "Revenir à 41 ans, pour se battre avec des jeunes qui ont 20 ans de moins, est tout simplement contraire aux lois de la physique et de la médecine." Schumacher serait-il alors revenu, comme beaucoup le pensaient, avec une mentalité différente de celle des années Ferrari, où sa manière de gagner n'avait pas ravi tout le monde. "Il ramène avec lui quelque chose du passé qui n'est plus nécessaire aujourd'hui. Il s'est arrêté pendant trois ans mais il n'a pas du tout changé. C'est encore le même mec", répond Barrichello, après l'incident qui a valu à Schumacher un recul de 10 places sur la grille à Spa. "Je ne suis pas connu pour faire des cadeaux sur la piste. Si tu veux me dépasser, il va falloir te battre", lançait Schumacher après la course. Il s'excusera le lendemain sur son site Internet.
Tel est aujourd'hui l'ex-sportif le plus riche du monde que l'on sent comme un singe en hiver, dans une époque qui ne semble plus la sienne et dans une gamme de performances qu'il n'a jamais côtoyée. 2011 lui apportera-t-elle sa 92e victoire ou son 8e titre ? Cela fait encore partie du domaine du possible mais que la saison prochaine et la suivante nous renvoient l'image d'un Schumacher qui joue les premiers rôles serait déjà beaucoup. Il serait trop triste qu'un tel champion s'en aille entre 15e places et sanctions disciplinaires.
Dernière édition par Bluetrack le Mar 10 Aoû - 17:02, édité 1 fois