Il faudrait être un véritable parieur pour prédire qui sera champion du monde cette année, et à quatre courses de la fin, c'est un scénario superbe pour la Formule 1. Je ne serais pas surpris qu'il s'agisse de Mark Webber ; je ne serais pas surpris qu'il s'agisse de Fernando Alonso. Ça pourrait être n'importe qui parmi le top 5, c'est grand ouvert.
Les voitures semblent assez égales, mais il est évident que certains circuits favoriseront certaines équipes. Je sais d'expérience ce qu'implique se battre pour le championnat. Ce titre sera décidé par les forces et les faiblesses des pilotes eux-mêmes.
Mark Webber est actuellement en tête. Il a fait un superbe travail et je crois que lui et son équipe (Red Bull) sauront garder l'avantage. Pour moi, Il est le favori pour le titre à ce pont-ci, mais absolument rien n'est certain. Il a été très constant au cours des dernières épreuves, et cela sera très important lorsque les comptes seront faits. Son expérience est rentable, et même s'il n'a jamais été dans une telle situation auparavant, je crois qu'il a de très bonnes chances de remporter le titre.
Son plus féroce compétiteur est Fernando Alonso, celui qui le suit dans le classement. Le pilote Ferrari a accompli tout un boulot au cours des deux dernières épreuves : il est aujourd'hui aussi fiable qu'il l'était il y a quelques années, et aussi rapide qu'un double champion du monde devrait l'être. Il faut se rappeler que l'écart est de 11 points seulement ; en utilisant l'ancien barème, c'est l'équivalent de quatre ou cinq points. Même si vous ne croyez pas la Ferrari aussi compétitive que la Red Bull, Alonso ne peut être exclus. Ferrari savait très bien comment gagner des titres pendant l'ère Schumacher et je crois que nous voyons la réémergence de cela avec Alonso.
Si Ferrari remporte le titre, je sais que plusieurs personnes vont soulever la controverse des consignes d'équipes qui a eu lieu suite au Grand Prix d'Espagne : ces personnes diront que le championnat est entaché. Je ne suis pas du tout d'accord. J'avoue que Ferrari a très mal géré la situation, mais je pense que la réglementation sur les consignes d'équipes sera bientôt libéralisée et que nous nous souviendrons du GP d'Allemagne 2010 comme d'une sorte d'irrégularité au niveau du règlement plutôt qu'une décision sinistre de la part de Ferrari.
En troisième place, nous avons Lewis Hamilton. Lors des deux dernières manches, il s'est placé dans des situations où il n'aurait probablement pas dû se retrouver. À Monza, il a forcé la note contre Felipe Massa ; son accident n'aurait jamais dû avoir lieu. J'aime son pilotage agressif, mais dans ce cas-ci il aurait mieux fait de patienter un peu pendant le premier tour. Il aurait pu faire ses preuves plus tard.
Il a tendance a frapper trop fort trop vite, et c'est ce que nous avons encore vu à Singapour, immédiatement après la rentrée aux stands de la voiture de sécurité, quand Hamilton a tenté une manœuvre contre Mark Webber. Il n'y a rien de mal à sauter sur les opportunités qui s'offrent à nous, mais il aurait dû savoir, dans un cas comme dans l'autre, que les risques étaient grands.
Mais il ne faudrait pas oublier que la combinaison Hamilton et McLaren est une des meilleures en Formule 1. Il s'agit d'une écurie bien ficelée qui a su placer Hamilton dans une très bonne position malgré ses récentes erreurs. Ils sont encore tout à fait capables de remporter des courses. Plus que toute autre équipe, on sent qu'elle saura profiter des erreurs de ses rivales. Cela pourrait faire la différence entre gagner ou perdre ce championnat.
Sebastian Vettel est un autre pilote ayant commis d'importantes erreurs cette année. Ne serait-ce que pour sa rapidité, il devrait mener le championnat. Je dirais que Vettel est plus talentueux que son coéquipier Webber, mais Webber est plus calculateur. Ce qu'il perd en vitesse pure, il reprend en savoir-faire. Pour prouver ce point, Vettel a signé sept pole positions mais seulement deux victoires, tandis que Webber a signé cinq poles et quatre victoires..
Je dirais que Vettel est trop impétueux. Il ressemble à Hamilton sur ce point et chacun d'eux doit faire appel à toute sa volonté pour freiner cette impétuosité. Ils doivent apprendre à attendre les opportunités au lieu de tenter l'impossible et se retrouver avec des abandons.
Le problème, pour tous les pilotes, c'est que la plus importante course est toujours celle dans laquelle ils se trouvent. Vettel en est un exemple extrême. S'il n'arrive pas à extraire tout le potentiel de sa voiture, il préfère tenter une manœuvre folle que se contenter d'un résultat moyen.
