La première manche de la saison se dessine enfin Down Under et l’heure est venue, si vous ne vous étiez pas encore gratté la tête à ce sujet, d’évaluer les forces en présence sur l’Albert Park… Spéculons un peu ! Et si Lotus Renault GP était la grande (bonne) surprise de Melbourne ?
D’abord, les chiffres : Lotus Renault GP disputera son premier Grand Prix en Australie le 27 mars dans ses couleurs noir et or. C’est donc un pléonasme que de dire que l’écurie ne compte aucune victoire au compteur. C’est pourtant faux ! Car la structure Renault F1 a pris 159 départs, signé 20 poles et remporté 20 victoires, aligné 13 meilleurs tours et inscrit un total de 933 points. Deux couronnes mondiales et une autre paire de titres constructeurs sont venus récompenser les efforts des hommes et femmes d’Enstone et Viry-Châtillon. C’était du temps du premier passage dans le team de Fernando Alonso.
Aujourd’hui, Renault attaque l’exercice 2011 avec un duo de pilotes ayant cumulativement pris le départ de 191 GP, sans en remporter un seul. Une caractéristique partagée avec Force India, Sauber, Virgin et Hispania Racing Team. Ceci dit, Lotus Renault, en dépit de soucis d’ordre procéduriers autour de son nom et de tensions hivernales avec Total, arrive plus forte techniquement que ces dernières saisons. L’audace a été de mise. Oublions Robert Kubica. Le présent, pour le team, c’est bien Nick Heidfeld. Ce sera à lui de faire monter la machine en haut des feuilles des temps le samedi et dimanche après-midi.
Une chose que l’on pourrait voir dès Melbourne. Ou même, seulement à Melbourne ! Le circuit urbain de la belle ville australienne est bosselé et n’offre que très peu d’adhérence. Une exploitation souple du moteur est nécessaire. Le bloc Renault, partagé avec Red Bull, est réputé en la matière. Très peu utilisé, sale, le circuit est également atypique dans le monde de la F1 et s’approche plus du type de circuit prisé par les championnats US. Les interventions de la voiture de sécurité y sont plus fréquentes qu’ailleurs, et avec une donne 2011 qui annonce visiblement des stratégies à 3 ou 4 arrêts pour changer les pneumatiques, désigner un vainqueur avant la course est un sacré coup de bluff car toute entrée en piste du pace-car peut ruiner un Grand Prix selon les arrêts. Les pneus et les disques de freins refroidissent, les nerfs et la tête chauffent, au contraire, quand tous rongent leur frein derrière le pace-car ou que des débris jonchent la piste. L’arrivée des nouveaux boutons et les nombreuses manipulations manuelles à réaliser en sortie de virage pour optimiser l’aileron arrière flexible et le KERS provoqueront à coup sûr des aléas de course et des erreurs dans les courbes lentes.
Grisés par l’excitation d’en découdre de nouveau, et quelque peu rouillés après l’hiver quand il s’agit de prendre un départ arrêté et de se frayer un chemin dans la meute, les pilotes commettent souvent quelques erreurs inhabituelles, notamment dans le premier virage ou au freinage du Turn 3. Une donne qui sera certes la même pour tous, mais certains profils semblent s’accommoder de ces conditions particulières plus aisément.
Le Champion en titre Sebastian Vettel n’en fait pas forcément partie. Bouillant, impatient, parfois naïf et impétueux, Vettel est un talent brut et dispose en ce début de la meilleure monoplace, mais on a vu comment son GP 2010 s’est achevé : sur une erreur grossière qui aurait pu lui coûter le titre en fin de saison. Son coéquipier Webber n’a pas vraiment été en vue sur son tracé national depuis ses débuts chez Minardi en 2002.
Chez Ferrari, la répétition des errements stratégiques de la saison dernière pourrait empêcher les hommes en rouge de venir se mêler à la course pour la victoire, sur un GP hautement tactique. Alonso bénéficie cependant d’un sens d’analyse des conditions de piste parmi les meilleurs du plateau, et s’illustre sur des tracés similaires, tels que Singapour ou dans une moindre mesure Montréal. Massa reste un grand point d’interrogation et il sera intéressant de voir comment celui qui est réputé être encore trop "tendre" dans le peloton pourra aller provoquer ou non des dépassements au chausse-pied et gérer le "lapping" des retardataires indispensables pour la gagne en Australie.
Chez McLaren, la donne est un peu la même que chez Lotus Renault. La position d’outsider est parfaite en Australie pour les Gris. Jenson a remporté les deux dernières éditions, prenant tout le monde par surprise à chaque fois. Button est un fin économe avec ses pneumatiques et pilote avec sa tête. Stratégiquement, McLaren est peut-être l’équipe la mieux armée et la plus capable de jouer sa carte en cas de pépins des leaders. Les problèmes de freins rencontrés par certains teams pourraient profiter à Hamilton et Button, et l’appui en grosses courbes à haute vitesse ne compte pas à Melbourne. Hamilton a le sens de l’attaque et saura dépasser s’il le faut, mais partage encore trop souvent ce petit pourcentage de perte de réalisme avec Vettel au moment où il faudrait garder son sang-froid. En cas de pluie, McLaren répondra également présent, avec le line-up pilotes le plus à uniformément à l’aise sur le mouillé.
Schumacher et Rosberg n’avaient pas le meilleur package en essais libres mais ont fini fort à Barcelone et Mercedes semble avoir trouvé quelques réponses techniques à ses questions initiales. On ne peut jamais écarter un Schumacher, si ancien soit-il, d’une course incertitude à souhait. Ni la tactique d’un Brawn, même si celui-ci est moins impliqué dans les décisions imminentes depuis le muret des stands qu’auparavant.
Qui reste-t-il ? L’ami Heidfeld ! Ce n’est pas une blague. Econome avec ses enveloppes comme Button, l’Allemand a faim. Les petites lacunes probables de sa machine en qualifications pourraient être rapidement blanchies par les évènements de course. Il ne faudra cependant pas partir de trop loin sur la grille pour éviter l’écueil des premiers freinages. Une seconde ligne, côté extérieur, serait parfaite. Le petit gabarit en est capable. Sur le tracé de ses débuts en 2000, Quick Nick ne vole pas son nom.
D’abord, les chiffres : Lotus Renault GP disputera son premier Grand Prix en Australie le 27 mars dans ses couleurs noir et or. C’est donc un pléonasme que de dire que l’écurie ne compte aucune victoire au compteur. C’est pourtant faux ! Car la structure Renault F1 a pris 159 départs, signé 20 poles et remporté 20 victoires, aligné 13 meilleurs tours et inscrit un total de 933 points. Deux couronnes mondiales et une autre paire de titres constructeurs sont venus récompenser les efforts des hommes et femmes d’Enstone et Viry-Châtillon. C’était du temps du premier passage dans le team de Fernando Alonso.
Aujourd’hui, Renault attaque l’exercice 2011 avec un duo de pilotes ayant cumulativement pris le départ de 191 GP, sans en remporter un seul. Une caractéristique partagée avec Force India, Sauber, Virgin et Hispania Racing Team. Ceci dit, Lotus Renault, en dépit de soucis d’ordre procéduriers autour de son nom et de tensions hivernales avec Total, arrive plus forte techniquement que ces dernières saisons. L’audace a été de mise. Oublions Robert Kubica. Le présent, pour le team, c’est bien Nick Heidfeld. Ce sera à lui de faire monter la machine en haut des feuilles des temps le samedi et dimanche après-midi.