Mais je ne voudrais pas le voir perdre cette impétuosité, pas plus que Hamilton. Dans certaines circonstances, il s'agit d'une qualité importante. C'est quelque chose que j'ai dû contrôler pendant toute ma carrière. Une fois que vous avez trouvé le bon équilibre, ça devient un atout très considérable.
Ensuite, nous avons Jenson Button, un pilote très rapide et constant. Son véritable talent cette année, c'est son habileté à rester concentré pour profiter de toutes les opportunités. Il se sert de la pluie, de la voiture de sécurité ou des réglages pour trouver l'avantage que les autres ne remarquent pas. Sa décision de rentrer aux stands en Australie, la façon dont il a pris soin de ses pneus en Chine, sa décision de courir avec le F-duct en Italie : c'est du Button typique. Je ne crois pas que nous ayons vu une approche aussi claire et réfléchie de la part des autres.
Mais cela signifie aussi qu'il compte maintenant sur ce type de décision pour gagner le championnat, car son rythme de course ne sera pas suffisant pour combler son déficit de 25 points sur Webber. Le côté positif, c'est qu'il est le mieux placé pour profiter de la pluie ou de tout scénario inattendu. C'est la meilleure façon de très rapidement marquer beaucoup de points.
Donc, grâce à ces cinq pilotes, la fin du championnat s'annonce excellente. Ma seule inquiétude, c'est que la lutte au titre pourrait diminuer la qualité des courses. Nous avons déjà vu des pilotes courir pour des points plutôt que des victoires. Pour moi, ce n'est pas ça, la course automobile.
Au cours de ma carrière, j'ai toujours couru pour gagner ; j'admets que cela m'a coûté des titres. J'étais mon propre pire ennemi d'une certaine façon, mais je ne regrette pas du tout mon approche. Je suis un pilote de course et j'étais là pour prendre du plaisir. Pour moi, il n'y avait aucun plaisir à courir à moins d'y aller à fond. Et ça, ça veut dire se battre pour la victoire.
Pour contourner ce problème, il faudrait adopter le système de médailles proposé par Bernie Ecclestone, dans lequel le pilote ayant le plus de victoires remporte le championnat. À première vue, ça semble être une mauvaise idée, mais c'est surtout parce que nous n'aimons pas le changement dans ce sport. Je crois que si la chose se fait correctement et de manière intelligente, et avec l'approbation des pilotes, ce serait au bénéfice de la Formule 1.
Mais tout ça, c'est dans l'avenir. Pour l'instant, espérons que les pilotes continueront à se pousser à fond jusqu'à la fin du championnat.
Les voitures semblent assez égales, mais il est évident que certains circuits favoriseront certaines équipes. Je sais d'expérience ce qu'implique se battre pour le championnat. Ce titre sera décidé par les forces et les faiblesses des pilotes eux-mêmes.
Mark Webber est actuellement en tête. Il a fait un superbe travail et je crois que lui et son équipe (Red Bull) sauront garder l'avantage. Pour moi, Il est le favori pour le titre à ce pont-ci, mais absolument rien n'est certain. Il a été très constant au cours des dernières épreuves, et cela sera très important lorsque les comptes seront faits. Son expérience est rentable, et même s'il n'a jamais été dans une telle situation auparavant, je crois qu'il a de très bonnes chances de remporter le titre.
Son plus féroce compétiteur est Fernando Alonso, celui qui le suit dans le classement. Le pilote Ferrari a accompli tout un boulot au cours des deux dernières épreuves : il est aujourd'hui aussi fiable qu'il l'était il y a quelques années, et aussi rapide qu'un double champion du monde devrait l'être. Il faut se rappeler que l'écart est de 11 points seulement ; en utilisant l'ancien barème, c'est l'équivalent de quatre ou cinq points. Même si vous ne croyez pas la Ferrari aussi compétitive que la Red Bull, Alonso ne peut être exclus. Ferrari savait très bien comment gagner des titres pendant l'ère Schumacher et je crois que nous voyons la réémergence de cela avec Alonso.
Si Ferrari remporte le titre, je sais que plusieurs personnes vont soulever la controverse des consignes d'équipes qui a eu lieu suite au Grand Prix d'Espagne : ces personnes diront que le championnat est entaché. Je ne suis pas du tout d'accord. J'avoue que Ferrari a très mal géré la situation, mais je pense que la réglementation sur les consignes d'équipes sera bientôt libéralisée et que nous nous souviendrons du GP d'Allemagne 2010 comme d'une sorte d'irrégularité au niveau du règlement plutôt qu'une décision sinistre de la part de Ferrari.
En troisième place, nous avons Lewis Hamilton. Lors des deux dernières manches, il s'est placé dans des situations où il n'aurait probablement pas dû se retrouver. À Monza, il a forcé la note contre Felipe Massa ; son accident n'aurait jamais dû avoir lieu. J'aime son pilotage agressif, mais dans ce cas-ci il aurait mieux fait de patienter un peu pendant le premier tour. Il aurait pu faire ses preuves plus tard.
Il a tendance a frapper trop fort trop vite, et c'est ce que nous avons encore vu à Singapour, immédiatement après la rentrée aux stands de la voiture de sécurité, quand Hamilton a tenté une manœuvre contre Mark Webber. Il n'y a rien de mal à sauter sur les opportunités qui s'offrent à nous, mais il aurait dû savoir, dans un cas comme dans l'autre, que les risques étaient grands.
Mais il ne faudrait pas oublier que la combinaison Hamilton et McLaren est une des meilleures en Formule 1. Il s'agit d'une écurie bien ficelée qui a su placer Hamilton dans une très bonne position malgré ses récentes erreurs. Ils sont encore tout à fait capables de remporter des courses. Plus que toute autre équipe, on sent qu'elle saura profiter des erreurs de ses rivales. Cela pourrait faire la différence entre gagner ou perdre ce championnat.
Sebastian Vettel est un autre pilote ayant commis d'importantes erreurs cette année. Ne serait-ce que pour sa rapidité, il devrait mener le championnat. Je dirais que Vettel est plus talentueux que son coéquipier Webber, mais Webber est plus calculateur. Ce qu'il perd en vitesse pure, il reprend en savoir-faire. Pour prouver ce point, Vettel a signé sept pole positions mais seulement deux victoires, tandis que Webber a signé cinq poles et quatre victoires..
Je dirais que Vettel est trop impétueux. Il ressemble à Hamilton sur ce point et chacun d'eux doit faire appel à toute sa volonté pour freiner cette impétuosité. Ils doivent apprendre à attendre les opportunités au lieu de tenter l'impossible et se retrouver avec des abandons.
Le problème, pour tous les pilotes, c'est que la plus importante course est toujours celle dans laquelle ils se trouvent. Vettel en est un exemple extrême. S'il n'arrive pas à extraire tout le potentiel de sa voiture, il préfère tenter une manœuvre folle que se contenter d'un résultat moyen.
Mais je ne voudrais pas le voir perdre cette impétuosité, pas plus que Hamilton. Dans certaines circonstances, il s'agit d'une qualité importante. C'est quelque chose que j'ai dû contrôler pendant toute ma carrière. Une fois que vous avez trouvé le bon équilibre, ça devient un atout très considérable.
Ensuite, nous avons Jenson Button, un pilote très rapide et constant. Son véritable talent cette année, c'est son habileté à rester concentré pour profiter de toutes les opportunités. Il se sert de la pluie, de la voiture de sécurité ou des réglages pour trouver l'avantage que les autres ne remarquent pas. Sa décision de rentrer aux stands en Australie, la façon dont il a pris soin de ses pneus en Chine, sa décision de courir avec le F-duct en Italie : c'est du Button typique. Je ne crois pas que nous ayons vu une approche aussi claire et réfléchie de la part des autres.
Mais cela signifie aussi qu'il compte maintenant sur ce type de décision pour gagner le championnat, car son rythme de course ne sera pas suffisant pour combler son déficit de 25 points sur Webber. Le côté positif, c'est qu'il est le mieux placé pour profiter de la pluie ou de tout scénario inattendu. C'est la meilleure façon de très rapidement marquer beaucoup de points.
Donc, grâce à ces cinq pilotes, la fin du championnat s'annonce excellente. Ma seule inquiétude, c'est que la lutte au titre pourrait diminuer la qualité des courses. Nous avons déjà vu des pilotes courir pour des points plutôt que des victoires. Pour moi, ce n'est pas ça, la course automobile.
Au cours de ma carrière, j'ai toujours couru pour gagner ; j'admets que cela m'a coûté des titres. J'étais mon propre pire ennemi d'une certaine façon, mais je ne regrette pas du tout mon approche. Je suis un pilote de course et j'étais là pour prendre du plaisir. Pour moi, il n'y avait aucun plaisir à courir à moins d'y aller à fond. Et ça, ça veut dire se battre pour la victoire.
Pour contourner ce problème, il faudrait adopter le système de médailles proposé par Bernie Ecclestone, dans lequel le pilote ayant le plus de victoires remporte le championnat. À première vue, ça semble être une mauvaise idée, mais c'est surtout parce que nous n'aimons pas le changement dans ce sport. Je crois que si la chose se fait correctement et de manière intelligente, et avec l'approbation des pilotes, ce serait au bénéfice de la Formule 1.
Mais tout ça, c'est dans l'avenir. Pour l'instant, espérons que les pilotes continueront à se pousser à fond jusqu'à la fin du championnat.