Une chose que l’on pourrait voir dès Melbourne. Ou même, seulement à Melbourne ! Le circuit urbain de la belle ville australienne est bosselé et n’offre que très peu d’adhérence. Une exploitation souple du moteur est nécessaire. Le bloc Renault, partagé avec Red Bull, est réputé en la matière. Très peu utilisé, sale, le circuit est également atypique dans le monde de la F1 et s’approche plus du type de circuit prisé par les championnats US. Les interventions de la voiture de sécurité y sont plus fréquentes qu’ailleurs, et avec une donne 2011 qui annonce visiblement des stratégies à 3 ou 4 arrêts pour changer les pneumatiques, désigner un vainqueur avant la course est un sacré coup de bluff car toute entrée en piste du pace-car peut ruiner un Grand Prix selon les arrêts. Les pneus et les disques de freins refroidissent, les nerfs et la tête chauffent, au contraire, quand tous rongent leur frein derrière le pace-car ou que des débris jonchent la piste. L’arrivée des nouveaux boutons et les nombreuses manipulations manuelles à réaliser en sortie de virage pour optimiser l’aileron arrière flexible et le KERS provoqueront à coup sûr des aléas de course et des erreurs dans les courbes lentes.
Grisés par l’excitation d’en découdre de nouveau, et quelque peu rouillés après l’hiver quand il s’agit de prendre un départ arrêté et de se frayer un chemin dans la meute, les pilotes commettent souvent quelques erreurs inhabituelles, notamment dans le premier virage ou au freinage du Turn 3. Une donne qui sera certes la même pour tous, mais certains profils semblent s’accommoder de ces conditions particulières plus aisément.
Le Champion en titre Sebastian Vettel n’en fait pas forcément partie. Bouillant, impatient, parfois naïf et impétueux, Vettel est un talent brut et dispose en ce début de la meilleure monoplace, mais on a vu comment son GP 2010 s’est achevé : sur une erreur grossière qui aurait pu lui coûter le titre en fin de saison. Son coéquipier Webber n’a pas vraiment été en vue sur son tracé national depuis ses débuts chez Minardi en 2002.
Chez Ferrari, la répétition des errements stratégiques de la saison dernière pourrait empêcher les hommes en rouge de venir se mêler à la course pour la victoire, sur un GP hautement tactique. Alonso bénéficie cependant d’un sens d’analyse des conditions de piste parmi les meilleurs du plateau, et s’illustre sur des tracés similaires, tels que Singapour ou dans une moindre mesure Montréal. Massa reste un grand point d’interrogation et il sera intéressant de voir comment celui qui est réputé être encore trop "tendre" dans le peloton pourra aller provoquer ou non des dépassements au chausse-pied et gérer le "lapping" des retardataires indispensables pour la gagne en Australie.
Chez McLaren, la donne est un peu la même que chez Lotus Renault. La position d’outsider est parfaite en Australie pour les Gris. Jenson a remporté les deux dernières éditions, prenant tout le monde par surprise à chaque fois. Button est un fin économe avec ses pneumatiques et pilote avec sa tête. Stratégiquement, McLaren est peut-être l’équipe la mieux armée et la plus capable de jouer sa carte en cas de pépins des leaders. Les problèmes de freins rencontrés par certains teams pourraient profiter à Hamilton et Button, et l’appui en grosses courbes à haute vitesse ne compte pas à Melbourne. Hamilton a le sens de l’attaque et saura dépasser s’il le faut, mais partage encore trop souvent ce petit pourcentage de perte de réalisme avec Vettel au moment où il faudrait garder son sang-froid. En cas de pluie, McLaren répondra également présent, avec le line-up pilotes le plus à uniformément à l’aise sur le mouillé.
Schumacher et Rosberg n’avaient pas le meilleur package en essais libres mais ont fini fort à Barcelone et Mercedes semble avoir trouvé quelques réponses techniques à ses questions initiales. On ne peut jamais écarter un Schumacher, si ancien soit-il, d’une course incertitude à souhait. Ni la tactique d’un Brawn, même si celui-ci est moins impliqué dans les décisions imminentes depuis le muret des stands qu’auparavant.
Qui reste-t-il ? L’ami Heidfeld ! Ce n’est pas une blague. Econome avec ses enveloppes comme Button, l’Allemand a faim. Les petites lacunes probables de sa machine en qualifications pourraient être rapidement blanchies par les évènements de course. Il ne faudra cependant pas partir de trop loin sur la grille pour éviter l’écueil des premiers freinages. Une seconde ligne, côté extérieur, serait parfaite. Le petit gabarit en est capable. Sur le tracé de ses débuts en 2000, Quick Nick ne vole pas son nom.